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Citation de Alfaric


Elle tendit les bras et éleva les doigts dans les airs, comme si elle touchait la surface d’un objet invisible. Le pouvoir vibra, telles les cordes d’une harpe, tandis que son fredonnement se transformait en incantation. Elle ne récitait pas les paroles qu’Ersahaddon lui avait enseignées, ni celles d’Arcadius. Ces mots étaient les siens. Elle touchait du doigt l’étoffe de l’univers, et elle lutta pour contrôler son excitation. Elle pinçait les cordes de l’instrument invisible. Elle pouvait obtenir des notes seules, des accords, des mélodies, des rythmes et une multitude de combinaisons pour chacun. Les possibilités de la création étaient incroyables, et les choix si innombrables qu’elle se sentait submergée. Il fallait une vie, et même davantage, pour seulement appréhender le potentiel qu’elle ressentait. Mais cette nuit, sa voie était simple et clair. Un mouvement sec du poignet, un balayage des doigts, comme pour un adieu, et au même instant, la bougie s’éteignit.
Le vent soufflait. Il souleva sur le sol de petites tempêtes de sable. De vieilles feuilles et des morceaux d’herbes séchées furent balayés. Les étoiles s’éteignirent, voilées par des nuages lourds et épais qui envahissaient le ciel. Elle entendit le son clair sur le toit d’étain. Il chantait sur le métal, le chœur de sa chanson, puis elle sentit en riant une goutte s’écraser sur son visage levé.
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