AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.73/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Gabon
Né(e) à : Libreville , le 17/04/1991
Biographie :

Issu d'une famille modeste et lettrée, et confronté à diverses couches sociales dans sa société, Max Axel Bounda se forge une conscience sociale et politique, au contact de son environnement et dans de grandes lectures théoriques comme la Négritude et les auteurs de la Négro-renaissance, mais aussi des classiques français et anglais.

Sensible et émotif, très vite tourné vers les livres et s'évadant dans l’univers fantastique de plusieurs auteurs, il découvre les romans naturalistes avec délectation en réalisant que les mots s'ils servent à communiquer, sont aussi et peut-être avant tout, des jouets : Des outils de construction d'histoires faites d'émotions...

Max Axel Bounda, qui veut s’ériger en plume incontournable d'une littérature populaire en Afrique, est un jeune auteur gabonais, romancier, poète et nouvelliste. Son rêve est de démystifier la littérature en Afrique en la rendant accessible à toutes les couches de la société comme une bouchée de pain.

Sa biographie se compose de cinq ouvrages: L'Anatolie, l’heure sombre qui précède l’Aube (2013), Au-delà des mots (2018), Opération Forêt des Abeilles (2019), Sombre Affaire tome 1 Meurtres sur le campus (2021) et Si c'était à refaire, confidences, temoignages et revelations d'un ancien secretaire général du CNJ (2022).

Actuellement, il travaille à de nouvelles sorties pour le bon plaisir de ses lecteurs.

