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Algernon Woodcock tome 1 sur 7

Guillaume Sorel (Illustrateur)
EAN : 9782840557913
60 pages
Delcourt (21/05/2002)
4.05/5   65 notes
Résumé :
Écosse, XIXe siècle. Fraîchement nommé médecin, le nain Algernon Woodcock– au demeurant personnage aussi insaisissable qu'énigmatique– et son ami le docteur William McKennan se rendent au port d'Oban, où un grand brûlé attend les soins qu'ils pourront lui prodiguer. Cette première tournée du médecin de campagne et de son nabot d'acolyte tourne vite au surnaturel, car dans cette Écosse-là, que balaient les intempéries de l'hiver, il s'en faut de peu pour que les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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BD découverte en furetant lors d'un achat groupé sur Priceminister !

Le dessin de couverture m'intriguait par sa simplicité et son singulier personnage. le résumé était suffisamment obscur pour m'intéresser davantage.

Premier point positif de cette BD : le graphisme. Celui-ci est très travaillé avec beaucoup de détails comme je les aime. Les décors sont plutôt sombres mais cela n'empêche pas un travail conséquent au niveau des couleurs, personnages et décors y sont ainsi très nuancés. Un vrai régal pour les yeux !! Autre point positif : les visages, très expressifs et tout en finesse. J'adore également le format des cases qui semble être fait à main-levée, ce qui octroie ainsi une certaine liberté sur leur taille et l'emplacement des bulles. En parlant de celles-ci, un détail amusant m'a surprise dès le début de ma lecture. Une couleur de fond de bulle est associée à un personnage, nous savons donc qui parle même s'ils ne sont pas dans la case concernée. Par exemple, le fond blanc correspond au personnage principal, Algernon Woodcock, et le jaune orangé, au narrateur, William McKennan (le meilleur ami d'Algernon).

D'autre part, l'histoire est un brin atypique car elle mélange médecine et légendes écossaises. L'action se déroule donc en Écosse au XIXème siècle et le personnage principal est un nain excentrique non dénué d'humour et d'auto-dérision. Algernon et William sont deux médecins tout juste sorti des bancs de la fac. William doit aller remplacer un ami confrère lors des congés de celui-ci dans un petit port de pêche écossais. Algernon va l'accompagner. Va alors commencer pour eux une aventure mystérieuse peuplée d'être qui le sont tout autant.

Un curieux mélange donc mais servi par de superbes graphismes ainsi que par un dialogue haut en couleur comme les personnages. Une histoire qui, finalement, donne très envie de découvrir la suite des aventures de ces deux médecins en herbe sur fond de légendes celtiques.

Comme vous l'aurez compris, cette BD a été une merveilleuse découverte pour ma part. le style graphique de Guillaume Sorel est très agréable malgré des teintes plutôt sombres et le travail fourni pour cette BD est vraiment superbe. Pour ma part, j'attends avec impatience de recevoir la suite pour en continuer la lecture. La série compte actuellement 6 tomes sachant que le dernier correspond à une première partie. Un septième serait-il en préparation ? À voir donc...

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Ce premier album est paru dans la collection "Terres de légendes" chez Delcourt, branche annonçant clairement l'inscription dans un genre littéraire. le lecteur est donc préparé à trouver une interprétation de mythes et légendes dans le récit. Les 2 pages de missive en ouverture évoquent les romans du dix-neuvième siècle, avec une forme un peu posée, le narrateur relatant les faits, masquant la date exacte (ici apposé sous la forme 18**) pour qu'on ne reconnaisse pas les individus concernés. La suite de la narration est guidée par les phylactères, plus que par les images. Certains événements ne sont relatés qu'au travers des dialogues, sans être montrés par les dessins. Par exemple, Algernon Woodcock raconte l'accouchement d'Izora Penduick, à William McKennan, à la lumière des bougies dans le salon, sans une seule image montrant les faits.

