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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Brive la Gaillarde , le 21 Mai 1975
Biographie :

Je m'appelle Marlène Meneghetti et je viens de publier mon premier roman en format ebook sur Amazon. Je dois avouer que la popularité de mon roman va bien au-delà de mes espérances...
J'ai écrit ce livre lorsque j'avais 15 ans (j'en ai aujourd'hui 38), mais je l'ai laissé prendre la poussière pendant très longtemps. L'année dernière, j'ai décidé de réaliser mon rêve : achever mon "oeuvre" et la faire découvrir à ma famille, mes amis...
Finalement, il semblerait que ce soit de parfaits inconnus qui me lisent, en grande majorité. Et je les en remercie car ils donnent un sens aux milliers d'heures de travail (un an et demi à raison de huit heures par jour environ) que j'ai consacrées à l'écriture de mon roman qui s'intitule "Enola".


Source : Amazon
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Bibliographie de Marlène Meneghetti   (1)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
JUSQU’OÙ SERIEZ-VOUS PRÊT À ALLER POUR SAUVER VOTRE ESPÈCE DE L’EXTINCTION…? DE L’ÉRADICATION PURE ET SIMPLE ?

UN BROUILLARD OMNIPRÉSENT…
Énola, vingt ans, est une jeune femme ordinaire qui a brillamment bouclé sa première année d’études de médecine. Dans le petit village où elle a grandi et qu’elle surnomme affectueusement « son trou perdu », elle mène une existence des plus paisibles et banales, auprès de Bob et Marianne, ses parents adoptifs et de Joëlle, son amie de toujours, elle aussi étudiante en médecine. Pourtant, depuis sa plus tendre enfance, Énola se sent fondamentalement différente et elle en souffre. Malgré son esprit cartésien, au plus profond de son subconscient, dans les recoins les plus secrets de son être, elle SAIT que quelque chose, en elle, n’est pas… normal.
Si, à l’aube du vingt-et-unième siècle, tout le monde a parlé du passage à l’an 2000 comme de la fin certaine et absolue de l’humanité, comme chacun le sait, cette prédiction ne s’est pas avérée. Néanmoins, pour Énola, l’an 2000 n’est certainement pas un bon millésime ! Il représente, par bien des aspects, la fin de son monde à elle…

DES YEUX DANS LE BROUILLARD…
En effet, à la fin de l’été 2000, comme elle s’apprête à faire sa rentrée universitaire, rien ne va plus ! Tout, autour d’elle, semble vouloir s’écrouler, basculer dans un trou noir d’incertitude qui absorbe peu à peu l’essence-même de son existence. Qui broie tout ce qui lui tient à cœur. Depuis quelques temps, chaque nuit, une voix fantomatique vient la hanter, la tirer de son sommeil et de son lit. Et l’envie de répondre à cet appel se fait de plus en plus irrépressible pour la jeune femme, qui se croit devenue folle à lier. La nuit de son départ pour la ville, où elle doit retrouver tous ses camarades d’université, la Voix se fait beaucoup plus insistante. Autoritaire, même. Comme poussée par l’urgence, « elle » ne souffre aucun refus, cette fois-ci. « Elle » est désormais bien plus forte que la volonté d’Énola, qui ne peut faire autrement qu’obéir à cet impérieux appel. En plein milieu de la nuit, sur le pont de son village natal noyé dans un improbable brouillard qui n’a rien de naturel, une rencontre stupéfiante vient alors bouleverser tous les plans de la jeune femme : une rencontre surréaliste, tout droit surgie d’un lointain passé totalement oublié d’elle. Une rencontre au regard troublant, puissant, d’une profondeur abyssale. Un regard étrangement similaire à celui que lui renvoie son propre reflet, lorsqu’elle se regarde dans le miroir…

ÉNOLA, OU L’HISTOIRE D’UN CHOIX IMPOSSIBLE À FAIRE…
Dès lors, Énola souffrira d’un mal mystérieux et rien ne sera jamais plus pareil, dans sa vie. Non seulement rien ne va se passer tel qu’elle l’avait prévu, mais en plus, après avoir découvert le terrible secret de sa naissance, elle se verra investie d’une mission d’une importance vitale, qu’elle se sentira incapable d’assumer. Elle devra s’exiler, fuir loin des siens. Loin de ceux qu’elle aime.
L’homme au regard troublant l’entraînera dans une dangereuse course-poursuite et Énola, pour sauver sa peau, devra échapper à trois étranges et inquiétantes « silhouettes » en costume noir : des hommes dont elle ne connaît rien, sinon qu’ils lui réservent un bien triste destin...
