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Citation de collectifpolar


7 heures sonnent au clocheton de la mairie, mais en ce dimanche matin d’automne le jour s’octroie une grasse matinée à rallonge. Les lampadaires s’éteignent en un battement d’éventail, ne révélant que des mouettes assoupies comme trace de vie alentour. Une Scénic de la police municipale s’engage rue Louis-Fournier, voie étroite à sens unique en bordure du jardin Balzac. Au cœur de Saproville-sur-Mer, ce parc demeure la promenade convenue d’un ghetto où la profession libérale se porte en pochette de revers et le collier de perles comme pièce d’identité. Si pour les nouveaux riches le quartier ne marque qu’une étape vers la banlieue chic des coteaux de la Croix-de-Bervaud, les Saprovillois de souche – de souche valant particule – éconduisent régulièrement les agents immobiliers en maraude. Entre le kiosque à musique, les balançoires, la pièce d’eau, les massifs fleuris et les allées gravillonnées, on y a appris à marcher, à pédaler sans stabilisateurs, on y a goûté avec maman à la sortie de la maternelle Saint-Grégoire avant d’y jouer à la balle puis d’y flirter avec Marie-Charlotte ou Clémentine à l’âge du bac. Planté d’espèces communes, le jardin Balzac s’apparente à une sorte d’espace public privatisé par un droit coutumier qui le préserve des encapuchonnés mal blanchis de la cité des Docks, pourtant située de l’autre côté de la proche avenue Charles-de-Gaulle.
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