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Citation de Alexein


Pendant ma longue appartenance à ma province, au Val de Loire, à la forêt orléanaise, aux étangs et aux brandes de Sologne, c’est la légende qui m’a tenté, sa poésie intemporelle dans un monde où les signes ne répondent qu’à la patience de la quête et à la ferveur de l’appel. Chaque livre, et ainsi tous mes livres, en portent le même témoignage. Autour de moi le monde changeait, et les hommes, et leur condition d’hommes. De ce branle obsédant où j’étais moi-même entraîné, je n’ai pu ni voulu m’abstraire. Mais toujours, au-delà du quotidien, de sa rumeur ou de sa frénésie, j’ai guetté, poursuivi, comme Bonavent le cerf de la Forêt perdue, par les voies traversées de soleil et d’ombres où se dérobent et bougent les secrets de nos destinées, la permanence des symboles où se rejoignent la mort et la vie.

Régionalisme, réalisme, naturalisme, symbolisme, animisme, unanimisme, je ne récuse rien. Pourquoi ? Tout est bon, tout est légitime si le mot est docile, le ton juste, la phrase exacte ; et si le mot, le ton, la phrase sont, enfin et surtout, les nôtres. Le fleuve, l’arbre, l’animal, autant que l’homme m’ont dicté les miens. Leur patience et la mienne ont fait, à la longue, amitié. Promeneur familier de la forêt, enfant, adolescent, soldat meurtri devenu écrivain, j’ai été d’abord, par les routins herbus et les layons de la forêt orléanaise, pareil au peintre que le motif arrête, qui plante son chevalet et qui peint ce qu’il a sous les yeux, ce qui vient de s’offrir à lui et qu’il ambitionne de « rendre ». Ainsi de moi, dans Forêt voisine. Lieux-dits, futaies, mares perdues, tout est nommé, reconnaissable, repérable. Mais le Nocturne des dernières pages, déjà, présage une libération.
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