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Critiques de Mathieu Gallié (67)
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Algernon Woodcock, tome 1 : L'Oeil fé, première..

BD découverte en furetant lors d'un achat groupé sur Priceminister !



Le dessin de couverture m'intriguait par sa simplicité et son singulier personnage. Le résumé était suffisamment obscur pour m'intéresser davantage.



Premier point positif de cette BD : le graphisme. Celui-ci est très travaillé avec beaucoup de détails comme je les aime. Les décors sont plutôt sombres mais cela n'empêche pas un travail conséquent au niveau des couleurs, personnages et décors y sont ainsi très nuancés. Un vrai régal pour les yeux !! Autre point positif : les visages, très expressifs et tout en finesse. J'adore également le format des cases qui semble être fait à main-levée, ce qui octroie ainsi une certaine liberté sur leur taille et l'emplacement des bulles. En parlant de celles-ci, un détail amusant m'a surprise dès le début de ma lecture. Une couleur de fond de bulle est associée à un personnage, nous savons donc qui parle même s'ils ne sont pas dans la case concernée. Par exemple, le fond blanc correspond au personnage principal, Algernon Woodcock, et le jaune orangé, au narrateur, William McKennan (le meilleur ami d'Algernon).



D'autre part, l'histoire est un brin atypique car elle mélange médecine et légendes écossaises. L'action se déroule donc en Écosse au XIXème siècle et le personnage principal est un nain excentrique non dénué d'humour et d'auto-dérision. Algernon et William sont deux médecins tout juste sorti des bancs de la fac. William doit aller remplacer un ami confrère lors des congés de celui-ci dans un petit port de pêche écossais. Algernon va l'accompagner. Va alors commencer pour eux une aventure mystérieuse peuplée d'être qui le sont tout autant.



Un curieux mélange donc mais servi par de superbes graphismes ainsi que par un dialogue haut en couleur comme les personnages. Une histoire qui, finalement, donne très envie de découvrir la suite des aventures de ces deux médecins en herbe sur fond de légendes celtiques.



Comme vous l'aurez compris, cette BD a été une merveilleuse découverte pour ma part. Le style graphique de Guillaume Sorel est très agréable malgré des teintes plutôt sombres et le travail fourni pour cette BD est vraiment superbe. Pour ma part, j'attends avec impatience de recevoir la suite pour en continuer la lecture. La série compte actuellement 6 tomes sachant que le dernier correspond à une première partie. Un septième serait-il en préparation ? À voir donc...



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Celui qu'accompagnent les loups

Avec ce diptyque intitulé "Wendigo", les auteurs de la série "Mangecoeur", Mathieu Gallié au scénario, Jean-Baptiste Andreae au dessin et Camille Meyer aux couleurs, marchent sur les traces de Jack London pour nous offrir un western fantastique se déroulant sur les terres gelées du Yukon…





Le tome 1, qui porte comme titre "Celui qu’accompagnent les loups", est non seulement est très beau mais constitue en plus un véritable voyage en Alaska à travers les plaines, les forêts et les montagnes enneigées… (les auteurs se payant même le luxe d’un chouette clin d’œil à "Croc-Blanc" ! ^^)

L’histoire est très simple : le pionnier Kid et son chien-loup Sookmu convoient jusqu’à Fort Yukon un homme muet que le froid aurait dû tuer depuis longtemps… Nous autres lecteurs comprenons dès le départ qu’il n’est pas ou plus humain, lui qui communique sans un mort avec la faune qui semble craindre mortellement le feu et la chaleur, mais ce n’est qu’à la fin du voyage que Kid en prendra véritablement conscience…



Ce tome 1 n’est qu’une mise en place pour ce qui va suivre, mais la suite qui promettait beaucoup ne va pas tenir ses promesses, les auteurs comme nombre de leurs confrères des années 1990 compliquant inutilement les choses pour au final n'arriver nulle part… Dommage !

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Wendigo, tome 2 : Faux soleils

Avec ce diptyque intitulé "Wendigo", les auteurs de la série "Mangecoeur", Mathieu Gallié au scénario, Jean-Baptiste Andreae au dessin et Camille Meyer aux couleurs, marchent sur les traces de Jack London pour nous offrir un western fantastique se déroulant sur les terres gelées du Yukon…





Si le tome 1 pouvait ressembler de loin à un fleuve gelé donc tranquille, ce tome 2 intitulé "Faux Soleils", est à la fois touffu et alambiqué. L’avatar du dieu amérindien Ithaqua, le Wendigo, s’avère avait été le criminel recherché Fitzgerald Jones et c’est Igikpak Amber de la police de Etats-Unis, sang-mêlé enfant d’un yankee et d’une esquimaude qui mène l’enquête, mais celui qu’il traque est désormais plus divin qu’humain !

Alors qu’en flashback on suit l’histoire de Jones avant qu’il ne perde son humanité, nous suivons des personnages qui vont jusqu’au bout de leurs peurs et de leur folie : une partie d’eux est restée là-bas, mais ils sont revenus… Et je n’ai rien compris ! Les Amérindiens se sont livrés à deux sacrifices humains collectifs pour invoquer celui qui devait ressusciter le souffle ancien et chasser les Blancs, mais absolument rien ne change en fait… (à part donner de faux espoirs à un peuple mourant avec un miracle qui n’a aucune conséquence)

Les partis pris lovecraftiens sont plutôt intéressants mais au final on n’a rien raconté du tout et c’est bien dommage !

ATTENTIONS SPOILERS



Un 3 étoiles plus près du 2 que 4 en fait…
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Contes des hautes terres, tome 2 : La Sixième..

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce second tome des Contes des hautes terres et retrouvé le conteur Algernon Woodstock. Comme dans le premier opus, le conteur narre deux histoires entendues de vive voix lors de ces pérégrinations.

La première met en scène un arnaqueur arnaqué et une sorte de farfadet, un soir de lune voilée au son des hurlements des loups environnants.

La seconde concerne une série d'enlèvements de chats et une prophétie familiale sur fond de cupidité et de rite satanique.

Encore une fois les graphismes très oniriques et la colorisation très brumeuse sont tout à fait dans le ton des contes oraux au coin du feu. La structure traditionnelle des contes est conservée mais la mise en abyme du conteur est absolument savoureuse. Le côté un brin macabre des histoires rend tout à fait justice à la tradition des contes oraux.

Une très belle série graphique dont je serai friande de lire la suite. Encore une fois une fin ouverte sur cet opus qui donne l'eau à la bouche.
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Algernon Woodcock, tome 1 : L'Oeil fé, première..

J'ai découvert ce livre sous la rubrique "Vous aimez ce livre? Babelio vous suggère..." Un vrai coup de coeur! J'adore le personnage d'Algernon, il forme un duo comme je les aime avec son ami et confrère William McKennan.



C'est une histoire pleine de mystères et d'humour qui se passe en Ecosse au début du 20ème siècle.



J'ai beaucoup aimé que les bulles soient colorées en fonction des personnages : c'est tout de suite plus facile de suivre les dialogues.



