AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Luniver


— Voilà qui est fâcheux, Monseigneur. Vous n’avez donc rien rapporté de la Terre sainte ? Aucun trésor, pas une seule relique ? s’étonna le banquier.
Béranger soupira : sa mère et son frère lui avaient posé la même question.
— Non, rien.

Il revit tous ces insolents gardes-babouches qui harcelaient les croisés autour de la mosquée du Berceau, du mont des Oliviers ou du Saint Sépulcre, colportant toutes sortes de reliques. Ce rustre de Gauthier Fendard faisait fortune depuis qu’il avait ramené le prépuce du petit Jésus et l’exposait dans une chapelle. « Si j’avais su », regretta-t-il amèrement en songeant à cette fiole de verre soufflé contenant trente-trois gouttes du lait de Marie qu’on lui avait proposée pour un demi-besant seulement. Et que penser de ce gros morceau de la Vraie Croix et du clou de bronze encore fiché dedans et taché de sang séché ? Son authenticité était garantie par le vendeur qui lui avait affirmé qu’à l’époque ses descendants possédaient un négoce d’huile d’olive sur le Golgotha et qu’ainsi, une nuit, après le crucifiement...

Béranger n’en avait pas voulu et c’était Bohémond qui l’avait acheté, recevant en prime la pierre de David qui avait occis Goliath. Et comment ne pas envier Baudoin de Boulogne, le frère de Godefroi de Bouillon, à qui tout réussissait depuis qu’il s’était offert une écaille ayant appartenu au seul poisson sur le dos duquel Jésus avait marché par mégarde lors de sa traversée pédestre du lac de Tibériade ? Ne venait-il pas de se faire oindre roi de Jérusalem ? Hélas !
Commenter  J’apprécie          130





Ont apprécié cette citation (11)voir plus




{* *}