Chapitre 3 :
«… – On joue collectif, nous, le soutient Yannick.
– Il est clair que vous serez sur le banc de touche pour le moment, approuve Thierry. La cohésion de cette équipe est sa plus grande force niveau tactique.
– Il faut être capable de faire une passe au pif en sachant qu’il y aura toujours quelqu’un pour la rattraper, atteste Medhi.
– Moi, j’ai une question, le coupe Victor. Quelle est votre orientation ? Parce que les hétéros ici sont en sous-effectifs. Ça serait pas mal d’équilibrer la balance !
Mes amis pouffent suite à cette réplique inattendue et stupide. Du grand Victor !
– Notre club est très inclusif, intervient notre coach. Même si vous êtes d’excellents joueurs, je ne tolérerai pas de discriminations ou d’insultes.
– Nous n’avons jamais eu le moindre problème dans les vestiaires ou les douches, ajoute le coach Denis pour les rassurer.
C’est la crainte des hommes hétéros d’être au milieu de quelques gays et croire que ceux-ci pourraient se jeter sur eux. …»
Chapitre 2 :
«… Elle est métamorphosée.
– Super corset, hein ? me lance-t-elle, toute fière, en tapotant son torse.
– Tu tiens tant que ça à jouer avec des mecs ? soupiré-je. On est bien en dessous de ton niveau, mademoiselle numéro sept national.
– T’as enquêté sur moi, je vois !
– Obligé ! Dix à zéro en un contre quatre ! Tu as la réputation de n’avoir jamais raté un seul tir à trois points. Je ne comprends pas… Pourquoi t’es ici ?
Olivia souffle bruyamment et s’installe sur la chaise en face de mon bureau. C’est étrange, le mal-être qui la submerge tout à coup me paraît familier.
– C’est assez compliqué…
– Je ne te force pas à me raconter ta vie, mais te travestir ne suffira pas à berner la Fédération, si on veut partir en tournoi. Donne-moi de bons arguments qui justifient ta licence dans mon club !
– Très bien, souffle-t-elle, embarrassée. … »
Alors que je m'apprête à entrer dans la boutique, j'avale une profonde bouffée d'air, trop grande, ... trop ... pure ... Je me plie en deux en toussant, une main tâtonnant ma poche à la recherche de mon inhalateur. Quelle idée ai-je eu de vouloir respirer ? C'était complètement stupide !
Chapitre 1 :
«… Ce n’est vraiment pas de bol ! La seule personne qui se présente au club est une fille. L’ombre d’un instant, un semblant d’espoir m’a traversé. Il n’a fait que passer…
– Désolé, on n’a pas d’équipe féminine, soupiré-je, dépité.
– Je sais ! J’ai fait le tour de tous les stands. Vous êtes l’unique club de basket de tout le coin. Acceptez-moi !
– T’as quel âge ?
– Dix-neuf ans !
– T’as le permis de conduire ?
– Euh… oui.
– Alors à trente minutes de route d’ici, il y a largement plus de clubs.
– En gros, traduit Mathis, va voir ailleurs si d’autres gonzesses y sont !
Bien loin d’être vexée, elle croise les bras et ne bouge pas d’un pouce. Malgré son masque sanitaire, je devine un visage poupin, sans doute dû à son surpoids. …»
« Il accepte la critique, la haine, les moqueries, les rejets , l’irrespect…Il les accepte parce qu’il est debout et fier de la personne qu’il est. Ce petit être a soulevé des montagnes pour se faire une place dans le monde. »
Précédemment :
«… Je viens de vivre cette scène comme si je n’étais pas dans mon propre corps ou dans un rêve qui tourne au cauchemar. Je ne comprends plus rien. Je me sens largué… et c’est peut-être ce qu’il va se produire, dans tous les sens du terme. Mon cerveau a bugué.
– Euh… Lucas ? Est-ce que ça va, tu es tout pâle ? s’inquiète Oli.
Tout ce que je trouve à dire en bégayant, c’est :
– Comment… tu le connais ?
Oli hésite, puis me répond en prenant une grande inspiration pour se donner du courage :
– C’est mon ex… fiancé.
Error !
Lucas Verdier a cessé de fonctionner ! …»
« J’aimerais que ce que l’on vive ensemble ne s’arrête jamais. Je voudrais que rien ne puisse s’y opposer. Je souhaiterais que le monde prenne une pause, rien que pour nous. »