Sur son passage, bien malgré elle, la jeune femme sèmera la désolation. Sans aucun répit, elle se verra surtout confrontée à des choix douloureux et contrainte d’explorer les confins de la souffrance humaine. Une souffrance insurmontable, incommensurable, poussée à son paroxysme. Elle aura l’impression d’avoir plongé jusqu’en Enfer et que son âme s’y consumera littéralement. À tout jamais.
Finalement, sa fuite en avant l’amènera à faire des rencontres, plus ou moins agréables, qui resteront éternellement gravées dans sa mémoire, mais aussi à découvrir des vérités UNIVERSELLES. À se découvrir, elle. À renier tout ce en quoi elle avait cru jusque-là.
Et son avenir va devenir aussi obscur que son passé. Mais pas seulement le sien…
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― Il va falloir t’en passer, mon Ange, chuchota-t-il – mais son murmure était comme un hurlement, dans la tête de la jeune femme. Veille sur Robie, s’il te plaît. Elle n’est pas aussi forte qu’elle en a l’air…
Il était inutile qu’il le précise, elle avait amplement eu le temps de le remarquer ! Ces paroles, sans doute, avaient pour but de lui signifier que le moment fatidique de la séparation était arrivé… Déjà. Bien qu’elle ignorât si Charley pouvoir le voir, ou le deviner, Énola se força à esquisser un sourire. Peu lui importait, de toute façon, parce qu’une telle expression, sur son visage, ne pouvait être qu’une façade. Une mascarade. Un masque censé dissimuler, qu’en-dessous, elle était morte.
Nouveau « ding ».
Il ne lui restait que peu de temps. Elle se jeta contre le torse de son compagnon et, tandis qu’il la serrait très fort contre lui, elle écouta son cœur battre tout aussi rapidement que le sien. « Ils battent à l’unisson », avait-il dit. Non, à son grand dam, elle n’était pas morte. Pourtant, cela aurait été tellement plus simple. Tellement moins douloureux…
Derrière elle, Énola sentait que Robie commençait à montrer des signes d’impatience et s’agitait. Elle tirait nerveusement sur la veste de la jeune femme pour qu’elle se presse. Cependant, celle-ci n’en avait que faire ! Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle serait restée là pour l’éternité. Elle aurait figé cet instant à tout jamais, si elle avait eu ce pouvoir. Toutefois, sans lâcher sa main, comme s’il était tiraillé entre deux possibilités, l’homme la repoussait déjà, doucement mais fermement. Dans l’obscurité, il tendit le bras et caressa la joue de Robie.
― Prend soin de toi, ma jolie, murmura-t-il à l’attention de cette dernière.
Son amie hocha la tête, étouffant un sanglot qui montait dans sa gorge.
Encore un « ding ».
Cette fois, Énola avait perdu le compte. Sixième, septième ou huitième étage ? Elle l’ignorait. Elle s’en foutait royalement ! Il fallait absolument que le temps s’arrête, sur le champ ! Elle n’était pas prête. Elle ne le serait jamais. Elle se fit violence.
― Tu m’as promis de nous retrouver dès que tu te seras débarrassé d’eux, balbutia-t-elle, en espérant que sa voix ne tremblait pas trop. S’il te plaît… embrasse-moi…
C’était bien plus qu’une demande ou qu’une requête. Plus qu’un ordre, même. C’était une supplication, comme une prière faite à genoux devant Dieu en personne : « Ô ! Seigneur ! Accorde-moi un dernier instant de grâce absolue… ».
Charley posa ses lèvres sur celles, frémissantes et glacées, de sa compagne. Il les scella d’un baiser brûlant comme la braise, impérissable comme le granit, puissant comme un ouragan. Violent comme une cascade. Les quatre éléments se déchaînèrent en elle, contre elle, autour d’elle. Puis, il s’écarta d’elle… Non, plutôt, il l’arracha à lui, comme il aurait arraché les racines d’un arbre profondément ancré dans les entrailles de la Terre. Il se fit violence, mais lui lâcha la main. Et Énola chuta vertigineusement dans l’abîme sans fond, au bord duquel elle se raccrochait encore. Sans lui, elle se sentait nue, flétrie, misérable. Charley recula et la porte battante commença à se refermer lentement sur lui. Énola ne distinguait plus que sa silhouette qui se détachait dans la pénombre. Rien de plus qu’une ombre dans le néant. Elle devinait à peine son visage. Pourtant, elle fut presque certaine, à cet instant-là, qu’il lui souriait.