Les dessins sont sombres dans l'ensemble mais je les ai trouvés magnifiques. Ils racontent aussi une histoire par laquelle j'ai été captivée.



J'ai bien l'intention de lire toute la série.
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Algernon Woodcock, tome 2 : L'oeil fé, second..

Suite et fin des aventures d’Algernon avec l’œil Fé !!



Nous continuons donc notre chemin avec une histoire beaucoup plus sombre que le tome précédent. Nous avons souvent des planches sans paroles mais tellement expressives que l’on comprend néanmoins. D’ailleurs, les discours d’Algernon sont plus qu’obscur, comme mélangeant la folie au fantastique, heureusement que les graphismes sont nettement plus clairs et très colorés pour certains.



Ce coup-ci, l’histoire est beaucoup plus proche du fantastique que le précédent car nous faisons une incursion dans une légende celtique assez peu connue, celle de la sirène (à ne pas confondre avec la petite sirène de Walt Disney et celle de Copenhague). Nous avons donc un petit mélange sympa pour cette BD : fantastique, médecine, légende celtique et mythologie associées, le tout conduit par un personnage principal de taille réduite et charismatique.



Les graphismes sont toujours aussi bien travaillés, aussi bien pour les personnages que pour les paysages, passant des tons sombres à des tons plus colorés suivant les situations. La touche de couleur dans les bulles est toujours aussi appréciable. Par contre, je vous conseille de lire les 2 tomes d’affilée contrairement à moi car j’ai eu du mal à me remettre dans l’histoire.



Comme vous l’aurez compris, je vous conseille donc de découvrir cette série de BD mélangeant différents thèmes plutôt intéressants (médecine et légendes celtiques) tout en ayant un personnage principal des plus atypiques. Pour ma part, je lirais la suite de cette série sous peu puisque j’ai les 2 tomes suivants en attente dans ma PAL.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Algernon Woodcock, tome 1 : L'Oeil fé, première..

Pas vraiment le genre de bande dessinée que j’affectionne. Je ne suis pas très attiré par le graphisme que je trouve confus, les pages manquent de lumière, les couleurs s’enfoncent, ces grandes pages brunes sont difficiles à déchiffrer, le regard ne circule pas naturellement. Mais je dois cependant reconnaître la grande maîtrise. L’histoire est à l’image du graphisme, on se perd un peu dans le fantastique obscur. Mais malgré que je ne me retrouve pas dans ma zone de confort, je dois avouer que j’ai apprécié cette lecture, j’ai aimé l’ambiance rétro de récit fantastique anglo-saxon fin XIXe siècle, l’atmosphère inquiétante et sombre, l’esprit écossais, et les personnages bien typés façon sœurs Brontë, le rythme du récit est finement maitrisé, nous laissant entrer dans le mystère progressivement. J’ai eu envie de savourer un bon scotch en lisant cette bande dessinée (L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération). Bref, même si ce n’est pas trop mon genre de BD, j’ai trouvé cette lecture très divertissante, suffisamment pour me donner envie de continuer mon aventure avec Algernon Woodcock.
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Algernon Woodcock, tome 4 : Sept coeurs d'A..

Après le cliffhanger de ouf... une petite déception par rapport à l'évolution de l'histoire. Qu'Algernon aie survécu je m'en doutais un peu vu que la série continue ^_^ mais j'ai trouvé que tout le développement était un peu tiré par les cheveux et manquait de crédibilité.



Toute cette histoire autour de la légende de la reine des fées... je m'attendais à autre chose. On n'est plus du tout dans la même ambiance que dans la première partie.



Et tous ces lièvres... ils me fichent la trouille. Bon, ben j'espère que le tome suivant, Alisandre le Bel, sera plus passionnant.
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Algernon Woodcock, tome 2 : L'oeil fé, second..

Je n'ai pas attendu pour poursuivre ma lecture de cette histoire "L'Oeil de Fé" en compagnie d'Algernon Woodcock. Je suis définitivement conquise par le personnage.



La première partie se terminait sur un cliffhanger et il était hors de question de faire durer le suspense.



Depuis qu'Algernon s'est rendu chez les Penduick pour aider Izora à accoucher, il se passe des choses de plus en plus étranges et mystérieuses. Il est certain que ce couple cache un secret qu'on a très envie de découvrir...



Je n'ai vraiment pas été déçue.



J'ai hâte de retourner à la bibliothèque pour lire la suite de ses aventures.
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MangeCoeur, tome 1 : La Chrysalide diaprée

Pour l'instant , je ne sais pas trop sur quel pied dansé avec ce premier tome. Le fantastique est présent avec plein de petits êtres comme jes aimes.. fées,chat volant.



L'histoire semble pleine de sensibilité puisque un petit garçon part en quête pour que son grand-père ne meurt pas.

ce premier tome met surtout en place l'histoire.... les prochains tomes seront décisifs
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Algernon Woodcock, tome 3 : Sept coeurs d'A..

Quand je suis allée rapporter les deux premiers tomes à la bibliothèque, j'ai fait main basse sur les 4 suivants ^_^



On retrouve Algernon Woodcock devenu professeur d'anatomie à l'université. Il est convoqué sur l'île d'Arran pour prodiguer des soins à une femme enceinte qui a avoué 7 meurtres ignobles.



Malgré le côté dramatique de l'histoire, j'ai quand même pu apprécier l'humour de notre héros.



Les dessins ont une petite touche spéciale... comme si tout était toujours éclairé à la bougie (pour les scènes intérieures). J'aime beaucoup cette technique cela donne une ambiance particulière. Il y a aussi de très beaux paysages.



Je vais m'arrêter ici car l'histoire se termine sur un cliffhanger de ouf et j'ai très envie de lire la suite!

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Algernon Woodcock, tome 2 : L'oeil fé, second..

Ce deuxième volet comble les espérances du premier tome, une ambiance maitrisée, un récit attrayant, bien mené, malgré un ensemble un peu confus (graphiquement et scénaristiquement). Je pense que j'irai plus loin avec cette série.
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Algernon Woodcock, tome 6 : Le dernier Mata..

C'est une très ancienne forêt… peut-être l'ainée…

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Ce tome fait suite à Algernon Woodcock, tome 5 : Alisandre le Bel (2007) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car il y a un fil rouge qui court tout du long de la série. Il a été publié pour la première fois en 2011. Les planches de cet album sont numérotées 1 à 52. Il a été réalisé par Mathieu Gallié dont le travail est qualifié de traduction et adaptation, et par Guillaume Sorel pour les dessins et les couleurs. Malheureusement, la série a été interrompue et la deuxième moitié de ce récit n'a jamais vu le jour.



Après leur précédente aventure à l'île d'Arran, Algernon Woodcock et William McKennan sont retournés à leur vie civile à Édimbourg. Le premier a décidé de quitter la ville et la faculté de médecine pour aller s'installer dans un cottage en campagne. Il se consacre alors à l'éducation de Benedict, le fils de Keridwen, et à parcourir le pays avoisinant avec un carnet et un crayon à la main pour y consigner contes, légendes et autres recettes de grand-mères ou de sorciers. De son côté, McKennan avait recroisé Deirdre Diarmid sur le chemin du retour et six mois plus tard l'épousait en petit comité. Le couple s'installe alors dans une demeure cossue du faubourg, et il ouvre un cabinet médical. La patientèle étant abondante, il prend un associé : James Holson. Celui-ci emménage donc, d'abord sous leur toit, puis s'émancipe dans sa propre demeure à quelques pâtés de maison de leur domicile.



