Toute ma scolarité s'est déroulée en ZEP : zone d'éducation prioritaire. Où se plaçait la priorité ? Qui était prioritaire ? Pour nous, ce sigle correspondait à zone d'éducation pourrie. On n'avait rien de prioritaire, bien au contraire nous avions le sentiment d'être relégués dans l'arrière cours de l'enseignement public laïc républicain. On ne comptait pas vraiment, personne n'aurait misé sur nous, on le savait, on le constatait chaque jour, chaque année scolaire, chaque passage à l'année supérieure, chaque étape franchie.