Ludovic Martinez / Michel Gardère - Le tueur des Chartrons
Les Cathares niaient l'existence d'un enfer éternel ou erraient les âmes puisque l'enfer se trouvait déjà sur terre. Ils reprochaient à Rome d'avoir inventé cet enfer imaginaire et son purgatoire dans le but d'effrayer les hommes et de mieux les contrôler.
Si Dieu n'existe pas , je peux évidemment faire ce que je crois juste. Mais s'il existe et que les catholicos est vraiment son porte-parole, je cours un risque personnel , ce qui n'est pas bien grave, mais j'en fais courir un bien plus terrible à mes compagnons et à mon peuple. Et je n'en ai pas le droit . C'est sur cette terrible dualité du doute que l’Église- toute les Églises- a bâti son message et sa force. Je ne peux pas démontrer que Dieu est une invention de l'homme , mais je ne peux pas non plus prouver qu'il n'existe pas.
Le catharisme n’est donc pas une simple “hérésie” mais bien une sorte de “révolution culturelle”, un retour aux sources, fondé uniquement sur la lecture savante des Écritures.
D’ailleurs, le catharisme fut d’abord en Occitanie pratiqué par des clercs de l’église, par Des Moines qui considéraient la chrétienté romaine trop ostentatoire dans ses richesses. Il pénétra d’abord les couches sociales dominantes, notamment l’aristocratie féodale, avant d’atteindre le peuple.
Si la femme était bonne à quelque chose, Dieu en aurait une auprès de lui.
Les deux autres pèlerins frileux découvrirent avec beaucoup de surprise -à dire vrai de stupéfaction- que le géant ne l'était pas que par la taille. Tout chez lui était démesuré . Tout. Même en sortant de l'eau glacée. Sans se concerter, ils décidèrent qu'ils ne se laveraient que le haut du corps, jusqu'à la taille. En trempant la main dans l'eau et en la frictionnant sous leur bras et sur leur ventre. Le reste -et singulièrement leur virilité- attendrait bien un jour ou deux.
Des bandes de brigands kurdes menaçaient souvent les convois mais ne prenaient jamais de risque s'ils étaient escortés. Délicieux paradoxe: bien souvent la garde se composait exclusivement de Kurdes provisoirement rangés.
Ce ravissement -ou ce transport- qu'il éprouvait chaque fois qu'il venait en territoire arménien l'exaltait. La terre parle au sang, songeait-il. La végétation provoquait également chez lui félicité et extase. Ainsi, bordant la route, des vergers d'abricotiers et de pêchers aux bourgeons naissants lui rappelaient sa jeunesse à jamais envolée, sa grand-mère si câline qui confectionnait des confitures, son grand-père, rude mais protecteur, qui lui montrait comment cuire un fruit sous les braises afin qu'il soit encore plus sucré, bien plus goûteux, presque miellé
A l'issue de ces agapes farouches, vint le tour incontournable de la tchatcha, une sorte de voldka titrant en général 60° qui, dès lors qu'elle est offerte, apporte une preuve de grande amitié. Cette eau-de-vie n'a ni nez ni goût. Ce qui oblige à en reprendre pour vérifier quelle saveur elle cache réellement derrière cette insipidité apparente. Quand on a trouvé, il est trop tard
Fuir , c'est prendre son courage à deux pieds.
Les marchands fréquentent en grand nombre l'Azebaïdjan, car pour aller à Tiflis, en remontant le fleuve Kur sur sa rive droite, nous suivrons la route de la soie, qui est la plus riche du monde. La plus merveilleuse aussi. La plus longue, enfin. Elle existe depuis la période de Jésus. Des légendes assurent même qu'elle existait avant