Six ans plus tard, Algernon Woodcock et Benedict viennent rendre visite à leur ami. Dans la diligence, l'adulte fait réviser sa leçon à l'enfant : la potion à préparer pour se rendre invisible et la manière de la préparer. Les autres passagers sont scandalisés par cette démonstration impie. Le cocher arrête le véhicule et vient indiquer aux passagers qu'une fillette se tient au milieu de la route sous la pluie, et qu'elle a un pli à remettre en main propre à Algernon. Celui-ci descend en pleine lande et prend le pli. Il détourne son regard un instant pour regarder l'enveloppe et quand il relève la tête, la fillette a disparu comme par enchantement. Une fois arrivé chez son ami, il lui raconte l'incident et ça leur rappelle tous les deux Arran et la dissipation de Browne. Ils en arrivent tous les deux à la même conclusion : cette missive émane de la mère de l'enfant, et il est temps pour Algernon de remettre Benedict à l'émissaire de mère. Le père adoptif ne sait pas si lui-même est prêt. Les deux hommes passent en cuisine où Deirdre est en train d'expliquer à l'enfant comment cuire une viande en la faisant bouillir. Elle s'arrête au beau milieu d'une phrase et laisse tomber le plat par terre. Sur le pas de la porte se tient un homme tout de noir vêtu. Ontzlake Browne est venu en personne pour avertir Woodcock que la lettre est un faux, que c'est un piège tendu par l'ennemi de la reine. Qui plus est, cet ennemi n'est autre qu'Alisandre le Bel, et ses nervis sont déjà en approche de la demeure des McKennan.



Après l'énorme plaisir de lecture des cinq premiers tomes, impossible de se priver du sixième, même s'il est à craindre que l'histoire ne soit jamais achevée. Dans une interview de 2014, Guillaume Sorel expliquait que le scénariste s'était fâché avec le monde de la BD, et un peu avec lui. Mais lors d'une prise de contact ultérieure entre eux, ils avaient établi qu'il ne restait plus qu'un tome pour mener à bien l'histoire complète, et que Gallié pourrait envisager de la terminer sous réserve de trouver la motivation. Quoi qu'il en soit, le lecteur replonge avec délice dans cette fin de dix-neuvième siècle en Écosse où la présence du petit peuple se fait encore sentir de temps à autre. Pour ce nouveau diptyque, les auteurs établissent une ellipse temporelle avec le précédent, résumant les faits dans deux pages sous la forme d'un texte illustré. Le lecteur se projette ainsi aux côtés de Woodcock assis en pleine lande, contemplant un promontoire rocheux s'avançant dans l'océan, en écoutant un vieil homme aux sourcils blancs et broussailleux, lui raconter des histoires anciennes, puis dans la salle à manger du cottage pour voir Benedict distrait par un papillon lors de sa leçon avec son tuteur. Le texte est clair et concis, portant la marque de la personnalité du docteur McKennan. Le lecteur est tout de suite remis en situation, sans avoir besoin de faire un effort de mémoire sur les événements des tomes précédents.



Lorsqu'il entame l'histoire, l'horizon d'attente du lecteur est limpide : de belles pages envoûtantes, la suite de l'intrigue de fond de la série, et une ou deux remarques en passant du scénariste. Cette dernière se produit dans la planche 34 quand Ontslake Browne répond à Woodcock que ses questions concernant Alisandre sont licites, mais que raconter qui est réellement un personnage aussi double et complexe serait une tâche bien ardue, surtout en aussi peu de temps. En écho à d'autres remarques du même registre dans les tomes précédents, il s'agit d'un conseil du scénariste, élégamment présenté, d'aller lire le tome 5 consacré au dit personnage, ce qui fait sourire le lecteur. Il découvre également que les belles pages et les belles cases sont au rendez-vous : l'atmosphère tendue dans la diligence les autres voyageurs réprouvant les propos de Woodcock, ce dernier devant la jeune fille au milieu de la route traversant la lande, sous la pluie, l'ambiance acajou douillette du bureau du docteur, celle tout aussi douillette et un peu plus chaude de la cuisine… l'affrontement électrique entre Browne et les orcs, l'apparition teintée de sang sombre d'Alisandre, les frondaisons riches et lumineuses de la forêt, etc. Comme à son habitude, l'artiste met en œuvre des ambiances lumineuses riches et immersives, installant un état émotionnel particulier : la couleur mordorée chaude et réconfortante du foyer des McKennan, le rouge pour la férocité des orcs et la présence menaçante d'Alisandre, le vert rafraîchissant et protecteur de la forêt, sans oublier le blanc comme absence ou comme zone infranchissable lors de la séparation planche 25.



Le lecteur peut donc se projeter avec facilité dans chaque environnement, aux côtés des personnages, éprouvant des sensations comme l'inconfort généré par le froid et l'humidité de la lande sous la pluie, la détente dans le calme du bureau du docteur, la violence alors que les orcs et les gnomes progressent dans les pièces de la maison, le poids des siècles passés en se tenant au pied d'un château en pierre, le désespoir dans une lumière crépusculaire cramoisie, l'émerveillement inquiet en s'avançant dans la forêt. L'artiste est passé maître dans l'art de construire un équilibre parfait entre les contours détourés, les textures à la couleur directe, les éléments suggérés. Les personnages sont tout aussi remarquables. Le lecteur éprouve un grand plaisir à côtoyer de nouveau Algernon Woodcock, individu de petite taille à la silhouette étrange du fait de son chapeau haut-de-forme démesuré, au visage souvent empreint d'une touche de tristesse. Il observe avec curiosité Deirdre, épouse dévouée dont le visage exprime des sentiments inattendus, Ontzlake Browne homme ténébreux et mystérieux au professionnalisme inaltérable, Alisandre un individu cruel et méprisable, totalement plausible. Comme à chaque fois, il prend le temps de regarder chaque tenue vestimentaire, ainsi que les effets de texture de chaque étoffe, chaque matériau.



Dans ce tome, le lecteur découvre des pages de combats physiques mémorables. Guillaume Sorel avait la preuve de ses talents de metteur en scène pour ce type de scène dans le tome précédent : les combats de ce tome sont tout aussi vivants, tout en tension, avec des pics de violence choquants. Browne est d'une vivacité redoutable quand il s'attaque aux orcs sous sa forme de Sème-la-mort, un qualificatif qu'il n'a pas usurpé. Deirdre surprend car elle est d'une rare sauvagerie en massacrant un orc à terre, à coup de poêle à frire, brutalité soulignée par une giclée de sang. En total contraste, les images dégagent une rare poésie quand Browne fait usage de son pouvoir pour quitter la réalité terrestre afin de voyager plus vite. Le lecteur est donc entièrement sous le charme de la narration visuelle et il ne regrette à aucun moment de s'être lancé dans ce tome, même si la deuxième moitié du récit ne voit jamais le jour. Cette idée ne l'empêche en rien de jouir de l'intrigue. Le scénariste livre de nouvelles pièces du puzzle sur le mystère de fond présent depuis le premier tome. Il évoque l'identité du père de Benedict, et en dit un tout petit plus sur Algernon Woodcock lui-même. Le lecteur ne peut pas réprimer l'élan qui le pousse à répondre à cette dimension ludique du récit, en élaborant une ou deux conjectures sur ce qu'il reste à découvrir sur Woodcock.



