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Citation de michdesol


L'hiver 1917 fut effroyable à Roubaix. Dès le début, il s'annonça sévère, d'autant plus qu'on avait le ventre vide. La misère à Roubaix, à l’Épeule, était inimaginable. La ville paraissait une cité de moribonds. On ne voyait que mines hâves, faces blêmes, yeux tirés, maigreurs effrayantes. Les vieillard mourraient, la tuberculose ravageait l'enfance et l'adolescence. Au cimetière, on contemplait avec stupeur les innombrables tombes de jeunes gens de dix-huit à vingt ans . Des gens qui s'étaient perdus de vue quelques semaines se retrouvaient, se reconnaissaient avec effarement. Il y avait, dans le Nord, avant la guerre, beaucoup de buveurs de bière, gens à vastes panses, à mines fleuries. Ceux-là surtout étaient lamentables. Faute de bière généreuse, leur embonpoint avait fondu, et cette débâcle les laissait vides, flasques, incroyablement vieillis.
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