De l'avis même de son instogateur, le projet El-Atlal n'apporte "rien de concret" (rien à voir, donc, avec un hôpital), mais il est fertile d'échanges et de rencontres. En observant les résidents d'El-Atlal aller à la rencontre des habitants de Jéricho, Karim a relevé d'intéressantes interactions : "Certains des chercheurs donnent la parole à des communautés qui ne sont pas écoutées habituellement, comme les Afro-Palestiniens."
Ces palestiniens sont à rebrousse-poil de leur société, sans toutefois la menacer tout à fait. "Malgré la torture, et même si je n'accepterai jamais leurs idées, je ne pourrai jamais tirer une balle conter l'Autorité. On sait trop le prix de la division" précise Yasser, en référence à la guerre civile de 2006-2007 entre le Hamas et le Fatah, qui entraîna la mort de centaine de Palestiniens et la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Notre ouvrage s'il veut coller au plus près de l'identité palestinienne, ne peut faire l'économie d'une réflexion sur les thèmes de la terre et de la résistance. Tout en inscrivant ceux-ci dans leur définition ancestrale, nous avons cherché à les aborder "au présent", en montrant la manière dont ces deux concepts clés sont vécus aujourd'hui, concrètement et en différents lieux des Territoires palestiniens. Nous avons aussi exploré la question de la multiplicité des identités, ainsi que celle de l'avenir d'un Etat qui n'en est pas encore un et qui peine à dépasser ses paradoxes.