Ce sont les morts de l'été quatorze, jeunes hommes qui s'écroulent étonnés, en képi, capote bleue et pantalon rouge. Ce sont des civils que l'on tue, des gens tenus par mille liens à la société, à leur famille, à leur village, à leur métier, aux rues de la ville, au paysage depuis les fenêtres de la maison, à la saison prochaine, et qui ne distinguent pas encore clairement entre ce qu'ils ont imaginé des batailles, ce qu'ils ont appris à l'école, lu dans les livres et ce qu'ils commençaient de voir de la guerre.