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Citation de Acr0


Acr0
23 novembre 2012
Et les Vites pleuraient.
Assis à demi estompés, ils clignaient des paupières à qui mieux mieux, et c'était étrange de voir les larmes ruisseler sur ces gueules évanescentes tout comme des larmes normales, juste aussi lentes et régulières. Les Vites étaient assis là à vieillir, sacrifiant leurs quelques précieuses heures de vie à la contemplation du chef-d’œuvre de Manuel, dont la beauté les faisait sangloter. Et pourtant - tel est le propre de l'art - ils n'étaient pas satisfaits. L'un d'eux, qui tentait de communiquer avec Manuel, leva la main. Pour cette femelle d'âge mûr, parler était un véritable supplice : chaque syllabe prononcée lui coûtait subjectivement un mois. Mais son message parvint au garçon. Pour la première fois, une Vite avait parlé. Elle en mourut, emportée au seuil de la vieillesse par une maladie inconnue qui évolua en deux secondes. Elle avait dit : il y faut plus d'amour.
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