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Bibliographie de Màrios Hàkkas   (1)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je n’aime pas les sociétés parfaites, les esthétiques, les harmonies. Faut que tout cloche quelque part, les corps, les groupes, l’univers, que tout s’écroule. Et en plus, aucun désir de reconstruire. Au contraire, folle envie de voir les ruines se répandre. De toute façon, ceux qui disent mettre de l’ordre,
gouvernements, popes et compagnie, ne font qu’aggraver le désastre autour d’eux.
Désormais aucune finalité, aucune logique ne m’exprime, et surtout pas la mort inéluctable de certaines cellules, d’organismes qui ont bouclé leur cycle et ne reviendront plus. Dans mon propre organisme aussi je veux que les cellules se querellent, défendent leurs anciennes positions, résistent, qu’au lieu d’être chassées elles restent là une fois mortes, provoquant l’insurrection générale.
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Elle, c’était une pauvre chose, maigre et sèche à faire pitié ; lui, un malabar de deux mètres, un beau gaillard, moustache en croc, les yeux bleus — les descriptions qu’on m’en donne concordent avec sa photo sur le mur. « Si la terre avait des poignées, il l’aurait soulevée », « il posait un pied là, l’autre était déjà en face », racontent les types de son âge, qui sont maintenant des vieillards. C’est le grand-père, avec sa manie d’agrandir son domaine, qui a brisé sa vie en le mariant contre quelques arpents de terre bien arrosée.
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C’était un bouquet aux couleurs funèbres : jasmins mauves, tulipes blanches, œillets noirs. Leurs tiges émirent un bruit sec tandis qu’on les liait bien serré avec la ficelle. Et comme elle les tenait un rien de travers, l’air soucieux, contre sa robe noire, sans la moindre amorce de courbure un peu au-dessous des fleurs, là où d’habitude leur poids dessine, imperceptiblement, une tristesse humaine, elles avaient l’air, à ce point immobiles, d’oiseaux empaillés dans la vitrine d’un coiffeur.
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En ce point de la terre, tout s’illumine. « C’est donc si simple ? » me dis-je en voyant les buissons escalader la pente, la colline à droite et ses pierres brûlées, l’arbre calciné qui s’entête à rester debout et la rangée d’eucalyptus — les feuilles desséchées par l’incendie, et tout en haut seulement une touffe de verdure, vague tentative de renouveau. Le jardin aux chrysanthèmes effeuillés qui penchent vers le sol, la vigne toute jaunie grimpant au mur de l’église, le robinet qui fuit, formant un fond sonore au silence religieux du lieu, tout cela s’unit en moi, me voilà chrysanthème incliné, arbre solitaire, eucalyptus dont les rares feuilles frissonnent au vent, vigne ...
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C’est ainsi qu’il appelait ceux qui sapaient l’unité de la prison ; et dès lors il m’a tenu à l’écart.
Tant mieux. Je me suis mis à raser les murs de notre puits, en tournant le plus loin possible de l’arbre dangereux, seul, tout seul, fini les théories, les analyses, les points de vue, fini, je ne voulais plus rien, seulement compter les jours, les mois, les années, et peu à peu je montais le long du mur, jusqu’au jour où j’ai atteint le bord. Un bout de mer, un verre d’eau salée, un goût acre dans la bouche. Des maisons aux petites portes s’ouvrant toutes vers l’intérieur, un divan et une femme allongée
dessus, une tapisserie avec des oiseaux.
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