Tout en dégustant une salade papayes j’observe les clients dont les tenues bariolées découvrent des chairs suralimentées. Caricatures d’eux-mêmes, ils errent devant le buffet regorgeant de victuailles, inconscients du contraste qu’ils offrent avec les membres du personnel dont chaque geste, chaque déplacement est d’une élégance inouïe.
Les nourritures copieuses, absorbées dans la plus parfaite insensibilité, apaiseraient la faim de tout un bidonville. Certains consommateurs ne relèvent la tête qu'une fois repus. Un serveur accourt aussitôt pour débarrasser leurs assiettes remplies inconsidérément dont l’excédent ira grossir des tonnes de déchets.
Je suis en quelque sorte élue, une mèche de cheveux, issue de mon chignon défait, m'ayant permis de tisser un lien avec les limbes de son cerveau.