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4/5 (sur 2 notes)

Né(e) : 1929
Mort(e) : 2015
Biographie :

Michel Dousse (1929-2015) est un docteur en histoire des religions, spécialiste du monothéisme abrahamique et de l’étude comparative de ses trois versions majeures : judaïsme, christianisme et islam. Historien des religions, il est également artiste peintre. Né à Fribourg (Suisse), il a passé une grande partie de sa vie à Paris. Il est le frère cadet de l'écrivain Antoine Dousse (1924-2006).

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La sourate « Maryam » (19) baigne dans une lumière d’intimité et de réminiscence silencieuse qui rappelle ce que Luc notait dans l’Évangile : que « Marie conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur » (Lc 2 : 19). Cette impression de clôture contemplative sur la mémoire du cœur trouve son expression formelle dans la rime en yan qui semble sceller cette sourate sur elle-même comme un jardin clos. L’intimité sereine qui en émane est cependant austère, même rude.

A la différence des larges espaces d’immobilités rituelle et contemplative que suggère par sa forme la sourate 3, ici au contraire Maryam est sans cesse en mouvement, comme aspirée vers un dépouillement toujours plus intégral, dans la voie soustractive des ruptures et des renoncements. Le contraste est saisissant entre la sérénité de l’expression et la rigueur spirituelle qu’elle traduit, sans la moindre concession.

La ferveur de cette sourate 19 n’est pas celle, lumineuse, des grandes liturgies et des hymnes que peut évoquer la sourate 3, mais celle, cachée, du renoncement et du silence, d’un désert choisi. (pp. 102-103)
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Réunissant en une seule figure la mère de ‘Isâ et la fille de ‘Imrân, avant même que Moïse n’entre en scène, le Coran procède à un retour aux origines dans la durée au même titre qu’il opère un réoriginement dans le lieu en situation la naissance de ‘Isâ au désert. En choisissant le désert pour cadre de cet avènement, le Coran en inscrit le signe dans une temporalité autre que celle de l’histoire continue et des généalogies. A travers la métaphore de la terre assoiffée qui reprend soudain vie sous l’ondée, le désert constitue dans le Coran le paradigme de la vie redonnée après la mort, comme une résurrection. La référence exemplaire que propose le Coran à travers cette métaphore n’est pas celle d’un projet ou d’une promesse divine se réalisant dans le déroulement progressif et continu de l’histoire, mais celle d’alternances contrastées.

La fille de ‘Imran, consacrée par sa mère (alors que celle-ci ne savait pas que ce serait d’une fille qu’elle allait accoucher), confiée au Temple aux soins de Zacharie et qui se dirige vers le désert pour y mettre au monde ce Verbe jeté en elle par Dieu, relève d’une autre temporalité que celle de l’histoire et récapitule tous les temps dans la mesure même où elle ne se trouve pas conditionnée par eux et les transcende. La perspective du Coran n’envisage pas la venue de ‘Isâ comme une incarnation, une entrée personnelle de Dieu dans le quotidien des hommes ; ni non plus, comme le font les Évangiles, comme accomplissement des promesses et annonces antérieures. Il présente cet avènement comme une manifestation inaugurale, absolue, qui invite l’homme à lire différemment les signes qui se dessinent sous une lumière nouvelle et s’inscrivent dans un contexte inédit, à commencer par la reconnaissance du signe de sa mère, la Vierge Maryam, en laquelle Dieu réinstaure (ou restaure) Sa création.

A travers la fille de ‘Imrân, le désert de l’Exode de trouve dans le Coran assumé et transposé à un autre niveau de signification. Il n’est plus alors le lieu de l’épreuve et de la contestation comme dans le Pentateuque, mais le lieu de l’intimité avec Dieu et de fidélité mis en valeur par la réflexion des prophètes. La Bible déjà témoigne de cette différence de point de vue entre histoire sainte et prophétie. Selon sa vocation propre, le Coran se situe résolument et exclusivement sur le versant prophétique de la révélation. Et cette dimension prophétique du désert est si essentielle à la figure coranique de Maryam que, même recluse dans le Temple, où elle réalise sa consécration, Dieu pourvoit immédiatement à son nécessaire, comme jadis avec les fils d’Israël au désert. A travers le service devenu inutile de Zacharie, c’est en quelque sorte le Temple qui se trouve relativisé. (pp. 148-149)
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