En dehors de quelques contes de Voltaire, de quelques idées vagues sur la Révolution et peut-être un ou deux souvenirs de Rousseau, que nous reste-t-il du XVIII°s ? La curiosité nous poussera-t-elle à acheter tous les articles de Marivaux pour Le Spectateur Français, tous les contes de Diderot, ou les quatre grands livres d'histoire de Voltaire ? C'est peu probable, car même si la langue ne pose pas de problème, les formes et les modes de pensée risquent de décourager et de perturber. C'est pourquoi une anthologie, initialement prévue pour les lycées d'avant les réformes et l'effondrement culturel, est bien utile aux personnes curieuses de bonne littérature et aimant notre langue. On abordera Montesquieu par morceaux choisis, Voltaire, au contraire, par un tableau panoramique d'une oeuvre multiple et foisonnante, et l'ensemble d'un siècle dans lequel la forme anthologique permettra de piocher et de feuilleter à sa guise. Les introductions et notes n'étouffent jamais les textes originaux, mais les éclairent et portent le lecteur en aiguisant sa curiosité.
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