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Marlène Meneghetti
― Il va falloir t’en passer, mon Ange, chuchota-t-il – mais son murmure était comme un hurlement, dans la tête de la jeune femme. Veille sur Robie, s’il te plaît. Elle n’est pas aussi forte qu’elle en a l’air…
Il était inutile qu’il le précise, elle avait amplement eu le temps de le remarquer ! Ces paroles, sans doute, avaient pour but de lui signifier que le moment fatidique de la séparation était arrivé… Déjà. Bien qu’elle ignorât si Charley pouvoir le voir, ou le deviner, Énola se força à esquisser un sourire. Peu lui importait, de toute façon, parce qu’une telle expression, sur son visage, ne pouvait être qu’une façade. Une mascarade. Un masque censé dissimuler, qu’en-dessous, elle était morte.
Nouveau « ding ».
Il ne lui restait que peu de temps. Elle se jeta contre le torse de son compagnon et, tandis qu’il la serrait très fort contre lui, elle écouta son cœur battre tout aussi rapidement que le sien. « Ils battent à l’unisson », avait-il dit. Non, à son grand dam, elle n’était pas morte. Pourtant, cela aurait été tellement plus simple. Tellement moins douloureux…
Derrière elle, Énola sentait que Robie commençait à montrer des signes d’impatience et s’agitait. Elle tirait nerveusement sur la veste de la jeune femme pour qu’elle se presse. Cependant, celle-ci n’en avait que faire ! Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle serait restée là pour l’éternité. Elle aurait figé cet instant à tout jamais, si elle avait eu ce pouvoir. Toutefois, sans lâcher sa main, comme s’il était tiraillé entre deux possibilités, l’homme la repoussait déjà, doucement mais fermement. Dans l’obscurité, il tendit le bras et caressa la joue de Robie.
― Prend soin de toi, ma jolie, murmura-t-il à l’attention de cette dernière.
Son amie hocha la tête, étouffant un sanglot qui montait dans sa gorge.
Encore un « ding ».
Cette fois, Énola avait perdu le compte. Sixième, septième ou huitième étage ? Elle l’ignorait. Elle s’en foutait royalement ! Il fallait absolument que le temps s’arrête, sur le champ ! Elle n’était pas prête. Elle ne le serait jamais. Elle se fit violence.
― Tu m’as promis de nous retrouver dès que tu te seras débarrassé d’eux, balbutia-t-elle, en espérant que sa voix ne tremblait pas trop. S’il te plaît… embrasse-moi…
C’était bien plus qu’une demande ou qu’une requête. Plus qu’un ordre, même. C’était une supplication, comme une prière faite à genoux devant Dieu en personne : « Ô ! Seigneur ! Accorde-moi un dernier instant de grâce absolue… ».
Charley posa ses lèvres sur celles, frémissantes et glacées, de sa compagne. Il les scella d’un baiser brûlant comme la braise, impérissable comme le granit, puissant comme un ouragan. Violent comme une cascade. Les quatre éléments se déchaînèrent en elle, contre elle, autour d’elle. Puis, il s’écarta d’elle… Non, plutôt, il l’arracha à lui, comme il aurait arraché les racines d’un arbre profondément ancré dans les entrailles de la Terre. Il se fit violence, mais lui lâcha la main. Et Énola chuta vertigineusement dans l’abîme sans fond, au bord duquel elle se raccrochait encore. Sans lui, elle se sentait nue, flétrie, misérable. Charley recula et la porte battante commença à se refermer lentement sur lui. Énola ne distinguait plus que sa silhouette qui se détachait dans la pénombre. Rien de plus qu’une ombre dans le néant. Elle devinait à peine son visage. Pourtant, elle fut presque certaine, à cet instant-là, qu’il lui souriait.
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Marlène Meneghetti
― Quand tout s’est enfin calmé, j’ai regardé autour de moi et je me suis effondrée. Au fur et à mesure, les corps avaient été recouverts de draps blancs et alignés contre un mur. Des hommes, des femmes, des enfants surtout… La Mort ne fait pas la différence ! Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point c’est destructeur de voir la silhouette d’un tout petit corps se dessiner sous un drap blanc… destructeur, oui, c’est bien le mot qui convient pour de telles circonstances. Cependant, plus terrible encore était l’odeur qui régnait, une odeur de viande grillée, comme un barbecue que l’on aurait oublié de surveiller. Je réalise que la comparaison est atroce, pourtant c’est bel et bien l’effet que ça m’a fait ! C’était l’odeur de la Mort, venue en personne pour nous narguer, une odeur tenace, crois-moi et très difficile à faire disparaître. Elle s’imprègne partout, dans les murs, dans les vêtements, dans les cheveux et même… et même dans la peau… Des mois après, nous avions encore l’impression qu’elle était toujours là, si bien que, pas un seul instant nous ne pouvions oublier ce qu’il s’était passé, pendant cette nuit de malheur…
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À l’instant précis où le trois se changea en quatre, les chiffres se brouillèrent. Le moment présent sembla se suspendre brièvement, comme si l’espace-temps avait soudain basculé dans une autre dimension. Énola sentit un changement, imperceptible pour tous les passagers qui l’entouraient, se produire inévitablement.