Des textes qui mettent en avant toute l'étendue du talent de l'auteur qui a su allier vécu et imagination pour fournir un récit riche en émotions et en évasion à ses lecteurs.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Max Axel Bounda   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chère madame Jody, bonjour.
Je sais que nous ne nous connaissons pas, mais il est temps d’y remédier. Je pense que c’est normal quand on a un homme en commun.
Je suis le papillon. Et je suis ravie de faire votre connaissance.
Alors, par où commencer ? Eh bien, j’entretiens une relation avec votre époux. C’est mon bourreau. Il a décidé de faire de ma vie un enfer alors j’en ferai de même avec la sienne. Je sais que cela vous fera un choc, mais vous vous y ferez ! On a toutes dû accepter avec le temps les misères que votre mari et ses collègues nous font subir. Et ce depuis des années. Oui, des années. Je n’en ai jamais parlé à personne, mais à vous ça vous concerne.
J’ai 26 ans, je suis étudiante à l’UPG. Au lycée, j’ai été de ceux qu’on prenait pour exemple afin d’insuffler aux autres élèves l’envie de travailler. J’ai eu mon bac à 17 ans avec mention « Assez bien », pour une moyenne de 12,92. Et avoir une telle moyenne dans notre pays n’est pas chose facile. C’est carrément un exploit. Mais grâce à mon travail et mon assiduité, j’y suis arrivée.
Ma pauvre mère a fourni tous les efforts, frappé à toutes les portes, suivi toutes les procédures afin que j’obtienne une bourse d’études pour l’étranger, mais rien n’a marché. Elle savait que si je restais au pays, mon avenir serait incertain. J’ai aussi passé plusieurs concours. Seulement, pour être retenue, il faut glisser des billets aux examinateurs lors des entretiens. Ma mère m’a élevée seule en vendant des bananes au marché, elle n’avait pas les moyens. Contrainte, je suis allée à l’UPG.
Maman m’avait prévenue sur le genre d’établissement que j’allais fréquenter. Elle m’a donc sommé de travailler, bien plus qu’au lycée. Je l’ai fait, de toutes mes forces. Au département des Sciences économiques où j’étais à l’époque, il y avait une loi qu’un prof nous avait exposée au premier cours : tout le monde doit échouer en première année, c’est comme ça l’UPG. J’étais jeune, toute cette ambiance m’a traumatisée et j’ai échoué la première année : mon premier échec scolaire depuis ma naissance.
Les bouquins sont trop chers, de même que les fascicules. La bourse est une question de chance, en plus d’être dérisoire. Notre soi-disant bibliothèque est pleine de livres antiques qui n’ont leur place que dans des musées d’histoire. Les difficultés et les échecs s’accumulaient. En 4 ans, j’avais déjà presque fait toutes les filières. 2 ans en économie, 1 an en droit, 1 an en lettres modernes (pour ne citer que ces filières) cherchant un moyen de m’en sortir. Et dans chaque filière, le système faisait tout pour me retenir. C’est le décès de ma mère, suite à un cancer, qui a tout bouleversé.
Mes difficultés s’étaient accentuées à une vitesse incroyable. Je n’avais plus aucun rempart dans la vie. J’avais les rêves plein la tête, mais aucun moyen de les réaliser. Jusqu’à ce que j’apprenne que beaucoup d’étudiantes étaient contraintes de se prostituer pour financer leurs études ou passer en classe supérieure. Mais moi, à 21 ans, je n’avais pas encore connu les hommes, car j’avais tout donné à mes études. Mais j’ai été moi aussi contrainte de me vendre pour combler les faiblesses du système et les appétits sexuels des hommes comme votre époux et ses collègues. Appétit que vous n’arrivez visiblement pas à satisfaire puisque nous subissons les conséquences de votre frigidité.
Les études coûtent cher ici, et le système nous enchaîne à la misère. Alors, tête baissée, j’ai foncé dans la prostitution. Je n’avais jamais imaginé que le jour où je perdrais mon pucelage, ce serait en me vendant. Nous sommes des dizaines, peut-être même des centaines d’étudiantes qui se vendent pour finir leurs études. Mais cela ne m’a pas anéanti. J’ai toujours été brillante et j’ai réussi à tirer profit de cette situation.
Pendant des années, les choses ont bien marché pour moi. Et jusqu’ici, je m’en sortais très bien, les affaires étant fructueuses et discrètes. Je suis actuellement en master 2 en Sciences, de l’environnement (après des années d’errements de filières en filières). Et mon encadreur, votre époux, comme ses collègues qui le font pratiquement tous ici, m’a exigé de coucher avec lui pour que je puisse soutenir. Oui, ils le font. D’autres exigent même de sodomiser les hommes si ces derniers veulent obtenir leurs diplômes. Le père de vos enfants, celui à qui vous êtes mariée, l’a exigé. Nous l’avons fait et en plus sans se protéger, c’était sa condition.
Ma vie s’est effondrée quand j’ai été déclarée positive au test du VIH, il y a deux mois. J’étais désemparée. Aucun doute, je l’ai chopé avec votre mari, vu qu’il n’y a qu’avec lui que j’ai eu des rapports ces derniers mois. Je n’ai pas de petit-amis, les hommes ne m’intéressent pas.
C’est vrai que certains clients paient très cher pour le faire sans précaution, mais même quand je le faisais je n’ai jamais accepté. Mais avec lui c’était la condition pour soutenir donc j’ai accepté. Même porteuse de cette épée de Damoclès sur la tête, je me suis donnée pour objectif de finir mes études, trouver un emploi qui rémunère bien, et traiter cette maladie. Mais je me souviendrai longtemps à cause de qui j’en suis arrivée là : Jody. Celui qui a abusé de moi et qui ensuite n’a pas tenu parole. Car il m’a demandé à nouveau de coucher avec lui deux mois après avoir repoussé ma soutenance et incité ses collègues à en faire autant.
J’ai choisi cette fois-là de ne prendre aucune précaution avec eux, parce que lui n’en a pris aucune avec moi lorsqu’il a décidé de me contraindre à ça. Je suis partie d’élève brillante, discrète, pucelle à étudiante prostituée, séropositive et incubatrice du virus. Cette maladie est là, et je l’ai acceptée.
J’aurais dû avoir mon master, dès la première fois que j’ai couchée avec votre mari, mais il n’a pas tenu parole. Et ensuite, je suis tombée enceinte de lui. Et cet enfant a tout changé. C’est le seul peut-être que j’aurais dans ma vie. J’ai décidé de le garder.
Ma patience est arrivée au bout de ses limites, et je remuerai ciel et terre pour que Jody, votre mari insatisfait me laisse soutenir de gré ou de force. Un arrangement est un arrangement. J’irai jusqu’à commettre l’irréparable pour le contraindre d’accepter. Même s’il faut rendre cette histoire publique. Car j’ai toutes les preuves, photo et carnets de notes contenant les noms de tous les enseignants qui ont eu recours à cette pratique durant les six dernières années. Je suis prête à tout.
Je sais que ce n’est pas de votre faute, mais il fallait que je vous informe. Car si vous avez eu des rapports sexuels non protégés avec votre époux durant les trois derniers mois, alors je suis à peu près sûr que vous aussi vous êtes porteuse du virus maintenant.
Bonne journée à vous.

