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Critiques de Martin Aston (2)
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À contre-courant : L'épopée du label 4AD





"Ce que j'aimais dans le nom 4AD, c'était que cela ne signifiait rien ", se souvient Ivo. "Pas d'idéologie, pas de polémique, pas de posture. En d'autres termes, juste la musique."

Dans "À contre courant–L'épopée du label 4AD", Martin Aston mélange brillamment érudition, sérieux et passion. Il a interviewé nombres des personnes liées de près ou de loin à 4AD, en premier lieu Ivo Watts-Russell, et son récit est truffé de citations plus ou moins longues.

Ce qui se dessinne au fur et à mesure de ces 800 pages c'est la volonté d'Ivo Watts-Russell non pas de devenir un patron de maison de disques mais d'élaborer une œuvre à part entière, constituée par les différents groupes réunis au sein de 4AD, de leurs compositions et des pochettes sur mesure élaborée par Vaughan Oliver et Nigel Grierson.

Le livre est aussi une somme de biographies, celle d'Ivo Watts-Russell en premier lieu, et de plusieurs groupes, ça vaut surtout pour les anglais (Cocteau Twins, Colourbox, Lush, etc), un petit peu moins pour les autres (Dead Can Dance, Pixies, Xmal Deutschland, etc) malgré une forte documentation.

"À contre courant" se concentre sur les vingt premières années de 4AD, celles où I. Watts-Russell dirigeait le label. Les années suivantes sont traitées rapidement dans les dernières pages.

Je n'ai pas tout réécouté durant ma lecture, manque d'intérêt pour certains groupes ou peur d'être déçu, ou simplement parce que je les écoute toujours.

Il faut souligner l'élégance et le soin du travail éditorial d'Allia, ce n'est guère étonnant qu'un livre sur 4AD paraisse chez cet éditeur, ils ont le même sens du détail et du travail bien fait. Le livre est non seulement bon, mais il est aussi beau, c'est rare.



Le livre est paru en anglais en 2012, en français en 2022 traduit par Éric Tavernier. Martin Aston a ajouté une postface à cette édition. Les illustrations en noir et blanc sont nombreuses dans le texte, elles sont complétées par un cahier couleur d'une trentaine de pages reprenant des pochettes.

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À contre-courant : L'épopée du label 4AD

Enfin la traduction (excellente traduction de l’anglais d’Éric Tavernier) de cette somme extraordinaire signle Martin Aston et dédiée au label 4AD, à son (ou ses) esthétique visuelle et sonore et, plus encore, à son créateur : Ivo Watts-Russell. Fondé en 1980 par deux fans de musique post-punk et rapidement recentrée sur la personne d’Ivo, décrit par l’un de ses futures employés comme le « Samuel Beckett de l’industrie de la musique », grand amateur de musique triste des années 60 et 70, admirateur de Nick Drake, de Tim Buckley, mais aussi de Joy Division, qui réussit à travers deux décennies - celles des années 1980 et 1990 -, sans jamais (trop) perdre de vue son indépendance, son originalité, sa beauté et une forme de tristesse, à imposer son label comme référence – qu’attendre d’autre d’un grand dépressif transporté à la fois par les films de Tarkovski et par Le Mystère des voix bulgares (ce chœur a cappella formé en 1952 dont Ivo sortira deux disques sous licences avec un certain succès au mitan des années 1980). Si ce livre raconte l’histoire et les batailles d’un label qui ne voulait certes pas sombrer dans le banal mais tout de même vendre des disques partout dans le monde, c’est aussi un objet pour comprendre les relations (parfois difficiles) entre artistes (ici des musiciens mais aussi quelques graphistes, dont le fameux Vaughan Oliver) et leur directeur aux goûts souvent étonnants et aux manières d’esthète. 4AD est une légende aujourd’hui, même si Ivo Watts-Russell a définitivement quitté le bateau à la fin des années 1990. Ne l’avait-il pas prédit, que tout cela finirait en larmes (le premier album, de This Mortal Coil : It'll end in tears) ? Reste de merveilleuses pochettes (ma favorite restant celle réalisée pour Qual, du groupe d’Xmal Deutschland, en 1983 à - entièrement à la main), des tonnes d’excellent morceaux (je suis certes fan de Brendan Perry, mais ma chanson préférée de tous les temps tirée du catalogue label 4AD reste Cut the Tree des Wolfgang Press) et des anecdotes comme celle-ci, tiens : saviez-vous que le titre Lacemaker de groupe This Mortal Coil est en fait inspiré du film La Dentellière (adapté du livre de Pascal Lainé, Goncourt 1974) du suisse Claude Goretta, film qui révélera Isabelle Huppert au public, (et notamment un certain Ivo Watts-Russell…)
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