L’amour vénal n’est ni plus coûteux ni moins risqué qu’ailleurs, mais, à Venise, il n’est jamais sordide ou vulgaire. Il est enfariné de luxe, de fantaisie, de gaieté. On y mêle la poésie, la musique, la danse, le jeu, l’intrigue. Bref, les demoiselles de petite vertu ont le don de donner à leur commerce un ton romanesque, voire sentimental, et savent se conduire. Elles ont, pour la plupart, assez de manières pour accompagner un homme au théâtre ou au restaurant.