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3/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Vaulion , le 22/05/1955
Biographie :

Mary-Laure Zoss est née le 22 mai 1955 à Vaulion en Suisse. De nationalité suisse et française, elle vit à Lausanne, où elle enseigne.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
DES LORS QU’IL S’AGIT DE VIDER LES LIEUX

« Nous ne sommes pas au monde. Il n’est plus nulle part où nous pourrions aller, ni avant, puisque c’est du passé, ni après, où le triste aujourd’hui, en l’absence d’alternative, semble devoir indéfiniment se perpétuer. »
Pierre Bergounioux, La fin du monde en avançant



extrait 1

non plus au bord ; au lieu d’une existence de plain-pied, nos terres cousues de ciment – froissés, contusionnés on s’y écrase, débités plus morts que vifs ;

morfondus dans l’aigre cisaille – d’éclats livides, de stridences ; s’y époumone la voix saignée à blanc ;

ce monde-là, notre langue fautive de n’en épeler rien, aux dires de ; surgi de front, entrechoqué ; fulminant broutilles et balivernes ; sa fluorescente mitraille crachée aux yeux ;

quant à nous, ramassis d’égarés, combien à l’étroit ; en porte-à-faux ; stupides ou n’y comprenant que dalle ; on a beau faire, pas grand-chose à saisir là autour, comme si nulle âme pour y parler
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du temps jusqu’aux épaules



VII

parfois tout un pan détaché, résorbé par le fonds ; comme
si sous leurs pas cédait l'une après l'autre la lame des
planchers ; et nombre de pièces demeurées closes – ne
s'y rendent plus guère à moins d'y chercher quoi, qu'ils
oublient avant d'y être ; visages, noms filant à la dérobée
dans le clair-obscur des lambris ;

au froid se rétractent huisseries, marches encaissées,
sèches consonnes du bois aux traverses, aux montants
des dressoirs ou des coffres ; lieux parlant seuls, de toutes
leurs fibres et chevilles d'assemblage
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Mary-Laure Zoss
incipit
extrait 1
  
  
  
  
casés là, nous, gens de fêlures, enfoncés. voués aux arrière-cours,
aux pluies battantes.

ici nous sommes. qui voudrait, hors contraint et forcé, qui voudrait
descendre jusque-là ? dévaler marches verdies, eaux de ruissellement
jusqu’à nos terres inondées ? nos vêtements ne sèchent pas, pendent
sur un fil.

déplacés, nos abris de fortune, déplacés sur l’infection des sols –
comment nos bâches pourraient-elles, et fendues, nous couvrir.
comment nos sacs aux coutures défaites.

seule affairée, l’angoisse au long des nuits. on hèlerait en vain figure
humaine. entre les poubelles maints passages de renards – combien
vadrouillent, humant les remugles.


// Mary-Laure Zoss Suisse (22/05/1955 -) texte publié
dans la revue Catastrophes
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Seul en son bois, dressé noir



IX

en un temps devenu trop visible, qu'on scrute – n'y pas
demeurer surtout ; saturé de bois mort, de fibrilles qu'on
voudrait ne pas voir sous peine de ; qui sans cesse affleure
et transmue, encore si on pouvait le recouvrir,
ou se le déguiser ;

acheminé de l'intérieur, et que la langue éreinte; toute
une nomenclature à remanier, qui se plaît à anticiper la
dépouille, à l'exhiber, chargée de tavelures ou d'ulcères ;

aussi longtemps que nous ne serons pas de taille à vouloir
ce qui arrive, à faire de la perte une terre arable – surgi
de sous les pierres, parmi peignes brunâtres et rachis,
un vert acide, sous les noisetiers la première volute à se
dérouler d'une fougère
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À travers nous qui s’ébroue



VII

autant que possible leur manière cahoteuse – s'essayer à
ces escarpements qu'on se figure infranchissables, jusqu'à
buter, qu'importe ; faisant corps, quoi qu'il en soit, avec
ce qui advient – ainsi de balbutiante allure et gravissant
à l'encontre, le miroitement métallique parmi les aulnes
des cétoines, au long des racines leurs lenteurs d'élytres ;

s'essayer à étreindre la fatigue, à rouler plus haut son poids
d'ombre – tranchée la fibre des eaux, tandis qu'on
s'achemine, et cet effroi d'être emporté; d'une seule pesée
déplacer sa charge, acquiesçant au souffle amoindri, à ce
qui décharne le verbe – en nombre croissant les cavités
ravageant l'intérieur
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XVI



d’ores et déjà s’efforcer ; accroître au cœur les coupes d’éclaircie, ré-envisager l’espace ; que de proche en proche s’y ramifie un second souffle jusqu’à ces chambres de paille – par brassées hampes, inflorescences, ce pêle-mêle, tout près, de roseaux ;

tenus hors d’un temps laissé derrière soi, qui nous encalmine dans une langue sinistrée, asservis à de pesantes nomenclatures, foulant, pressurant, toujours plus serrée, l’angoisse ;

tenus hors et puisant aux secrets murmurés de l’air, à la modulation de voyelles ouvertes ; tirant profit de la plus mince entaille par où s’en rapporter aux présences aiguës, à l’inadvertance du jour qui ruisselle – en cet instant
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Seul en son bois, dressé noir



III

tenu debout parmi ; dans une façon de vestibule – ciel
ramifié, claire-voie des oiseaux; d'où peut s'élancer quoi ;
avant l'irrecevable – dès lors qu'ainsi seulement on
évalue ce qui vient; avant les feuilles, leurs rudiments frais
qu'on déplie ;

vieille âme sous l'écorce, et corps troué, s'avisant d'une
pensée frêle; puisse-t-elle croître au long du chemin –
par la litière fruste des mois d'hiver, où scintillent
fuseaux de bronze, écailles poisseuses des hêtres ;

frêle et s'obstinant, à travers la forêt qui débourre, jette
au sol de blêmes efflorescences
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XXXIV



défaits, retournant parmi, lambeaux à vif ; n’étant plus que filigrane, et traversés ; résignés à une fatigue sans mesure enracinée loin ;

dans l’étroit du corps – au demeurant s’y fraie accès ce qui respire du monde, par effrangements de soleil et souffles abrasant les roches éruptives ;

gisant seuls, écarquillés sous le ciel des tourbières, se laissant parcourir ; ralliés à ce qui peu à peu les soustrait, et désormais le réel si proche, qui afflue, par voies d’herbe et tremblements d’étamines, disperse les brins d’une langue à bout de sève
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DES LORS QU’IL S’AGIT DE VIDER LES LIEUX



extrait 2

par sa charge devancé, corps à l’équerre ; pleine brouette – cogne ici la pente, de bois fendu ; plus guère de soleil, la porte tout en bas, d’une cave on dirait ; le tas sur l’herbe diminue, l’ombre l’accule contre la grange ;

non qu’il aspire à tomber – ni à rejoindre, ce corps ; rien devant rien derrière, l’image plantée comme une esquille, d’un qui va, sans contrepoids, fait encoignure au talus ;

à notre dernier passage, neige amoncelée, porte close
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