J’aurais craché du sang sur les pompes de tous mes amours béants. Et plonger comme vous ce qui me sert de carcasse dans le tendre abîme du bleu.
Comme vous…
Nager dans le vague, le flou, sans proue, ni poupe, sans drapeau, sans rien.
Qu’on me déracine. Qu’on me traverse, qu’on me laisse…en paix.
La pitié, du ciel. Du ciel ! Le calme au sud, la paix des yeux, le repos des pupilles pleines.
A vous qui avez jugé bon de laisser s’échouer la pluie sur vos nageoires, de vous laissez guider sans phare dans des plaines plus chaudes.
Ballotté par le vent et la pluie, maltraité par les saisons: l’âme humaine est poupée de chiffon.
Sur elle, pas de broderies ni de tissages, seulement des brouillons de passages, lavées par les torrents d’eau du Ciel : poupée de savon.
Marionnette penchée à vos fenêtres, l’âme humaine est jouet de la raison.
Sans logique aucune, sans destin apparent, l’âme humaine est muse des passants.
Se laissant aller aux songes des douleurs, traversant parfois des marées de bonheurs, l’âme humaine est trésor de passion: Inachevée.