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Citation de Oxleyclarke


Et là, on a enfin vu l’Amérique. De grandes rues raides, dressées, géométriques, avec partout l’amas de béton des buildings brillants. Et en bas, écrasés dans leurs ombres, les trottoirs qui grouillaient d’un flot humain qui semblait infini. De la fenêtre, on voyait que des ombres et c’était comme une marée d’insectes dont les mandibules semblaient vouloir dévorer jusqu’à la moelle des cieux. C’était magnifique. Sacré presque. Puis on s’est retrouvés sur le pont à foncer au-dessus des eaux noires. Le type disait plus rien, moi je pensais à mon enquête. Je me disais que dans des villes aussi grandes, j’allais en trouver plein, des survivalistes. C’était prometteur. On est restés comme ça, dans un silence pensif jusqu’à l’arrivée à Oakland. Là, on a pris un drôle de virage qui tournait sur lui-même. La voiture a ralenti. On était complètement sous l’Interstate 580. Quelques réverbères éclairaient à droite à gauche, mais c’était surtout noir. C’est quand on s’est approchés de la sortie qu’on a compris ce qu’on regardait.
En fait, tout autour de nous, des deux côtés de la route, il y avait comme un campement. Une longue ligne de tentes et de cartons avec des dizaines et des dizaines d’hommes et de femmes allongés sur le sol, enroulés dans des grosses couvertures ou des sacs de couchage. À ce moment-là, on aurait pu remonter dans l’avion, parce qu’il n’y avait plus rien à voir. Elle était là tout entière, l’Amérique. Dans la raideur vide des buildings d’acier et la longueur infinie de la misère au sol.
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