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3.85/5 (sur 50 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Burgundy, premier roman de Mélanie Michaud, arrive comme un cheveu sur la soupe, une soupe pas très bonne pour la santé, mais qui fait quand même rire – beaucoup. À la fois drôle et trash, cette autofiction nous ramène dans les années 80, dans le quartier Petite-Bourgogne, à Montréal, royaume du vocabulaire pauvre, dans une vie carencée autant en vitamines qu’en amour et marquée par les coups qu’on donne pour ne pas en recevoir.

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Dans ce nouvel épisode de Parole d'écrivain, Mélanie Michaud, auteure de « Burgundy », se livre sur la manière dont la lecture s'est posée en pierre angulaire dans sa vie. D'abord exutoire des marécages de sa réalité, les personnages fictifs se sont rapidement mués en alter-ego, tremplins de son émancipation. Désormais, elle explique faire de sa plume un témoignage vivant, à la fois littéraire et théâtrale. Un podcast à retrouver sur toutes les plateformes d'écoute, n'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode. Bonne écoute !

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L’enfant turbulente que j’étais aimait rêver, mais n’aimait pas dormir. Hyperactive, j’avais trop de choses à faire et à apprendre. Attendre à l’horizontale m’ennuyait sévèrement. Je savais que le temps était une entité qui passe et ramasse des affaires, et en néglige d’autres. Je le voyais comme un traitre à qui je ne donnerais pas ma confiance ni mes jeunes années. L’heure du coucher s’avérait le moment parfait pour narguer le temps. Je l’ignorais en jouant du déni ou en jouant avec mes jouets. Je me glissais sous les couvertures ; et, aussitôt ma porte close, je me levais pour lire, écrire, dessiner, inventer des tours et des pièges, fabriquer des armes ou penser à la mort.
Hélas, mon stratagème n’a pas su durer. Mes parents s’en sont rendu compte et j’ai dû rendre des comptes. J’ai fait les frais de ma bêtise, et j’ai dû prendre des cachets à maintes reprises. Main prise, j’ai avalé ma pilule.
La rose, celle pour dormir, comme les grands. J’ai alors commencé à dormir et à rêver pour de vrai. Comme du monde.
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Généralement, je n’appréciais pas la solitude, parce que je cherchais toujours l’amour ou l’approbation des autres. Être entourée le plus souvent possible augmentait mes chances de me faire aimer. Si, en plus, je racontais des bonnes blagues, les rires des gens m’apportaient un peu d’amour-propre (même si j’avais toujours une tâche à accomplir quelque part). Quant à la liberté, c’est surement un plat chaud qui se savoure seul, contrairement à la vengeance ; anyway, c’est même pas du manger. Quand je me retrouvais seule, si l’anxiété ne venait pas jouer avec moi, je pouvais me gâter. Je pouvais faire semblant d’être qui je voulais et faire ce que je voulais. Dans les têtes de linotte, l’imaginaire peut frapper fort. Ma liberté candide pouvait finalement narguer les interdits ou les « T’as don’ ben l’air conne ! »
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Je trouvais ça bizarre que personne ne se souciait que ces femmes-là, c’était du vrai monde. La fille était quelqu’un derrière ses gros seins. Les hommes semblaient décider de tout : au gouvernement, dans les maisons, dans les jobs d’adultes pis même par rapport aux femmes pis à ce qu’elles doivent avoir l’air. C’étaient eux, les chanceux, pis nous autres fallait les servir, pas juste avec de la bouffe, mais avec nos sexes pis toute.
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Je venais de me faire avoir, de me faire humilier et voler. Parce que je ne comprenais pas l’anglais. Mon erreur et ma faiblesse ont fait de moi et de ma cabane des victimes parfaites. Quelle naïveté de ma part. J’en voulais davantage à mon manque d’intelligence qu’aux deux p’tites crisses. J’ai ravalé mes sanglots et j’ai commencé à apprendre l’anglais. Don’t mess with me again motherfuckers !
