Le Christ cosmique est la structure qui relie tous les atomes et toutes les galaxies de l’univers, un tissu d’amour et de justice divine unissant toutes les créatures et tous les êtres humains.
Je dédie ce livre à tous les enfants, y compris à celui qui joue, rit et pleure en chaque adulte. Je dédie ce livre à tous ceux qui soignent et consolent l'enfant souffrant à l'intérieur d'eux-mêmes, qui aident leurs prochains à vivre leurs rêves jusqu'au bout et cherchent à transmettre à la génération suivante une terre aussi merveilleusement belle, vivante et variée que celle qu'ils ont reçue en héritage des générations précédentes.
L’indifférence, c’est-à-dire l’insouciance, l’apathie, la froideur du cœur et la perte de la passion, est un péché très grave.
Dans la Bible, ce n’est pas la haine mais la froideur du cœur qui est le contraire de l’amour.
(page 376)
Just to be is a blessing. Matthew Fox se plaît à citer cette phrase d’Abraham Heschel qui, dans sa concision, résume à elle seule l’orientation de toute son œuvre. Finie pour chacun d’entre nous la vague culpabilité d’être venu au monde : « Le seul fait d’être est une bénédiction. » Nous n’avons pas à rougir mais à nous réjouir d’exister !
(page 10 - Préface de Bernard Besret)
Une société laïque sans vision spirituelle produit du divertissement, non pas de l’art : tôt ou tard elle succombe à la prostitution de l’âme de l’artiste.
Einstein avait entrevu cette perspective lorsqu’il affirmait : « La plus importante fonction de l’art et de la science est le réveil et l’entretien du sentiment religieux cosmique. »
(page 226)
Lorsqu’on considère notre époque ou les époques passées, la beauté et la justice divine semblent en être absentes : l’innocent souffre toujours, le méchant continue de prospérer…
Les théologiens appellent « eschatologie non accomplie » ce pessimisme temporel, ce sentiment d’accablement que nous pouvons tous ressentir lorsque nous considérons le présent comme le passé. Il semble, en effet, que nous soyons bien loin de l’eschatologie, c’est-à-dire de l’expérience du temps de Dieu, de l’accomplissement des temps, « lorsque la justice coulera comme une rivière » et que le lion dormira avec l’agneau.
(page 131)
L’empire de la Raison rejette le mystère et confine la mystique aux états de conscience extraordinaires à la périphérie des choses
Il repose le Christ cosmique loin des lumières rassurantes du raisonnement logique.
On voit bien dans cette désaffection comment un élément de culture, ici la philosophie des Lumières, peut exercer une influence prépondérante sur la spiritualité.
L’Occident chrétien était devenu trop étranger à sa propre spiritualité de la création pour résister aux efforts de la société laïque visant à éliminer la cosmologie du Christ universel.
(page 119)
La spiritualité de la création, par contre, ne s’adonne pas aux plaisirs délétères de la « mortification des sens » car pour elle la passion, le corps, les sens et la sensualité font partie du don gratuit de Dieu, de la grâce originelle, qui suscite naturellement en nous un profond sentiment de gratitude et de révérence : aucun regret d’être incarné, aucun besoin de punir ou de contrôler le corps, aucun besoin d’avoir la « maîtrise » de tout et de tous. La compassion est l’énergie fondamentale et la norme morale qui sous-tend cette tradition mystique.
(page 63)
Quand la dictature de la Raison et l’idéologie patriarcale eurent banni la conscience mystique, le pouvoir de l’imagination et l’intuition cosmologique, la doctrine du Christ cosmique n’eut plus aucun droit de cité.
Si l’humanité peut survivre en vase clos, fermée à toute cosmologie, pourquoi aurait-elle besoin de rechercher un quelconque Seigneur de l’univers ?
Si l’esprit humain a dépassé le stade primitif du mysticisme, que ferait-elle d’un Christ cosmique ?
(page 119)
Que veut dire le mot « mystique » ? Commençons notre exploration par la signification étymologique de ce terme.
« Mystique »vient du grec mystikos, qui semble avoir originellement deux significations : « fermer les sens » et « entrer dans les mystères ». Ces deux significations sont liées parce que l’on est d’autant plus ouvert aux mystères que l’on sait, paradoxalement, fermer les sens (c’est-à-dire cesser de se projeter et d’avoir l’esprit ouvert).
(page 61)