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3.7/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 27/10/1956
Biographie :

Né à Paris, le 27 octobre 1956, Michaël Oustinoff, de langue maternelle portugaise, a passé son enfance à Lisbonne avant de revenir en France faire ses études. Parallèlement aux langues apprises à l’école, il commence à en apprendre d’autres par lui-même, notamment le russe.

Après des études d’anglais à l’Université de Paris X Nanterre, il enseigne comme professeur certifié (CAPES, 1984) puis comme professeur agrégé (1987). Après sa thèse de doctorat Bilinguisme d'écriture et auto-traduction. Julien Green, Samuel Beckett, Vladimir Nabokov (1996), il est nommé Maître de conférences à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle l’année suivante.

En décembre 2006, il a soutenu son habilitation à diriger des recherches (HDR) dans cette même université.

Source : PUF
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Plusieurs périodes dans l’histoire de la traduction pourraient être examinées tour à tour : Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, XVIIe-XVIIIe siècles, époque contemporaine. Une telle démarche risque de masquer les recoupements qui relient les époques entre elles, d’où la nécessité de recourir à une présentation davantage thématique que strictement chronologique. Les problèmes d’aujourd’hui sont très largement ceux qui se sont posés hier. Ce sont les réponses qui varient, d’où dérivent les diverses conceptions que l’on a pu se faire de la traduction .
Dans la tradition occidentale, on distingue généralement une double origine à la problématique de la traduction, qui s’incarne en réalité au travers d’une seule langue, le latin. D’une part, la traduction des textes religieux, et de la Bible en particulier, avec saint Jérôme comme figure tutélaire. D’autre part, la traduction des textes littéraires, dans la Rome antique, et l’on rappelle alors l’injonction de Cicéron, dans son Libellus de optimo genere oratorum (46 av. J.-C.), qu’il ne faut pas traduire « verbum pro verbo » « mot à mot », et que reprendra Horace dans son Ars poetica (10 av. J.-C.). Ces deux perspectives sont liées : Cicéron annonce saint Jérôme. On s’en rend compte quand ce dernier écrit, dans De optimo genere interpretandi (395) : « Oui, quant à moi, non seulement je le confesse, mais je le professe sans gêne tout haut : quand je traduis les Grecs – sauf dans les Saintes Écritures où l’ordre des mots est aussi un mystère –, ce n’est pas un mot par un mot, mais une idée par une idée que j’exprime.
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En passant d’une langue à l’autre, on est toujours condamné à « dire presque la même chose » comme l’indique le titre du livre d’Umberto Eco Dire quasi la stessa cosa. C’est ce « presque » qui fait toute la différence.
Sans ce « presque », les langues ne seraient qu’une nomenclature, et la traduction se réduirait à un simple transcodage mot à mot, tâche aussi répétitive que fastidieuse et qu’une machine est en mesure d’effectuer bien mieux qu’un être humain. Il suffirait alors de connaître les langues en question pour pouvoir passer indifféremment de l’une à l’autre. Avec ce « presque », la maîtrise des langues est une condition nécessaire mais non suffisante à la traduction.
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À l’inverse, on comprend pourquoi la traduction peut s’avérer, au plein sens du terme, la condition de survie d’une langue. Si la pierre de Rosette n’avait pas contenu la traduction d’un texte écrit en hiéroglyphes et en démotique (une version simplifiée des hiéroglyphes) dans une langue connue, le grec, Champollion ne serait pas parvenu à les déchiffrer, et la langue des pharaons demeurerait sans doute aussi impénétrable que celle des Étrusques. Une langue que l’on arrive plus à traduire est une langue morte, avant que la traduction ne la ressuscite.
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Il y aurait plus de 6 000 langues parlées aujourd’hui, certains disent moins, mais peu importe : leur nombre est tel qu’il serait chimérique de vouloir les apprendre toutes. La tour de Babel constitue la figure emblématique de cette profusion au-delà de ses diverses représentations picturales, et même si la tour a effectivement existé à Babylone (les vestiges en sont encore visibles en Irak), un mythe est fait de mots. Dans la Genèse (XI, 9), le récit se termine ainsi : « Yahvé les dispersa de là sur toute la surface de la Terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la Terre et c’est là qu’il les dispersa sur toute la surface de la Terre . » Nulle part on ne trouvera de référence à la traduction, mais lire la Bible la présuppose : rares sont ceux en mesure de lire l’Ancien Testament « dans le texte », c’est-à-dire en hébreu.
Impossible de parler de traduction en faisant l’impasse sur les textes bibliques, que l’on soit croyant ou non, ne serait-ce que parce qu’ils ont été et continuent d’être, de très loin, l’objet de la plus vaste entreprise de traduction dans l’histoire de l’humanité : actuellement, la Bible a été traduite dans 2 233 langues. Aucun autre texte d’une égale importance ne se décline en autant d’idiomes. À la diversité des langues, il faut également superposer la diversité des versions : si nous avons pris pour référence la Bible dite de Jérusalem, beaucoup d’autres existent.
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À l’heure de la démocratisation des voyages et des nouvelles technologies, qui nous met en contact avec les langues les plus diverses, la traduction non seulement s’étend mais se diversifie pour prendre de nouvelles formes, qu’il est indispensable de prendre en compte, que ce soit à l’échelle du spécialiste ou du profane.

Pourtant, les mécanismes de la traduction demeurent méconnus, notamment parce qu’on la croit réservée aux seuls spécialistes. Son domaine est en réalité bien plus vaste : avant d’être l’affaire des traducteurs ou des interprètes, elle constitue, dans son principe, une opération fondamentale du langage.

C’est en partant de là que l’on est mieux à même de comprendre ses différentes manifestations, qu’elles soient écrites (traduction littéraire, traduction journalistique, traduction technique) ou orales (traduction consécutive ou simultanée des interprètes).
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