Max Seeck

Il a toujours été fasciné par les énigmes, surtout les mystères en chambre close, où l'enquêteur doit non seulement trouver la solution mais également les éléments qui l'étayent. En dépit de son aversion pour la violence et la mort, il adore les défis dignes de ce nom. Ceux qui activent sa matière grise au maximum.

La force du pardon est sans borne. Surtout à un moment où le chaos prend le pouvoir et noie des soucis et des problèmes qui autrement paraîtraient insurmontables.

Comme les humains savent se montrer cruels. Et stupides. Winston Churchill avait dit un jour que le meilleur argument contre la démocratie est une brève discussion avec l'électeur moyen. Aujourd'hui, la seconde partie de la phrase pourrait être remplacée par : un bref coup d'oeil aux commentaires sur les réseaux sociaux.

Cest un spectacle a donner des frissons. La plupart des commentateurs considèrent tout ça comme une blague, une sorte de farce d'Halloween en retard ou un coup marketing de l'auteur. La vidéo d'une minute est en tout cas suffisamment longue pour prouver qu'il y a quelque chose qui cloche. Maria Koponen ne respire pas. En outre il émane toujours des morts quelque chose d'inexplecablement définitif, quelque chose qu'il est presque impossible d'imiter. Et pourtant, les commentaires humains n'ont rien d'empathique. Comme les humains savent se montrer cruels. Et stupides. Winston Churchill aurait dit un jour que le meilleur argument contre la démocratie est une brève discussion avec l'électeur moyen. Aujourd'hui, la seconde partie de la phrase pourrait être remplacée par « un bref coup d'oeil aux commentaires sur les réseaux Sociaux »

Jessica jette un coup d'oeil à la quatrième de couverture. Over 2 millions copies sold worldwide. Elle repense au livre de poche en finnois qui traine sur sa commode. Un ami le lui a offert il y a des années mais elle ne l'a jamais lu, non seulement par manque de temps et par paresse, mais également parce qu'elle a une sorte de préjugé à propos de la fiction, une idée fermement ancrée selon laquelle la lecture devrait toujours nous apprendre quelque chose de nouveau et d'utile. Et selon laquelle des contes jaillis de l'imagination d'autrui ne sont dans ce monde chaotique qu'une perte de temps.

"Dans le livre, les chevilles et les poignets de la supposée sorcière sont attachés. Puis elle est plongée dans un bassin. C'est une sorte de test de sorcière, façon Moyen Âge, ou un jugement sommaire, comme on veut. Si la suspecte flotte malgré ses liens, il est prouvé qu'elle est sorcière et elle est condamnée à mort. […] Si la victime tombait au fond et se noyait - ce qu'on peut raisonnablement supposer être une issue assez fréquente -, elle était libérée des soupçons. En tout cas, le test était indispensable pour être sûr. Une sale histoire, mais il fallait en passer par là."

Il place devant lui plusieurs dessins du Moyen Âge figurant un bûcher. Des femmes attachées à un poteau. Une foule qui exulte. Des flammes. La souffrance. Tout cela paraît familier ; on trouve la même imagerie sur les couvertures des livres de Roger Koponen.
Tous ces crimes ont jadis été commis par l'Inquisition, un organe de l'Église catholique qui combattait l'hérésie. Erne frissonne. Il n'y a jamais eu de sorcières, mais tout cela s'est bel et bien produit. Des femmes innocentes ont été assassinées par l'Inquisition.

Peu de gens s'avisent que musiciens et écrivains font un travail très similaire - la même merde emballée différemment -, bien que seuls les premiers se retrouvent face à des femmes d'âge mûr qui leur jettent leur culotte sur la scène.

En général, on pense que ce sont les militaires qui boivent là-bas parce qu'ils s'emmerdent. Les anciens soldats. Et c'est vrai qu'il y a des tonnes de vétérans en Alaska, mais en réalité on boit là-bas exactement pour la même raison qu’ici. On cherche à fuir les ténèbres et à fêter la splendeur de l'été. Aux latitudes plus méridionales, ils ne connaissent rien de tout ça. L'été et la lumière sont considérés comme allant de soi, là-bas. Et l'obscurité absolue comme quelque chose de si absurde qu'on n'est même pas capable de l'imaginer si on n'a pas lu les comics de Frank Miller ou les films qui en ont été tirés.

- Au fait, t'es con, l'ail cest pour faire fuir vampires, pas les sorcieres, ajoute-t-elle tandis que les deux voitures de police se mettent en mouvement devant eux.
- Désolé. Jai pas lu Harry Potter.