Et tout se figea dans l’intervalle situé entre la cinquante-neuvième seconde de la vingt-troisième minute de la douzième heure et la vingt-quatrième minute de la même heure. Pour la jeune femme, cette seconde s’étira… à l’instar d’un élastique.
Pour elle et pour Stéphane. Car, remarqua-t-elle, lui aussi perçut cette subite altération du temps. Du coin de l’œil, elle le vit se redresser vivement sur son siège et se crisper. Son cou se tendit à un point tel que ses tendons y saillirent, bandés comme la corde d’un arc. Sa glotte se mit à tressauter, à faire des va-et-vient incessants. Des veines bleutées se mirent à battre à ses tempes. Tous ses muscles se tétanisèrent, se durcirent jusqu’à devenir pierre. Tout comme son amie, un instinct purement animal s’éveilla en lui, une lumière rouge sang s’alluma dans son esprit, signalant un danger imminent.
Charley n’avait-il pas déjà infléchi la courbe du temps, par amour pour elle ? eut même la présence d’esprit de s’interroger Énola. Pensée qui aurait dû lui prendre plus d’une seconde, mais qui sembla rester en dehors du temps. L’image des « triplés » s’imposa alors à elle, très nette, très proche, très dangereuse et elle tressaillit devant cette évidence.
Un élastique, cependant, ne pouvait pas s’étirer jusqu’à l’infini. Au bout d’un moment, il se brisa brutalement.
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Marlène Meneghetti
À l’instant précis où le trois se changea en quatre, les chiffres se brouillèrent. Le moment présent sembla se suspendre brièvement, comme si l’espace-temps avait soudain basculé dans une autre dimension. Énola sentit un changement, imperceptible pour tous les passagers qui l’entouraient, se produire inévitablement.
Et tout se figea dans l’intervalle situé entre la cinquante-neuvième seconde de la vingt-troisième minute de la douzième heure et la vingt-quatrième minute de la même heure. Pour la jeune femme, cette seconde s’étira… à l’instar d’un élastique.
Pour elle et pour Stéphane. Car, remarqua-t-elle, lui aussi perçut cette subite altération du temps. Du coin de l’œil, elle le vit se redresser vivement sur son siège et se crisper. Son cou se tendit à un point tel que ses tendons y saillirent, bandés comme la corde d’un arc. Sa glotte se mit à tressauter, à faire des va-et-vient incessants. Des veines bleutées se mirent à battre à ses tempes. Tous ses muscles se tétanisèrent, se durcirent jusqu’à devenir pierre. Tout comme son amie, un instinct purement animal s’éveilla en lui, une lumière rouge sang s’alluma dans son esprit, signalant un danger imminent.
Charley n’avait-il pas déjà infléchi la courbe du temps, par amour pour elle ? eut même la présence d’esprit de s’interroger Énola. Pensée qui aurait dû lui prendre plus d’une seconde, mais qui sembla rester en dehors du temps. L’image des « triplés » s’imposa alors à elle, très nette, très proche, très dangereuse et elle tressaillit devant cette évidence.
Un élastique, cependant, ne pouvait pas s’étirer jusqu’à l’infini. Au bout d’un moment, il se brisa brutalement.
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Immobile, le visage fermé, Stéphane semblait attendre quelque chose, le micro dans une main, une sacoche noire dans l’autre. Une petite table avait été dressée au centre de la scène, juste derrière lui. Damien aussi était retourné à son poste, dans son coin sombre, dans l’ombre de son disciple, dans son anonymat, si bien qu’on le distinguait à peine. Lorsque l’intensité de l’éclairage baissa, il disparut tout à fait, ne devenant qu’une très vague silhouette inquiétante, dans l’obscurité. L’instant d’après, le jeune homme commençait à arpenter sa scène de long en large.