Le lecteur sait qu'il lui est impossible de résister à l'envie de lire un tome de la série, même s'il s'agit de la première moitié d'un diptyque et que la deuxième moitié risque de ne jamais exister. Il retrouve toutes les qualités qui rendent ces bandes dessinées extraordinaires : la narration visuelle enchanteresse, l'intrigue élégante, les personnages attachants. Même si le récit n'arrivera jamais à destination, le voyage est magnifique et inestimable.
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Algernon Woodcock, tome 1 : L'Oeil fé, première..

J'avais commencé les BD de Mathieu Gallié par les contes des Hautes Terres. Je commence donc l'histoire d'Algernon Woodstock, qui est le narrateur des contes des Hautes Terres.

Un étrange début de "carrière", une atmosphère de légende de lande, de créatures possédées et mystérieuses, de malédiction.

J'aime beaucoup les graphismes très détaillés et les coloris très sombres de cette série.

Avis aux amateurs de polars victoriens.
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Contes des Hautes Terres, tome 1 : La longu..

Choisi pour sa couverture hivernale de saison, j'ai été agréable surprise par cette BD.

Structurée comme deux "interviews" avec des gens du cru, réalisées par un écrivain-conteur. Deux légendes nous sont contées. L'une, dramatique histoire d'amour accompagnée par les facétieux brownies irlandais ; la seconde sur les mystérieuses créatures nocturnes dont les dons peuvent engendrer bien des maux.

La fin du volume est pour le moins surprenant faisant se rejoindre légende et réalité par le biais d'un personnage, passé dans l'Autre monde.

Le style graphique est très fin et les aplats de gris servent l'atmosphère onirique du récit. En effet, cette BD est en noir et blanc, ce qui rend le personnage du conteur plus prégnant, on a l'impression d'avoir ses carnets entre les mains dans une mise en abyme saisissante.

Hâte de découvrir la suites des contes des Hautes Terres et rentrer dans la légende.
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Algernon Woodcock, tome 4 : Sept coeurs d'A..

Mort, il ne sert plus à rien !

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Ce tome fait suite à Algernon Woodcock, tome 3 : Sept coeurs d'Arran 1/2 (2004) qu'il faut avoir lu avant car c'est la première partie d'une histoire en deux parties.

Il a été publié pour la première fois en 2005. Les planches de cet album sont numérotées 61 à 132. Il a été réalisé par Mathieu Gallié dont le travail est qualifié de traduction et adaptation, et par Guillaume Sorel pour les dessins et les couleurs.



Leur forfait accompli, Thomas Maskew et Ontzlake Browne sont montés en selle, et avancent de nuit à travers la lande pour rallier le port de Blackwaterfoot. Le premier n'est pas très satisfait de ce changement de plan car ça veut dire qu'il faut passer les cols. Le second explique que mieux vaut faire ainsi pour éviter de se faire prendre. La Lune est pleine et éclaire la lande : une troupe de villageois du hameau du bout du chemin avance. Celui devant ne les voit pas, mais les imagine : elle ouvre la marche, plus lumineuse que lors des jours anciens. On dirait presque qu'elle danse. Et les sept autres suivent, plus petites, moins éclatantes, mais enfin libres. Sept cœurs d'Arran ! La route de ces femmes est également celle des villageois.



Au village de Strathckyde, James Holson est en train de réviser ses leçons pour préparer le concours de médecin. Il étudie celle sur les os formant le crâne. Un moine crie son nom à l'extérieur : il s'est produit un drame et ils ont besoin d'un médecin. Comme il n'y en a pas au village, ils ont pensé à lui. Holson se rend directement à l'auberge Highway Cat Inn où William McKennan est en train de déguster un verre de vin en bien charmante compagnie. Il l'interrompt, tenant encore son crâne à la main. Il faut qu'il vienne parce que Algernon Woodcock est mort. À l'extérieur des fortifications de la ville, la pie discute avec les lièvres : le tireur qui a fait feu n'est pas né de la dernière couvée. Ils ne comprennent pas : après tout le foin qui a été fait sur le compte de Woodcock, c'est à n'y rien comprendre car mort, il ne sert plus à rien. Il n'y a pas grand-chose non plus à attendre du grand et de l'apprenti : l'un est effondré, l'autre a l'air d'une andouille. McKennan et Holson viennent d'arriver dans la pièce où sont entreposés les corps : celui de Kerwiden Murray, celui de Christopher, et celui d'Algernon Woodcock. Le moine estime que c'est au docteur d'examiner le corps, mais McKennan n'en a pas le courage tellement il est bouleversé. Il demande à l'étudiant de confirmer le décès. Ce dernier s'approche du corps et il pose sa main sur le poignet pour prendre le pouls. Il appelle le docteur doucement, puis plus fort. Ce n'est pas croyable : son cœur bat, Algernon vit. La pie a tout observé et elle s'envole pour alors rapporter ces derniers événements aux lièvres : elle en était sûre, celui qui tire les ficelles de tout ça n'a pas lâché les rênes. Sous ses faux airs de chattemite, il est futé le bougre. Woodcock est toujours en selle, et elle parierait même que dans moins d'une heure, il sera aux trousses de Maskew pour lui faire rendre gorge.



En entamant cette deuxième partie, le lecteur se rend compte qu'il ne sait pas trop à quoi s'attendre. La mort soudaine du personnage principal est-elle à prendre au premier degré ? Y aura-t-il une intervention du petit peuple pour le remettre en selle ? Les auteurs ouvrent donc avec les deux mécréants fuyant à travers la lande, avec leur précieux butin pour rallier un port. De ce point de vue, le récit s'apparente à une histoire d'aventure très classique : une course-poursuite à travers la lande, et une touche de fantastique avec le petit peuple. Effectivement, Woodcock et McKennan se lancent à la poursuite des deux ravisseurs, et il y a une confrontation sous la lumière de la Lune. Dans ce registre, les dessins font s'incarner les personnages, les lieux, les actions, au-delà des clichés associés. Certes Browne est vêtu d'une tenue de cuir et d'un chapeau noir à large bord, faisant penser à un méchant basique, mais sa tenue est détaillée, avec un rendu du cuir tel qu'il le rend palpable. Les expressions de son visage n'ont rien de grimaçant : elles expriment son calme, sa réflexion, son bon sens, et une réserve qui fait prendre du recul au lecteur par rapport à ses actes. Maskew est un grand et bel homme d'une quarantaine d'année, avec des habits de riche bourgeois, conformes à sa fonction de juge. En le regardant le lecteur peut voir des expressions un peu hautaines, montrant bien ce qu'il pense des autres, et une posture stricte, mais aussi de fortes émotions qui courent sous cette attitude dominatrice. Comme d'habitude, les paysages sont magnifiques : la lande sous la lumière de la Lune, les pierres suintantes d'humidité de l'abbaye, le vitrail de la chapelle, les pavés tout aussi humides, les masses nuageuses, l'herbe grasse et touffue, le magnifique arbre, etc. La mise en scène montre bien qu'il ne s'agit pas simplement d'une toile tendue en fond pour servir de décor, les déplacements des personnages et leurs actions étant en interaction avec les caractéristiques de chaque lieu.