Dans un premier temps, ces choix narratifs déroutent : rien de sensationnel, pas d'image intense, les meilleurs moments racontés plutôt que montrés. Les dialogues en tant que locomotive de la narration accentuent l'aspect secondaire des images. Grave erreur... mais du lecteur, pas des auteurs.

Alors que le récit ne semble pas tenir ses promesses de mythes et légendes, le lecteur se souvient qu'il a choisi cette BD d'abord pour sa couverture singulière, puis pour les superbes images aperçues en le feuilletant. Il faudrait même parler d'illustrations. Guillaume Sorel dessine de manière traditionnelle, en détourant les formes par des traits à l'encre, puis en réalisant la mise en couleurs. Toutefois ces dernières sont si présentes et denses, qu'elles écrasent parfois les traits encrés, sans pour autant perdre la netteté des formes. Les 2 illustrations de fond de la lettre initiale proposent un camaïeu d'ocre et de brun, liant un château et une vue d'Édimbourg dans la première page, liant une bécasse et une vue sur la mer dans la deuxième.

La page numérotée 1 est une démonstration époustouflante de camaïeu bleu foncé et noir pour une vue des bâtisses donnant sur le quai principal d'Odan. le lecteur peut distinguer la façade de chaque bâtisse, alors qu'il est submergé par cette ambiance nimbée d'une lumière nocturne, avec l'humidité marine, et le caractère massif des pierres choisies pour résister au mauvais temps. Les pages 2 à 5 baignent dans des couleurs allant du brun brique au brun puce, à la lumière vacillante d'un feu de cheminée. Grâce à un travail inspiré et maîtrisé sur ces teintes, Sorel fait ressortir le caractère irrégulier et limité de l'éclairage, mais aussi les textures de chaque élément éclairé (du cuir du canapé, à la pierre du dallage). Tout du long les couleurs deviennent un langage à part entière qui transcrit bien plus que la simple teinte de ce qui est représenté.

Cette même séquence (pages 2 à 5) constitue une preuve éclatante de l'intelligence de la mise en scène. Alors qu'il s'agit de 2 personnes en train de parler (scène visuellement souvent plate), Sorel montre les personnages vaquant à leurs occupations (gestuelle, se servir un verre et le déguster, profiter de la chaleur du feu, etc.). À l'opposé d'une suite de têtes en train de parler, le lecteur découvre les différents recoins de la pièce, et la façon de se tenir des personnages.

À l'occasion, la mise en scène de Sorel réserve des images fortes et spectaculaires, souvent grâce à un point de vue original. Ainsi page 9, la calèche du docteur McKennan est vue depuis le ciel, avec une prise de vue au milieu des flocons de neige en train de tomber. C'est image est d'autant plus spectaculaire et convaincante que les couleurs rendent compte de la lumière particulière qui accompagne le blanc des flocons de neige. Les cases des pages 14 & 15 sont agencées autour d'une image centrale à cheval sur les 2 pages, pendant que Peter (le cocher) raconte le naufrage de L'Ambrobine. Magnifique composition, à nouveau magnifiée par une composition chromatique toute en retenue. Les pages 24 & 25 sont muettes (ou presque, 1 seul phylactère) et prouvent si besoin était que les dessins de Sorel portent l'intégralité de la narration, sans aucun difficulté de compréhension.

Il serait possible de prendre ainsi en exemple chaque page pour montrer l'habilité narrative de Guillaume Sorel, souvent reléguée en arrière plan par l'apparente prépondérance des textes sur le plan narratif. Ainsi en éveil, le lecteur regarde différemment les images et s'interroge sur ce qu'elles montrent que les textes ne disent pas. Il y a l'agitation de la mer, les brumes qui courent sur la lande (dite "déchirée"), la présence de livres (page 22), le vol aérien de la pie, et la présence en toile de fond de la nature. Alors que l'intrigue semble pauvre en légendes, les images montrent une terre de légendes.

