Citations de Mathieu Deldicque (41)
On a souvent attribué à Léonard l'invention de machines extraordinaires, parfois en avance sur leur temps. En réalité, il n'est souvent pas si révolutionnaire ! Il est le fils d'une époque et de recherches menées par des ingénieurs passés (remontant parfois à l'Antiquité) ou contemporains. Au cours des années 1490, il fait par exemple la connaissance à Milan de Giorgio Martini. Plusieurs de ses dessins reprennent ainsi les machines conçues par ses prédécesseurs, dont il lit également les traités.
Même La Joconde a fait l'objet de ces copies d'élèves : on sait désormais que celle du musée du Prado à Madrid, récemment réévaluée, est sortie de l'atelier léonardien. Son auteur a suivi Léonard pas à pas, tandis que ce dernier travaillait sur l'original. Les mêmes repentirs - c'est-à-dire les mêmes modifications en cours d'exécution -, les mêmes éléments finalement invisibles dans l'oeuvre achevée se retrouvent sur les deux tableaux. Mais La Joconde du Prado ne présente pas le même raffinement, la même épaisseur artistique, ni le même paysage que sa sœur parisienne. Qui a donc pu la peindre ? Salaì ? Melzi ? Un autre élève ?
Notre peintre ingénieur couche d'abord ses idées sur le papier, des esquisses accompagnées de calculs. Puis il dresse des plans minutieux. Son talent de dessinateur rend les machines les plus improbables, au fonctionnement plus que problématique, réelles et évidentes.
Le maître est en effet à la tête d'un atelier qui, sans être pléthorique, a pu varier dans ses effectifs (six personnes par exemple pendant sa période milanaise). On connaît assez peu de choses au sujet de cette bottega, sinon grâce aux notes de Léonard et aux œuvres qui ont été produites par ses apprentis. Sous l'emprise de leur maître, fidèles à ses préceptes, ils copient en effet des chefs-d'oeuvre à chaque jalon de leur création, ce qui nous permet de suivre pas à pas leur processus d'élaboration, mais aussi l'évolution de la pense de l'artiste et ses changements d'idées. Les recherches récentes se sont ainsi basées sur des copies pour rentrer dans l'atelier de Léonard et mieux comprendre le cheminement de sa démarche. On cerne par exemple les différentes étapes qui ont présidé à la création de la Sainte Anne du Louvre, véritable testament artistique du maître.
Andrea del Sarto appartint à la génération des grands créateurs du classicisme florentin. Il passa l'essentiel de sa carrière, à peine ponctuée par quelques voyages notamment en France sur l'invitation de François I er, sur les rives de l'Arno. Il nourrit son art de modèles antiques.
L'atelier de Fra Bartolomeo pouvait travailler simultanément sur plusieurs commandes de retables relativement semblables. il n'est donc pas toujours aisé de relier chaque dessin du maitre à une oeuvre précise. l'artiste laissait par ailleurs rarement une bonne idée sous exploitée: un dessin destiné à une peinture pouvait servir à une autre.
De fait on sait que fra Bartolomeo travaillait avec des mannequins de cire non habillés, ce qui lui permettait d'avoir sous les yeux le modèle plus longtemps mais aussi de ne pas faire appel à des modèles féminins ce qui était plus convenable pour un peintre dominicain.
Le bolonais Samacchini a brièvement travaillé à Rome sur le chantier de la Sala Regia du Vatican, avant de retourner dans sa province natale ou de nombreuses commandes lui furent adressées, notamment celle, prestigieuse, du décor du transept droit du douomo de Parme.
On remarque l'intérêt du parmesan observateur pour les sujets du quotidien, pris sur le vif. la technique y est raffinée, les traits fins: la netteté des tracés à la plume trahit la destination de cette feuille réservée à la gravure, technique dont l'importance avait été bien comprise par le parmesan.
De la fin des années 1510 à 1540, Garofalo fut le premier peintre le plus fécond de Ferrare où il était attaché à la cour des Este. Ceux ci appréciaient son style, qui bien qu'enrichi de ses voyages à Rome et à Venise, et de sa connaissance de Raphael, restait dans la droite ligne de la tradition de la peinture ferraraise.
Le podenone est une figure atypique dans le panorama artistique de la Venise de Titien: grand rival u maitre de Cadore, on lui doit l'introduction d'un langage maniériste fait de formes plus emphatiques et de composition spectaculaires, où son gout du raccourci dame souvent le pion à l'approche poétisée de ses confrères.
Le Podenone est une figure atypique dans le panorama artistique de la Venise de Titien: grand rival un maitre de Cadore, on lui doit l'introduction d'un langage maniériste fait de formes plus emphatiques et de composition spectaculaires, où son gout du raccourci dame souvent le pion à l'approche poétisée de ses confrères.
La première manière de ce dessinateur prolifique (Domenico Campnola), d'origine allemande, est fortement influencée par sa pratique de la gravure.
La pratique du portrait dessiné est assez bien diffusée à padoue et à Venise au tournant des XVème et XVIème siècles.
sa technique, singulière dans les années 1520, mêle plusieurs crayons" et contribue tout autant au charme qu'au mystère de cette feuille.
les dessins de profil ne sont pas rare au tournant des XVème et XVIème siècle en Italie Septentrionale. l'école milanaise s'est notamment spécialisée dans le portrait de profil.
Le maniérisme tardif à Florence fut confronté à la fin du siècle à une peinture et un dessin réformateurs qui tendaient vers une recherche du naturalisme. les fresques de poccetti participèrent à ce mouvement tout en cultivant la double référence au classicisme de la haute renaissance, celle de Raphael et d'Andrea Del Sarto, et à l'art d'un Ghirlandaio à la fin du XVème siècle. A partir des années 1580, la voie était préparée pour de tout nouveaux langages, ceux des Carrache et du Caravage.
Autre grand rival de Titien, le Tintoret, d'une autre génération, représenta la modernité dans la cité des Doges et fut l'agent qui converti la peinture vénitienne vers une esthétique maniériste exogène, son art se caractérise par une facture libre, riche en effets en en mouvements. Son style domina la Sérénissime au cous des deux dernières décennies du siècle.
Rival et émule de Titien, le Pordenone se remarqua également par son pouvoir d'invention. En contact direct avec l'Italie centrale, il en apport des éléments perturbateurs qui allèrent provoquer une crise ans le langage vénitien.
le padouan Domenico Campagnola produisit nombre de paysages pastoraux intégrant la leçon de ces figures tutélaires vénitiennes mais également des éléments de l'art du Nord.