Le lecteur plonge donc dans ce récit fantastique, envoûtant et mystérieux. D'un côté, il sait bien que les héros vont à nouveau être confrontés au peuple magique, de l'autre il est bien incapable de savoir quelle forme ça va prendre et comment va tourner l'intrigue. Il est donc possible qu'il soit entièrement absorbé par le récit, fasciné par cette immersion progressive dans ce monde de légende. Il est vraisemblable également qu'il remarque les petites choses développées par les auteurs qui donnent une saveur unique à la narration. Ça commence avec les planches 62 & 63 qui sont en vis-à-vis. Sur le quart supérieur, se trouve une illustration panoramique qui s'étend sur les deux pages : le lecteur bénéficie ainsi d'une vue extraordinaire sur le paysage, très ouverte, apportant une sensation de grande liberté. Ce dispositif est utilisé 11 fois, avec chaque fois un effet imparable. Ça continue en page 63 avec la transformation du fond des phylactères des villageois du hameau du bout du chemin : ils passent d'un fond orangé, à un fond bleu nuit cerné de petits points jaunes, comme des astres. Le lecteur n'en a pas besoin de plus pour comprendre la nature de ces individus. Sur la planche 64, l'étudiant en médecine s'adresse directement au crâne qu'il tient dans la main : ce n'est pas un pastiche, mais cela produit un effet d'écho à Hamlet, générant à la fois un sourire, et une pointe d'inquiétude. Dans la planche 68, la pie parle avec les lièvres et évoque la mort d'Algernon Woodcock : après tout le foin qu'on a fait sur son compte, c'est à n'y rien comprendre, mort, il ne sert plus à rien. Dans un premier temps, le lecteur se dit que c'est exactement ce qu'il pense. Dans un deuxième temps, il sourit, parce qu'il vient de se rendre compte que le scénariste est en train de commenter son propre récit, d'une manière parfaitement intégrée. Son attention ainsi attirée sur ce dispositif, il le remarque encore 3 fois par la suite. Planche 71, la pie déclare : Celui qui tire les ficelles de tout ça n'a pas lâché les rênes. Sous ses faux airs de chattemite, il est futé, le bougre ! Le scénariste est en train de dire que son intrigue tient la route. Dans la dernière partie du récit, un chat s'adresse à Woodcock pour lui fournir des explications et il remarque que bien sûr cela ne satisfait pas pleinement son auditeur. À nouveau le scénariste s'adresse directement au lecteur pour lui dire qu'il n'a pas fourni toutes les réponses, mais qu'il faudra qu'il s'en satisfasse pour ce tome.



Les auteurs sortent également des sentiers battus pour la manifestation plus visible des personnages surnaturels. Algernon Woodcock trouve enfin le courage (c'est le commentaire des villageois du hameau du bout du chemin : enfin, ce qui correspond à nouveau exactement à ce que ressent le lecteur) de regarder avec son œil fé. La forme narrative change : un personnage s'adresse directement à Algernon pour commenter ce qu'il voit et lui donner des informations, pendant que les planches montrent ce qu'il voit. Le lien entre mots et images devient différent : les créateurs ont trouvé un point d'équilibre original entre la bande dessinée et le texte illustré. Guillaume Sorel montre ce que voit Algernon sous forme d'une suite de cases, avec une palette de couleurs très différentes des autres séquences, entre représentation descriptive et expressionnisme, pour des visuels magnifiques habités par une énergie féérique splendide et un peu inquiétante, car c'est clairement un autre monde, étranger à l'humanité. Le monologue apporte des informations supplémentaires, sans pour autant que cela ne devienne un texte avec des illustrations, les images montrant d'ailleurs beaucoup plus que ce que dit le texte. Avec ce changement de mode narratif, le lecteur ressent comme Algernon Woodcock le fait qu'il voit la réalité autrement. Du grand art.



Le lecteur est donc totalement immergé dans cet endroit, à cette époque, émerveillé par la présence d'une magie féérique, et en même temps très conscient que l'altérité de ce peuple induit un fort prix à payer pour ceux qui les contemple ou qui les côtoie ne serait-ce que brièvement. Les auteurs parviennent à conjurer cette dimension magique, sans tomber dans une représentation mièvre ou horrifique. Le cœur du récit est de nature dramatique, que ce soit l'amour de Christopher, celui de la reine des fées, ou le crime commis par le juge. Les créateurs entremêlent ces drames très humains au fantastique et aux îles d'Arran, avec une élégante sophistication, générant une immersion extraordinaire.
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Algernon Woodcock, tome 1 : L'Oeil fé, première..

Algernon Woodcock (un nom fleurant bon le roman gothique), une couverture qui intrigue (Algernon avec un énorme chapeau haut-de-forme), une BD qui fait partie de la collection Terres de Légendes... le lecteur sait à quoi s'en tenir.



Et il ne sera pas déçu... en tout cas, moi, je ne l'ai pas été.



Fin XIXè. Ecosse. Une lande quasiment vivante et parcourue par une vieille folle, borgne et rebouteuse à souhait (si je puis oser une figure de style). Un marin seul rescapé d'un terrible naufrage. Sa femme qui va accoucher mais dont personne n'a vu le visage, et que personne ne peut toucher.



Le décor est bien conforme à cette littérature de genre évoquée plus haut.



Tout cela est renforcé par un trait riche, presque trop détaillé, insistant sur les décors, sur les visages et les expressions. Tout cela est mis en couleur de très belle manière (bien que sur papier glacé, il est parfois difficile de bien tout distinguer), avec le soutien de la mise en page, qui provoque parfois le mouvement rien que par la disposition des cases et des phylactères. Je repense à cette double page lorsque la nouvelle de la naissance de l'enfant de la femme du marin parcourt la lande... informant les animaux dont le regard est presque humain. Inquiétant et diantrement efficace.



J'ajouterai que les auteurs ont eu la belle intelligence de boucler l'aventure en 2 tomes. Mais en alternant action et mystère, en fournissant des réponses tout en multipliant les questions, ils alimentent le récit et ne frustrent en rien le lecteur (ce qui est souvent le cas quand on découpe trop soigneusement une aventure en plusieurs tomes).



Une BD injustement peu connue.
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Algernon Woodcock, tome 3 : Sept coeurs d'A..

