Wilfrida regardait la pierre et songeait. L'apaisement ne s'était pas fait en elle. La pensée du disparu, comme au premier jour, éveillait en elle la même douleur déchirante, la même sensation d'arrachement. Elle pensait avec désespoir : "Ce n'est donc pas vrai... Le temps n'apporte donc pas d'adoucissement aux peines..."
Et elle en était presque contente, comme s'il lui avait paru vil, et inacceptable, de ne pas traîner sans remède parmi les vivants le souvenir du mort. Elle allait ainsi, hantée de sa mémoire, et n'y trouvait pas même l'âpre soulagement des larmes consolatrices.