Du point de vue visuel, il n'y a que le choix d'attribuer une couleur de phylactère différente pour chaque interlocuteur qui semble superfétatoire. Les bulles sont placées de manière à ce que le lecteur sache tout de suite qui parle et la couleur de fond n'apporte rien si ce n'est de diminuer le contraste entre les caractères et le fond.

Côté intrigue, Mathieu Gallié bénéficie aussi de la densité de la reconstitution historique des images. Il peut donc se concentrer sur son histoire et ses personnages. le lecteur n'a pas accès aux pensées de ces derniers, il les regarde évoluer comme de vrais individus. Il n'y a pas d'opposition bien / mal, mais un mystère qui plane autour de madame et monsieur Penduick et de l'incident survenu à l'oeil droit d'Algernon Woddcock. le lecteur peut pleinement prendre le temps de se plonger dans cette reconstitution, de profiter de l'air marin, de regarder les activités liées à la pêche, d'admirer les paysages. Gallié joue avec les attentes du lecteur, ne lui donnant pas immédiatement les éléments surnaturels auxquels il s'attend, mais installant patiemment ses personnages, sa situation, les différents environnements. le malaise s'insinue petit à petit au gré des écarts par rapport à la normale, sans que le lecteur ne puisse dire quel écart est plus significatif. Gallié entretient avec habilité ces ambiguïtés, jouant avec l'anticipation du lecteur.

Au vu du titre de la collection le lecteur s'attend à trouver un récit plus ou moins bien ficelé sur la base de manifestations surnaturelles plus ou moins édulcorées. Il découvre une narration à l'ancienne, assez écrite, évoquant les auteurs classiques du dix-neuvième siècle. Au bout de quelques pages, il prend conscience de la qualité d'immersion qu'il ressent. La qualité des illustrations et de la mise en page est patente : le lecteur jouit à plein du plaisir de se plonger dans les différents environnements, de les observer, de les ressentir, grâce à des illustrations belles, soignées et générant des sensations liées à chaque endroit (air marin, froid, chaleur du feu de cheminée, etc.). Les personnages ont pris vie, les lieux existent, il ne s'agit plus d'une fiction de genre, mais d'une reconstitution respectueuse, d'un roman intense et prenant.
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Pas vraiment le genre de bande dessinée que j'affectionne. Je ne suis pas très attiré par le graphisme que je trouve confus, les pages manquent de lumière, les couleurs s'enfoncent, ces grandes pages brunes sont difficiles à déchiffrer, le regard ne circule pas naturellement. Mais je dois cependant reconnaître la grande maîtrise. L'histoire est à l'image du graphisme, on se perd un peu dans le fantastique obscur. Mais malgré que je ne me retrouve pas dans ma zone de confort, je dois avouer que j'ai apprécié cette lecture, j'ai aimé l'ambiance rétro de récit fantastique anglo-saxon fin XIXe siècle, l'atmosphère inquiétante et sombre, l'esprit écossais, et les personnages bien typés façon soeurs Brontë, le rythme du récit est finement maitrisé, nous laissant entrer dans le mystère progressivement. J'ai eu envie de savourer un bon scotch en lisant cette bande dessinée (L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération). Bref, même si ce n'est pas trop mon genre de BD, j'ai trouvé cette lecture très divertissante, suffisamment pour me donner envie de continuer mon aventure avec Algernon Woodcock.
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J'ai découvert ce livre sous la rubrique "Vous aimez ce livre? Babelio vous suggère..." Un vrai coup de coeur! J'adore le personnage d'Algernon, il forme un duo comme je les aime avec son ami et confrère William McKennan.

C'est une histoire pleine de mystères et d'humour qui se passe en Ecosse au début du 20ème siècle.

J'ai beaucoup aimé que les bulles soient colorées en fonction des personnages : c'est tout de suite plus facile de suivre les dialogues.

Les dessins sont sombres dans l'ensemble mais je les ai trouvés magnifiques. Ils racontent aussi une histoire par laquelle j'ai été captivée.