Ce tome fait suite à Algernon Woodcock, tome 2 : L'oeil fé, seconde partie (2003) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais il n'y a aucune raison de s'en priver. Ce tome constitue la première moitié d'une histoire en 2 parties. Les planches de cet album sont numérotées 1 à 60 (+ 2 pages de prologue). Il a été réalisé par Mathieu Gallié dont le travail est qualifié de traduction et adaptation, et par Guillaume Sorel pour les dessins et les couleurs.



William McKennan est en train de contempler son ami Algernon Woodcock assis sur des rochers alors que la marée continue de monter. Il doit finir par aller le sauver avec Andrew car l'océan aller emporter son ami. Finalement, ils regagnent la capitale, et Woodcock n'évoque plus jamais ce qu'il s'est passé, se lançant à corps perdu dans les études, pendant cinq ans, accumulant tous les diplômes possibles, pendant que McKennan décroche difficilement son diplôme de médecin. Ce dernier ouvre un cabinet avec un camarade de promotion, et Woodcock accepte le poste de titulaire de la chaire d'anatomie de la faculté. McKennan ajoute une anecdote : en quittant Oban après leur première aventure, ils avaient remarqué que Margail, la vielle folle de la lande, se tenait sur le bord du chemin, et Algernon était descendu de la diligence pour échanger quelques mots avec elle. Au temps présent, au dix-neuvième siècle, Algernon Woodcock entame son discours d'année d'enseignement, devant ses élèves de la faculté de médecin qui vont rentrer chez eux pour réviser avant les examens finaux. Il s'associe à Willy, le squelette de l'amphithéâtre pour leur donner un dernier conseil : ce qui distingue le bon médecin du mauvais praticien n'est pas seulement son habileté à sauver ses patients, c'est aussi et peut-être surtout sa capacité à ne pas les tuer.



Resté seul dans l'amphithéâtre, Algernon Woodcock a la surprise de voir entrer un homme de haute taille, tout de noir vêtu. Il se présente : il s'appelle Ontzlake Browne. Il est l'assesseur du juge Thomas Maskew, premier magistrat en charge de Strathclyde. Il remet un pli du juge à Woodcock : un ordre de réquisition le concernant. Il s'agit d'un commandement auquel Woodcock ne peut pas se dérober. Il n'a que trois jours pour se rendre sur l'île d'Arran et se présenter au juge. Woodcock proteste : il a des examens à faire passer dans trois semaines. Browne s'est déjà chargé personnellement de l'excuser auprès du doyen, son remplaçant est déjà nommé. Après le départ de Browne, Algernon Woodcock se rend au pub pour parler avec son ami William McKennan. Il ne comprend pas pour quelle raison il a été choisi, mais le doyen lui a confirmé qu'il n'y a pas d'échappatoire possible. Il a compris qu'il s'agit d'une affaire d'homicide. Il présume qu'il devra accomplir une autopsie. Les deux amis se quittent après quelques verres, McKennan indiquant qu'il a un ou deux trucs à régler d'urgence avec son associé.



Après le final époustouflant du tome précédent, le lecteur s'attend à plus de la même chose. Le scénariste pose tout de suite le principe : c'est lui qui choisit le rythme de la narration et le déroulement des séquences, et c'est comme ça. Ce tome débute donc par deux pages qui correspondent à du texte illustré, un extrait des mémoires du docteur William McKennan, une forme similaire aux mémoires du docteur John Watson évoquant les aventures de Sherlock Holmes. Mais ici, le lecteur bénéficie en plus de deux illustrations, l'une évoquant la ville d'Oban, l'autre la petite carriole passant devant le cimetière, sous le regard d'un chat, les deux sur fond ocre. Dans ces pages, le lecteur découvre que Algernon Woodcock n'est pas sorti indemne de son aventure, mais traumatisé, au point de souffrir d'un syndrome de stress post traumatique intense. Il a laissé un œil dans cette histoire, et il lui faut cinq ans pour parvenir à reconstruire une vie différente. L'intrigue démarre posément : Woodcock est sous le coup d'une réquisition et il en parle à son ami. Il lui faut se rendre à l'île d'Arran, à l'ouest de l'Écosse, vraisemblablement pour réaliser une autopsie, et il en parle un peu avec McKennan qui l'a accompagné, et avec un autre passager. Le lecteur doit patienter avant de pouvoir assister au premier contact avec le fantastique. Il suit le personnage principal qui subit son voyage en bateau, qui prend contact avec le juge qui lui explique la situation. Ces différents moments permettent d'installer le mystère par les non-dits, ainsi qu'une tension à couper au couteau entre Woodcock et le juge, suave et antipathique au possible.



Il est possible que le lecteur soit aussi revenu avant tout pour les images. Après les deux petites illustrations des pages I & II, la bande dessinée commence pour de bon, et le lecteur se retrouve dans la grande cour d'apparat de la faculté, avec une architecture remarquable. Puis il passe dans l'amphithéâtre avec le point de vue d'Algernon Woodcock, regardant ses élèves enthousiastes assis dans les gradins. Les couleurs montrent un bois un peu foncé, bien vernis peut-être ciré, avec une patine qui le rend presque satiné. Les os du squelette Willy ont une couleur plus ivoire, et une texture un peu plus irrégulière. Le bois du pub apparaît tout aussi foncé, cette fois-ci du fait de l'éclairage et un peu plus humide, comme s'il était lavé à l'eau plus souvent. Le lecteur apprécie ensuite la lumière bleutée de la nuit. L'enchantement devient total avec la couleur de la mer lors de la traversée vers l'île d'Arran, et un ciel un peu couvert avec des trouées de lumière. Les images de Guillaume Sorel sont toujours aussi somptueuses, tactiles, donnant l'impression au lecteur d'être sur place, et générant une envie intense de se précipiter pour organiser un séjour dans ces lieux.



Parmi les localisations les plus remarquables, le lecteur prend grand plaisir à regarder le cloître et son jardin intérieur où travaillent quelques moines. Il tombe en pâmoison devant les cinq pages qui se déroulent dans la lande, Algernon Woodcock prenant un moment pour s'y détendre et se retrouvant face à un lièvre. L'onde est pure, et le lecteur aimerait y tremper ses mains comme Algernon. L'herbe est verte, un peu ondoyante, avec des zones plus claires et d'autres plus sombres, en fonction de la lumière changeante passant à travers les nuages. C'est magnifique. Alors qu'il l'emmène voir Keridwen Murray, Thomas Maskew fait traverser plusieurs salles du monastère à Woodcock : l'artiste focalise ses cases sur le statuaire très déconcertant, avec des angles de vue déstabilisants, faisant ressentir le malaise qui s'empare de Woodcock en pensant à l'effet de ces statues sur les moines pénitents. L'artiste franchit encore un palier dans la force d'évocation lorsque Woodcock se rend pour la deuxième fois la cellule de Keridwen Murray. Les impressions mentales du médecin se mêlent aux vieilles pierres, créant une atmosphère aussi évocatrice qu'insoutenable, un travail d'orfèvre d'une remarquable sensibilité visuelle.



