Geoffroy Saint-Hilaire a défi ni pour la première fois
l’éthologie comme « l’étude des moeurs », en 1855. Dans
sa version moderne – reconnue en 1973 par les Nobel
attribués à Lorenz,
Tinbergen et von Frisch –
cette discipline de la
zoologie correspond à
la recherche scientifi que
dévolue à « l’étude du
comportement dans
le milieu pertinent pour l’individu ». Dans ce cadre, l’étude
du comportement des chevaux, en milieu naturel et
domestique, permet de cerner des caractéristiques
de cette espèce.
Il y a sans doute plus de cinquante siècles qu’au Kazakhstan,
le cheval a trouvé place pour la première fois dans l’univers
domestique de l’homme.
Après avoir longtemps travaillé à son service, après avoir accompagné ses jeux, le cheval
s’est découvert un troisième rôle : celui de médiateur. Car les équidés participent désormais
à la remise en forme de personnes handicapées ou convalescentes. Ils redonnent confi ance
à des adolescents désorientés. Ils facilitent l’insertion professionnelle. Jusqu’aux coaches
d’entreprise qui en font leurs auxiliaires !
Dans le centre
équestre du
Bordelais où
je travaillais,
les personnes invalides
venaient une fois par semaine accompagnées de leurs éducateurs.
La plupart étaient en fauteuil. J’intervenais comme moniteur
d’équitation pour assurer la sécurité des cavaliers. Les séances se
passaient tout tranquillement, avec des chevaux très dociles.
Il est bon
avec les faibles et ne passe rien
aux fanfarons. Il n’oublie rien
de ce qu’on lui a confi é. Il nous
comprend. Il nous grandit. Il
nous augmente. Et on ne sait
même pas comment le remercier
de tout ce qu’on lui doit.
Jérôme Garcin
Journaliste et écrivain. Dernier
ouvrage paru, L’écuyer mirobolant,
Gallimard 2010.