"J’étais emmurée dans mes secrets telle une clandestine apeurée par la réalité de la vie. Mes élucubrations me terrorisaient toujours un peu plus et il m’était impossible de ne pas y songer. Autant un matin, au saut du lit, je me dressais en chantonnant, autant un autre, je m’extirpais en me lamentant"
Pénible était mon combat. Je savais que jamais je ne serais conforme aux normes de la société dans laquelle je vivais.
Se droguer lui permettait d'accéder à une dimension dans laquelle elle se sentait en sécurité. Le moindre événement contrariant devenait facile à vivre, elle était sur un nuage, l'euphorie l'envahissait. Elle ressentait un immense bonheur et voulait que cela ne s'arrête jamais.
J'avais déjà tellement vécu, et même entourée, je me sentais inlassablement seule à chaque instant. Ma petite vie médiocre, pensais-je. Quiconque tentait de déceler mes pensées se retrouvait face à une frontière infranchissable.
"Ma vie défilait et me filait entre les doigts. Comme dans un rêve ou dans un mauvais songe, mon existence était figée. De là-haut je n’aurais plus aspiré à grand-chose"
La culpabilité finissait toujours par m’envahir.
La solitude était devenue ma meilleure alliée. J'avais de plus en plus de difficultés à sortir de la maison.
Moi-même je peinais à me supporter.
La vie était si fragile et pourtant je ne parvenais pas à la sentir précieuse.