Très rapidement, qu'importe l'intrigue, la narration visuelle emporte le lecteur dans un monde concret et plausible, où il sent bien que les créatures magiques ne sont pas loin, et qu'elles ne sont pas bénéfiques au sens humain de ce terme. Or l'intrigue est tout aussi captivante que les dessins. Il s'agit donc d'une enquête : un meurtre a été commis. La nature du crime change une fois arrivée sur l'île d'Arran : sept fillettes ont été assassinées, Mary, Priscilla, Margaret, Clara, Lobelia, Jany, Julia. Mais la coupable a déjà été arrêtée et elle est passée aux aveux. Mais le juge manigance quelque chose de peu avouable avec son assesseur. D'un côté, Algernon Woodcock écoute ces deux-là et échange quelques mots avec la coupable. D'un autre côté, William McKennan se renseigne auprès des habitants du coin. Et puis il y a aussi cette communauté du hameau au bout du chemin dont on ne sait rien. Sans oublier la fête qui se prépare. De séquence en séquence, la situation s'étoffe, tout en restant facile à suivre. Le lecteur se rend compte que le scénariste n'a aucune intention de raconter une aventure après l'autre sans lien entre elles. Son personnage est donc un peu plus vieux, et il reste traumatisé par son premier contact avec le petit peuple. Il fait l'expérience de leur présence dans cette île, et en a la confirmation quand un lièvre se tient devant lui sur la lande, image aussi absurde que prégnante de surnaturel, alors qu'il ne s'agit que d'un lièvre regardant Algernon qui du coup se jette en arrière, puis qui va parler à un trou. S'il le souhaite, le lecteur peut aussi considérer la présence de thèmes sous-jacents comme le traumatisme psychique et la difficulté de se reconstruire, les abus de pouvoir dans une communauté isolée, et par un représentant de l'autorité, la capacité à percevoir et comprendre des forces systémiques que les autres ne perçoivent pas, le fardeau de la connaissance.



Le lecteur revient pour ce troisième tome remplit d'espoir, avec un horizon d'attente très élevé. Les créateurs sont dans une forme éblouissante, que ce soit pour l'intrigue, la narration visuelle, l'intrication entre les deux grâce à une coordination telle que l'histoire semble être l'œuvre d'un unique auteur. Le lecteur comprend dès le début que le prix à payer sera terrible, pour toutes les personnes impliquées dans cette histoire, et pas uniquement pour le coupable et ses victimes décédées.
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Algernon Woodcock, tome 3 : Sept coeurs d'A..

Wouaw... Du glauque et morbide en pleine verdure... Vous en avez rêvé, Algernon Woodcock l'a fait (et ses auteurs).



Cinq années ont passé. Algernon Woodcock est professeur de faculté. Il est alors mandaté par un juge pour aller sur une île, oeuvrer dans le cadre d'un procès. L'émissaire est déjà un poème noir à lui tout seul... Le genre à faire peur même en plein jour...



L'endroit? L'île d'Arran. Ce n'est pas sans évoquer les îles irlandaises, verdoyantes, accueillantes et pleines de vie, de cette vie rurale qui réchauffe le corps et l'âme.



Sauf que sur place, Algernon apprend qu'il doit accoucher une meurtrière. Décidément, plutôt qu'anatomiste, Algernon devient obstétricien de l'occulte. Car cette meurtrière a 7 meurtre d'enfants à son compteur. Son âme est d'une noirceur inégalée. Elle ne nie rien. Mais elle est liée à ces peuples de l'inconnu, avec lesquels Algernon a déjà eu maille à partir.



L'accouchement a lei, la mère (comme elle l'avait annoncé) meurt en couches. Et le juge (dont on avait déjà pu constater les dérives morales et deviner de sombres dessins) réclame l'enfant, avant de tuer le père (un moine de l'abbaye, ben voyons...) et de faire tirer sur Algernon par son sbire... tatââââm. Cela se termine là pour le tome 1 de l'aventure.



C'est impeccable du début à la fin. Le souci du détail. Ces statues dans le monastère, diables entourant des corps nus ou presque dans des poses lascives. Le méchant à l'allure de Vincent Price (ou c'est moi qui fais un transfert), le glauque en plein soleil sous les vagues de pâtures irlandaises, le retour des êtres fé... avec ce petit point d'humour suscité d'une part par l'ami d'Algernon qui participe à une fête villageoise, et d'autre part par un élève d'Algernon qui bosse ses cours au lieu d'aller danser.



Le coup de coeur éprouvé lors de la lecture du premier tome se transforme en passion pour Algernon et pour ses auteurs.
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Algernon Woodcock, tome 5 : Alisandre le Bel

Jusqu'à ce que ce semblant de trêve soit rompu.

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Ce tome fait suite à Algernon Woodcock, tome 4 : Sept coeurs d'Arran 2/2 (2005). Pour pouvoir comprendre tous les éléments de l'intrigue, il faut avoir commencé la série au premier tome. Il a été publié pour la première fois en 2007. Les planches de cet album sont numérotées 1 à 72. Il a été réalisé par Mathieu Gallié dont le travail est qualifié de traduction et adaptation, et par Guillaume Sorel pour les dessins et les couleurs.



Une demoiselle arrive en fiacre devant une belle demeure. Elle descend et est accueillie par le majordome. Elle montre son pendentif en forme de cœur rutilant : il comprend que c'est bien elle qu'il a été chargé d'introduire. Elle pénètre dans un vestibule imposant. Il la débarrasse de son manteau et lui indique que le maître est occupé dans ses appartements. Il lui demande de bien vouloir l'attendre dans le boudoir, et cela ne devrait pas être long. La demoiselle pénètre dans une pièce spacieuse, avec un canapé, une toile sur un chevalet, et un petit bureau. Au cœur des monts écossais, une cavalière avance dans la brume, montant vers un point culminant où se trouve une tour, comme une île au-dessus de la brume qui noie tout le reste du paysage. Deirdre appelle l'individu qu'elle est venue trouver : Segwarides. Une silhouette finit par apparaître et passe sous une arche. Son interlocuteur lui assure qu'elle n'aura pas besoin de son épée, qu'elle a raison de penser que l'endroit n'est pas le mieux choisi et qu'elle a le droit de se montrer méfiante. Mais il l'assure qu'elle n'a rien à craindre : il sait de qui elle est l'envoyée, et il n'a aucune envie d'affronter un danger pire que celui qu'il fuit. Il ajoute que c'est lui qui a supplié pour qu'on lui envoie quelqu'un. Dame Deirdre rappelle que son message n'était pas très explicite, et qu'elle n'hésitera pas à passer à l'attaque au moindre geste suspect.