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À un moment donné, la chance lui a fait un timide sourire et la providence lui a accordé une grâce : il a gagné cent mille dollars à la loterie. Mais au lieu de se repentir, de filer dans le droit chemin, de clore ses beaux jours avec un happy-end, il a dépensé son gain en davantage d’héroïne et plus de putes. Mais sans s’acheter de nouvelles seringues ni de condoms. À lui seul, Jocelyn a contribué à faire croitre le sida au Québec. Maudit cave. La mort a enfin mis un terme à ses déboires. Mais le sida se répandait quand même. Le nombre de prostituées qui couchaient sans protection pour quelques dollars de plus, le nombre d’héroïnomanes trop étourdis pour s’injecter proprement s’alourdissait. Jocelyn était un maillon de cette lourde chaine.
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J’avais huit ans pis j’avais fait peur à un voleur. J’allais régner dans le quartier avec ma bravoure, j’allais imposer le respect dans Burgundy, à mon frère, ses amis pis toute. Wow ! Mon père serait surement content, peut-être même qu’il irait m’acheter une surprise. Mais mon retour ne s’est pas déroulé comme je l’imaginais. La volée que j’ai reçue m’a surprise, certes, mais surtout je me suis fait chicaner sur un moyen temps. Tout le monde me cherchait, personne ne savait où j’étais, et le vol de la voiture aurait pu mal se dérouler. Ça n’avait pas été prudent de ma part. Je suis passée de superhéroïne-sauveuse à p’tite-innocente-écervelée. Sérieux, mes parents ne savaient pas apprécier tout ce que je faisais pour eux.
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J’adorais aller souper dans leurs familles. Tout était meilleur, leur bouffe, leur déco, leurs jeux et même leurs frères. C’est véridique, le dicton L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Quand je parodiais les banlieusards à notre table en reprenant leurs discours, ça faisait chier mon père. « Papa, me passerais-tu le beurre, s’il vous plait ? » « Crisse ! C’est d’la margarine ! Quin ! » Au lieu de lui répliquer « Ta yeule » et de manger une claque derrière la tête, je lui répondais : « Belle observation, père ! » Ça le fâchait encore plus et je recevais quand même la claque. Mais moi, ça me faisait du bien d’évoluer, de me savoir meilleure que lui.
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J’avais trop honte de leur montrer le vrai portrait de ma vie, d’où je venais et de qui je retenais. Je refusais d’entendre que je ressemblais à mon père. Je préférais paraitre riche en paradant avec mes cossins que de montrer la vraie pauvreté de ma vie. Je ne faisais pas partie d’une vraie famille, il n’y avait pas cet amour, cet aspect sain, uni comme dans les autres maisons. Chez nous, tout était dysfonctionnel. Notre mode de vie, nos habitudes, nos façons d’être et de fonctionner en société ; tout faisait de nous des fuckés. Je cachais mon véritable chez-moi et jouais à l’imposteur.
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Soupçonneuse, ma mère m’a posé des questions afin d’évaluer mon niveau de compétence, de me « barométrer » sexuellement. Des questions tellement bébé fafa, c’en était malaisant. « Qu’est-ce que des menstruations ? Comment appelle-t-on les organes reproducteurs ? Nomme-moi les signes de la puberté. » Un peu plus pis elle me demandait comment on fait des bébés ! J’ai torché à son petit test niaiseux. J’ai eu droit à un exemplaire de À la découverte de mon corps moi aussi. Il était vraiment drôle, le livre, il y avait plein de dessins de sexe pis toute, et c’était bien expliqué, pareil.
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Dans ces lectures de pause-toilette, il y avait beaucoup d’images de madames et de leurs parties intimes. Il fallait toujours que ces femmes-là soient cochonnes. Le plaisir sexuel des messieurs avait l’air vraiment important. Pis mon père devait aimer ça, des femmes de même, parce qu’il achetait souvent ces posters et ces magazines-là. J’ignorais pourquoi il ne fallait pas que je devienne une catin, une guidoune, une salope, une pute (ou tout autre synonyme de guédaille), malgré que les hommes aimaient ça. Et que mon bonheur reposait sur la validation de mon corps par les hommes.
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