Quand je me sentais méchante, le temps me paraissait infini. Je ne pouvais imaginer que, dans deux, quatre ou six heures, cette impression se dissiperait. Ça [Sa colère] était parfois si affreux qu’il me semblait alors n’y avoir ni passé, ni futur. La seule chose à faire était de vivre dans l’instant. Lorsque je me sentais vraiment très méchante, je ne parlais pas ; la prudence commandait de rester tranquille, d’entrer dans une sorte de demi-sommeil, dans un état de stupeur. Lorsque cela se produisait la nuit, Joe me couchait légèrement vêtue. Le froid me soulageait. Joe ne me disait rien.