Après plusieurs phrases dilatoires, Segwarides rentre dans le vif du sujet : il sait que Dame Deirdre et les autres sont à la recherche d'Alisandre le Bel. Un individu vraiment beau, mais aussi renégat, perfide, félon, trompeur, parjure, lui qui fut le véritable et unique artisan du lien. Il revient alors à cette nuit où le conseil des cinq races a été convoqué par Keridwen pour statuer sur leur éventuel départ définitif de ce monde. Dame Deirdre doit certainement se souvenir de ce qu'il s'est passé après que toutes les voix discordantes n'ont pu trouver un accord, lorsque, malgré cet échec, la reine fit servir ce cordial qui devait sceller ce simulacre d'entente en donnant libre cours à chacun de choisir son destin. Elle doit se souvenir également de ce qui se produisit à l'instant même où leurs lèvres goutèrent ce cordial. Mais bon, tout ceci est du passé. Pendant ce temps-là, la demoiselle s'est approchée d'un petit placard présent dans le boudoir et l'a ouvert. Segwarides était présent pour le procès de la reine, sous le grand chêne. Il a entendu la déclaration d'Alisandre le Bel. Il a vu l'exécution de la sentence quand le roi Arran a plongé sa main dans la poitrine de sa propre femme et lui a arraché son cœur, quand la reine a eu le temps de regarder Alisandre droit dans les yeux.



Après l'intensité du précédent diptyque, le lecteur revient alléché par cette couverture qui semble promettre des révélations sur l'identité et la nature de ce mystérieux chat-mage. Il comprend rapidement qu'Alisandre le Bel n'est pas ce chat. Il se rend compte également qu'Algernon Woodcock ne participe pas à cette aventure, sauf sur une page, ce qui est un peu paradoxal vu qu'il s'agit de sa série. En fait les auteurs approfondissent un élément au cœur de la mythologie de leur série. Ils reviennent donc sur le cœur d'Arran, titre du précédent diptyque, et plus précisément sur le cœur de la reine Keridwen. Il est fait mention d'elle, et le lecteur retrouve également d'autres personnages de la série dont Ontzlake Browne et donc le chat-mage pour deux pages. Mais en fait au bout de trois pages, il se retrouve happé par les mystères et par les planches magnifiques, constatant qu'il est pleinement satisfait de retrouver le travail de ces deux créateurs, même si le personnage principal n'est pas de la partie. Le scénariste continue de se montrer discrètement facétieux avec un personnage prononçant trois petites phrases qui font écho au fait que Gallié et Sorel sont eux-mêmes en train de raconter une histoire : Je pense que cette modeste contribution à la narration de ce qui s'est réellement passé ici vous éclairera mieux que de longs discours. Bien entendu, vous voudrez pardonner la maladresse et la grossièreté du trait. Mais je n'ai pas la prétention d'oser comparer mon talent à celui d'Alisandre.



Le récit est découpé en deux parties distinctes : dans la première Deirdre écoute Segwarides raconter son histoire, pendant que la demoiselle rencontre Alisandre, dans la seconde Deirdre et Browne investissent la demeure d'Alisandre pour récupérer le cœur. Les auteurs emmènent le lecteur au contact d'êtres féériques présents au cœur de l'Écosse. Dès la première page, l'enchantement est total, grâce aux magnifiques pages peintes. Le lecteur est immédiatement projeté devant ce manoir, en début de soirée, avec des teintes amalgamant un bleu nuit avec un vert profond, celui de la nature. Tout du long de ces 72 planches l'artiste combine des formes détourées par un trait encré avec de la couleur directe pour des visuels saisissants. Sur cette première page, la couleur directe permet d'apporter la texture mouillée avec un peu de mousse sur les pierres composant l'allée pavée qui mène au manoir, d'évoquer l'ombre des arbres en arrière-plan, l'aspect luisant de la grille en fer forgée, la texture composite du sol devant l'entrée. Au fil des séquences, le lecteur prend soin de ralentir sa lecture pour savourer des visuels rendus encore plus extraordinaires par la peinture : la brume envahissant les pentes rocheuses ou le blanc devient couleur, la texture des nuages avec seul le sommet de la colline qui émerge planche 9 comme une île, un endroit coupé du reste du monde réel. Alors que Segwarides évoque la fameuse nuit, Sorel reprend l'idée des êtres féériques en blanc se détachant sur le bleu nuit, soulignant ainsi leur caractère surnaturel. Le rouge des draperies du boudoir forme les plis et les replis, et répond au rouge du cœur de Keridwen. Ce motif rouge est repris en plus carmin quand Alisandre finit par se précipiter sur son invitée, puis quand Deirdre et Browne se déchaînent contre les gobelins, devenant alors expressionniste pour matérialiser la fureur des combattants.



L'artiste joue un peu avec la mise en page. Le lecteur retrouve le principe d'une case occupant le quart supérieur de deux pages en vis-à-vis, pour un effet panoramique élargi, mettant en valeur le décor naturel. Lorsque Segwarides raconte son histoire, le quart inférieur de certaines pages montrent les gestes de la demoiselle chez Alisandre, pour établir un lien entre les fils narratifs. Lorsqu'il évoque le massacre des gobelins, le dessinateur passe en mode peinture rupestre pour montrer celle qui a été réalisée en commémoration de cet événement funèbre dans la planche 26. À plusieurs reprises, la narration se fait sans aucun mot : pour la beauté d'un paysage quand Deirdre approche du but de son voyage, pour les affrontements sauvages contre les gobelins zombies, le lecteur éprouvant alors l'impression d'être hypnotisé par la beauté et la sensibilité des pages. Les deux pages où apparaissent le tisseur et le faucheur diffusent une énergie surnaturelle fascinante et inquiétante. Encore une fois la narration visuelle transporte le lecteur dans cet endroit du monde où le lien avec la féérie n'est pas entièrement rompu, lui faisant ressentir ce terrible merveilleux.



Le scénariste a donc décidé de raconter une autre facette de ce qui est arrivé à Keridwen, mystère qui était déjà au cœur du diptyque précédent. D'une certaine manière, il revient au principe des deux tomes des Contes de Hautes Terres, sauf qu'ici Woodcock n'en est même par le narrateur. Pour autant, le lecteur ne se sent pas floué car ce récit vient compléter ce qu'il avait appris sur le cœur de la reine, et il développe d'autres éléments de la mythologie à laquelle Woodcock a été exposé. Outre la reine, il est également question du roi, du rôle d'Alisandre dans ce drame, et du très mystérieux chat-Mage. Le lecteur voit également deux Sème-la-mort à l'œuvre, et apprend qu'ils auraient pu être accompagnés d'un tisseur, un autre élément de la mythologie. Il a la surprise de retrouver Browne, mystérieux personnage du diptyque précédent, et il en apprend plus sur lui. Enfin d'autres races sont évoquées, tels que les gobelins. Il voit aussi comment le petit peuple applique sa justice. Effectivement au bout de trois pages, le lecteur a complètement oublié Algernon Woodcock et ne s'intéresse qu'à cette histoire focalisée sur plusieurs créatures surnaturelles, répondant finalement à son attente qu'elles soient plus présentes que dans les tomes précédents.



La couverture semble promettre plus de révélations sur le chat-mage. Dans un premier temps, la lecture déroute car il n'est ni question de cette créature, ni du personnage dont la série porte le nom. Peu importe, car la magie des deux créateurs est présente dès la première page, aussi fantastique que dans les tomes précédents, aussi belle et terrible, pour une mythologie unique, un drame atroce, des personnages uniques, et cette nostalgie d'un temps révolu.
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