J'ai bien l'intention de lire toute la série.
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Algernon Woodcock (un nom fleurant bon le roman gothique), une couverture qui intrigue (Algernon avec un énorme chapeau haut-de-forme), une BD qui fait partie de la collection Terres de Légendes... le lecteur sait à quoi s'en tenir.

Et il ne sera pas déçu... en tout cas, moi, je ne l'ai pas été.

Fin XIXè. Ecosse. Une lande quasiment vivante et parcourue par une vieille folle, borgne et rebouteuse à souhait (si je puis oser une figure de style). Un marin seul rescapé d'un terrible naufrage. Sa femme qui va accoucher mais dont personne n'a vu le visage, et que personne ne peut toucher.

Le décor est bien conforme à cette littérature de genre évoquée plus haut.

Tout cela est renforcé par un trait riche, presque trop détaillé, insistant sur les décors, sur les visages et les expressions. Tout cela est mis en couleur de très belle manière (bien que sur papier glacé, il est parfois difficile de bien tout distinguer), avec le soutien de la mise en page, qui provoque parfois le mouvement rien que par la disposition des cases et des phylactères. Je repense à cette double page lorsque la nouvelle de la naissance de l'enfant de la femme du marin parcourt la lande... informant les animaux dont le regard est presque humain. Inquiétant et diantrement efficace.

J'ajouterai que les auteurs ont eu la belle intelligence de boucler l'aventure en 2 tomes. Mais en alternant action et mystère, en fournissant des réponses tout en multipliant les questions, ils alimentent le récit et ne frustrent en rien le lecteur (ce qui est souvent le cas quand on découpe trop soigneusement une aventure en plusieurs tomes).

Une BD injustement peu connue.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous présentâmes nos thèses le même jour. La mienne traitait banalement de l'art de réduire les fractures des membres. Le sujet de celle d'Agernon fut nettement plus original et inattendu. Son travail constituait ce qu'il convient de qualifier de saisissant essai sur la « Nosographie philosophique du nanisme au travers des âges ». (…) Celle d'Algernon, on s'en doute, consterna l'auditoire qui resta coi durant tout l'exposé et ne se risqua qu'à contrecœur, avec la plus grand prudence, à poser quelques questions des plus généralistes. Très vite, le Président écourta ce semblant de débat en se justifiant par l'excellence de l'exposé sur lequel il n'y avait rien à redire, tant sur la forme que sur le fond. Mais il était évident que les juges n'avaient qu'une hâte : celle de fuir au plus vite cette salle dans laquelle un petit homme pétillant d'intelligence teintée d'auto-dérision bousculait quelque peu le sentencieux rituel des soutenances.

(extrait de la lettre de l'ami d'Algernon en début de volume).
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- Aucune maladie ne dépasse en horreur la passion de la chasse à la bécasse. Hormis, peut-être, celle du jeune médecin fraîchement sorti de la faculté et qui se prépare à faire ses premiers pas dans la vie active.
- Ah ! Nous y voici donc, monsieur le sarcastique ! Je me disais bien que tout ceci devait bien mener quelque part ! Eh bien, gausse-toi si tu veux, mais sache que tes railleries sont sans effet sur moi. Car tant que Vernon errera dans les bois en quête de ses insaisissables volatiles, je serai le seul maître du précieux cheptel de patients qu'il a bien voulu me confier.

(Algernon et son ami William).
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- Peut-être, si tu le dis. Nous aurons certainement l'occasion d'en reparler un jour. Mais cela ne pourra se faire que lorsque je j'aurai acquis la certitude que, non contents de troquer leur médecin habituel contre un novice à peine arraché aux bancs de la faculté... les gens acceptent la perspective que ce novice-là soit haut comme trois pommes!
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L'âme est une flamme qu'on n'emprisonne pas. Mais pour la souffrance, c'est une autre chose !
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Oh! Les apparences, vous le savez tout aussi bien que moi, ne sont jamais que des faux-semblants! Fou celui qui s'y fie!
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