Le Papillon.
Commenter  J’apprécie          10
Carine se sentait parfois mal à l’aise dans cette maison où elle avait l’habitude d’être toute seule durant des journées entières, mais le frisson qui venait de la parcourir était différent. Elle tenta vainement d’ignorer la sensation de danger qu’elle percevait dans cette cuisine qu’elle connaissait si bien. Pourtant elle ne parvenait pas à identifier la raison de son anxiété. Son instinct lui conseillait d’immédiatement sortir de cette pièce.
Une main s’abattit soudain sur sa bouche et tira violemment sa tête en arrière. Le bras puissant de son agresseur se referma sur elle. Carine eut beau se débattre et essayer de se dégager, elle était incapable d’affronter un homme aussi fort. La paume collée sur sa belle petite bouche l’empêchait de crier. L’homme se pencha pour lui murmurer à l’oreille :
— Tu es très belle, et très gentille Carine, et j’ai quelques questions pour toi. La peur dans le ventre, Carine hocha vigoureusement la tête.
— Ne me tuez pas s’il vous plait ! articula la jeune femme à bout de souffle.
— Il y a qui d’autres dans la maison ?
Carine se sentait complètement impuissante. Elle pensa au garde à l’entrée.
Au secours !
— Le garde va m’entendre ! mentit-elle, elle savait très bien qu’il était trop loin pour entendre le moindre bruit.
— Je me suis déjà occupé de lui, répliqua l’homme. Une peur glaçante saisit Carine aux entrailles. Elle réussit à libérer un bras en remuant furieusement, se retourna et tenta de griffer son agresseur. Mais celui-ci bloqua chacune de ses tentatives, avant de lui donner une gifle qui la fit tournoyer sur place. Elle trébucha et se retrouva sur le sol. Le blond la saisit d’un bras et la hissa sur le rebord de la gazinière d’où brulait une marmite pleine d’eau que Carine avait, elle-même, mise en feu.
Cela tombe bien.
— Qui d’autres vit ici ? Parle ! dit l’homme en la poussant plus près de la surface de l’eau chaude. La vapeur chaleureuse se propagea dans la gorge de la jeune femme.
— Personne ! Personne ! Ils sont tous en vacances, il n’y a que M. Boussamba et moi. Sa femme est en voyage. Je fais le ménage et la cuisine, hoqueta-t-elle. Laissez-moi partir s’il vous plait !
— Si tu mens... Il augmenta encore la pression jusqu’à ce que les cheveux de Carine se retrouvent en partie dans l’eau bouillante.
— C’est la vérité ! cria-t-elle en toussant. Le quatre janvier, elle rentre le quatre janvier. C’est ce même jour que les autres employés reprennent le service !
— Merci beaucoup, Carine. Croyez-moi, ce que je m’apprête à faire ne me réjouit pas beaucoup, mais je dois le faire.
Ses mains puissantes se refermèrent sur la nuque de la dame de ménage. Une force implacable plongea son visage dans le liquide bouillant, une douleur ardente jaillit dans ses yeux et sur son visage. Protégé par des gants de cuir noir, l’homme enfonça complètement la tête de Carine sous l’eau chaude. Elle se débattit, mais sans succès. Tellement la douleur était insupportable. C’était comme gouter aux buchées et se faire bruler vive. Avec la dernière force possible, Carine essaya d’émerger, mais malheureusement, les mains de son agresseur ne bougèrent pas le moins du monde.
Il faut que je respire ! Je vais m’étouffer !
Complètement submergée, elle s’efforçait de n’ouvrir ni les yeux ni la bouche. Carine luttait contre une puissante envie de respirer, mais le pire c’était la douleur des brulures. Et le réflexe naturel finit par prendre le dessus, la bouche de la jeune femme s’ouvrit grandement, sans qu’elle lui en donne l’ordre. Ses poumons se dilatèrent d’un coup pour avaler l’oxygène dont son corps avait éperdument besoin. En une fraction de seconde, des litres d’eau bouillante s’engouffrèrent dans sa gorge. Le liquide chaud envahit sa trachée, lui remplit les poumons.
Carine n’avait jamais ressenti une douleur aussi horrible. Elle se débâtit par instinct, mais sans espoir. Elle succomba et la nuit éternelle tomba sur son univers.
Commenter  J’apprécie          10
"Quiconque fait face à une injustice et ne la dénonce pas est du côté de l'injustice, c'est ce que disait Jessica.

Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, c'était pour rendre justice à une étudiante en découvrant la vérité sur sa mort.

Mais, parfois, il y'a des vérités qu'il vaut mieux ne pas découvrir. Des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir.

Jamais nous n'aurions cru tomber sur des faits aussi graves. Jamais nous n'aurions imaginé que la mort d'une simple étudiante pouvait recéler autant d'horreurs, de harcèlements, de traîtrise et de secrets.

Sextapes, prostitutions, meurtres, enlèvements, menaces et chantages. C'était au-delà de ce que nous avions pensé.

Mais désormais, il est trop tard, nous en savons trop. Nous ne pouvons plus reculer. Eux non plus.

S'ils ont pu assassiner une fille enceinte et jeter son corps sur un campus, je doute fort qu'ils aient pitié de nous.

Mais si nous devons mourir, que ce soit au moins pour une noble cause. Nos devons traduire ces meurtriers en justice."
Commenter  J’apprécie          10
Il ne faut que quelques foulées pour décoller d'un coup, m'emportant sur ses ailes dans un fabuleux tourbillon de senteurs inattendues. Bientôt mes amis ne sont plus qu'un petit point auprès de la grande maison blanche aux carillons dorés !
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Max Axel Bounda (20)Voir plus

Quiz Voir plus

Karine Giebel ou Barbara Abel

Je sais pas ?

Karine Giebel
Barbara Abel

10 questions
66 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}