Il était vraiment impossible de rester honnête, le froid et la fin poussaient les tsiganes aux pires extrémités.
[…]
Mais la vie réclamait son dû et se fichait pas mal de ce qui est permis ou pas, de ce qui se fait ou non. On n'avait d'ailleurs pas le choix. Vivre, c'est la seule loi, contre elle il n'y a pas d'appel. On pouvait mourir d'inanition si on le voulait, mais il fallait d'abord endurer les affres de la faim ; ou bien mourir de froid, mais alors c'est le froid qu'on devait subir jusqu'au bout.
Même dans le désespoir absolu on trouve toujours une planche de salut, fût-ce le désespoir lui-même. C'était le cas pour nous. » p.53