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Citation de Partemps


Arrêtons-nous seulement un instant et disons la phrase:« l'arbre
est» à partir de son dit; alors nous avons dit de l'arbre :«est». C'est
à nous maintenant, d'une façon certes maladroite, mais pourtant
décisive, que s'adresse la question : Qu'en est-il de ce « est » grâce
auquel il n'est pas que l'arbre ne soit pas? Où ce que désigne le« est>>
se cache-t-il, auprès de l'arbre, ou bien dans l'arbre, ou bien derrière
l'arbre? Certes, nous disons ce« est» cent fois le jour; même si nous
ne le prononçons pas, notre comportement à l'égard de tout ce qui est
continue à passer par cet auxiliaire. Mais le fait que nous prenions
tellement à la légère ce « est » peut-il déjà être une preuve que ce mot
n'a aucun poids? Qui pourrait s'enhardir à carrément nier, sans plus,
que ce verbe auxiliaire finisse même par désigner ce qui reste de plus
lourd et de plus difficile à dire ?
Rayons pour un instant le « est » et la phrase « l'arbre est ».
Supposons qu'elle ne soit pas encore dite. Essayons donc maintenant
de dire : l'arbre est d'une belle taille, l'arbre est un pommier, l'arbre
est peu riche de fruits. Sans ce « est» dans la phrase« l'arbre est»,
ces prédications, y comprise la science botanique tout entière,
tomberaient dans le vide. Ce n'est pas tout. Chaque comportement
humain envers quelque chose, tout séjour humain au milieu de tel
et tel domaine de l'étant, disparaîtrait irrésistiblement dans le vide
si le « est » ne parlait pas. L'être humain ne pourrait même pas
disparaître dans le vide, car il faudrait pour cela qu'il eût déjà été
dans le « là »
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