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Citation de rubensdany


Il est des auteurs réjouissants. Sans doute pas en raison du diagnostic lucide et limpide qu’ils portent sur notre société bobo-féministo-diversitaire et sur le grand masochisme occidental, mais par leur truculence, leur humour et la fraîcheur revigorante de leurs idées, qui surpasse aujourd’hui de très loin les vieilles rengaines moisies d’une gauche perdue entre social-libéralisme puritain et tiers-mondisme écolo-marxisant. Parmi eux, sans aucun doute, un jeune sociologue québécois rondouillard et rigolard, Mathieu Bock-Côté, excellent client de surcroît pour les chaînes de télévision françaises, qui l’ont régulièrement invité à commenter, ces derniers mois, les turpitudes de la vie politique hexagonale. Qu’on ne s’y trompe pas : M. Bock-Côté n’est pas un journaliste, il ne s’autorise pas la médiocrité du prêt-à-penser. S’il peut passer au premier abord pour un polémiste – assez retors d’ailleurs, toujours prêt à asséner à ses contradicteurs les arguments les plus imparables, avec l’accent sympathique et musical des rives du Saint-Laurent – il faut se plonger plus attentivement dans ses écrits pour y découvrir un penseur, un vrai.

On commencera avec Le multiculturalisme comme religion politique, véritable bréviaire pour tout conservateur qui souhaiterait comprendre pourquoi il doit raser les murs quand les « progressistes » (vous savez, ceux qui défendent pêle-mêle et de manière totalement inconditionnelle les droits des musulmans, des Noirs, des Roms, des lesbiennes, des gays, des trans, le droit à l’enfant et à l’euthanasie, la parité, l’identité de genre et j’en passe, ceux qui trouvent qu’il faut virer les mâles blancs du pouvoir, de l’entreprise, des médias, etc.) les plus imbéciles ont droit de cité partout et à longueur de temps. Une véritable généalogie du masochisme occidental, une histoire de l’omni-tolérance suicidaire et du triomphe des minorités comme résurgences d’un prolétariat dont l’embourgeoisement lui a fait oublier la révolution. Un travail abondamment référencé – marque d’une rigueur universitaire très anglo-saxonne –, indemne d’approximation, solide, éclairant, une vision distanciée d’un Occident européen avide de sa propre perte, désireux jusqu’à l’orgasme de disparaître dans la mélasse multiculturelle, dilué dans la masse de nouveaux gènes conquérants et hostiles à la blancheur, en rémission de ses péchés millénaires.

Et voici que l’auteur nous livre un nouvel opus tout aussi talentueux, intitulé L‘Empire du politiquement correct.
En effet, parmi les armes que les masochistes bien-pensants utilisent à longueur de L’Obs, de France Culture et de BFMTV, il y a le politiquement correct, l’art de disqualifier préventivement toute contradiction idéologique par le travestissement linguistique de la vérité ou encore, pour le dire plus simplement, l’art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Qu’on en juge par deux exemples récents : si la multiplication des marques de haine antisémite est aujourd’hui avérée, nous disent les habituels médias et intellectuels subventionnés, c’est parce que la France a redécouvert l’antisémitisme. Ah bon ? Ne serait-ce pas plutôt, principalement, du fait de l’intolérance arabo-musulmane et de la chienlit qui règne dans les cités ? Pas du tout ! Attention aux amalgames qui conduisent à l’islamophobie et, comme toujours, à Hitler (le fameux point Godwin). La focalisation bien-pensante de l’attention sur la question générale de l’antisémitisme occulte ici une vérité dérangeante et même, si besoin, déplace sa frénésie moralisatrice vers la prévention du populisme, un comble !
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