La lumière tamisée jetait, sur le mur du fond, des ombres surréalistes qui, à elles seules, racontaient une histoire, un conte fantastique issu d’une époque oubliée de tous, d’un temps féerique où de vaillants chevaliers se battaient contre des dragons. Elles dansaient au rythme des mouvements fluides de Stéphane, de ses incantations corporelles qui appelaient l’imagination à s’ouvrir, les esprits à rêver, à s’exalter. Un roulement de tambour s’éleva alors des haut-parleurs, lent et tout juste audible, au début, comme le grondement lointain du tonnerre. Le jeune homme leva ses bras au ciel, comme il l’avait fait un peu plus tôt, rejetant violemment sa tête en arrière. D’en bas, les spectateurs ne voyaient plus, de son beau visage, que son menton et les muscles saillants de sa mâchoire contractée.
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Marlène Meneghetti
Immobile, le visage fermé, Stéphane semblait attendre quelque chose, le micro dans une main, une sacoche noire dans l’autre. Une petite table avait été dressée au centre de la scène, juste derrière lui. Damien aussi était retourné à son poste, dans son coin sombre, dans l’ombre de son disciple, dans son anonymat, si bien qu’on le distinguait à peine. Lorsque l’intensité de l’éclairage baissa, il disparut tout à fait, ne devenant qu’une très vague silhouette inquiétante, dans l’obscurité. L’instant d’après, le jeune homme commençait à arpenter sa scène de long en large.
La lumière tamisée jetait, sur le mur du fond, des ombres surréalistes qui, à elles seules, racontaient une histoire, un conte fantastique issu d’une époque oubliée de tous, d’un temps féerique où de vaillants chevaliers se battaient contre des dragons. Elles dansaient au rythme des mouvements fluides de Stéphane, de ses incantations corporelles qui appelaient l’imagination à s’ouvrir, les esprits à rêver, à s’exalter. Un roulement de tambour s’éleva alors des haut-parleurs, lent et tout juste audible, au début, comme le grondement lointain du tonnerre. Le jeune homme leva ses bras au ciel, comme il l’avait fait un peu plus tôt, rejetant violemment sa tête en arrière. D’en bas, les spectateurs ne voyaient plus, de son beau visage, que son menton et les muscles saillants de sa mâchoire contractée.
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― Quand tout s’est enfin calmé, j’ai regardé autour de moi et je me suis effondrée. Au fur et à mesure, les corps avaient été recouverts de draps blancs et alignés contre un mur. Des hommes, des femmes, des enfants surtout… La Mort ne fait pas la différence ! Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point c’est destructeur de voir la silhouette d’un tout petit corps se dessiner sous un drap blanc… destructeur, oui, c’est bien le mot qui convient pour de telles circonstances. Cependant, plus terrible encore était l’odeur qui régnait, une odeur de viande grillée, comme un barbecue que l’on aurait oublié de surveiller. Je réalise que la comparaison est atroce, pourtant c’est bel et bien l’effet que ça m’a fait ! C’était l’odeur de la Mort, venue en personne pour nous narguer, une odeur tenace, crois-moi et très difficile à faire disparaître. Elle s’imprègne partout, dans les murs, dans les vêtements, dans les cheveux et même… et même dans la peau… Des mois après, nous avions encore l’impression qu’elle était toujours là, si bien que, pas un seul instant nous ne pouvions oublier ce qu’il s’était passé, pendant cette nuit de malheur…
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― Quand tout s’est enfin calmé, j’ai regardé autour de moi et je me suis effondrée. Au fur et à mesure, les corps avaient été recouverts de draps blancs et alignés contre un mur. Des hommes, des femmes, des enfants surtout… La Mort ne fait pas la différence ! Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point c’est destructeur de voir la silhouette d’un tout petit corps se dessiner sous un drap blanc… destructeur, oui, c’est bien le mot qui convient pour de telles circonstances. Cependant, plus terrible encore était l’odeur qui régnait, une odeur de viande grillée, comme un barbecue que l’on aurait oublié de surveiller. Je réalise que la comparaison est atroce, pourtant c’est bel et bien l’effet que ça m’a fait ! C’était l’odeur de la Mort, venue en personne pour nous narguer, une odeur tenace, crois-moi et très difficile à faire disparaître. Elle s’imprègne partout, dans les murs, dans les vêtements, dans les cheveux et même… et même dans la peau… Des mois après, nous avions encore l’impression qu’elle était toujours là, si bien que, pas un seul instant nous ne pouvions oublier ce qu’il s’était passé, pendant cette nuit de malheur…
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