Pascal est catégorique : le bonheur est «le motif de toutes les actions de tous les hommes». Et de préciser : «Jusqu'à ceux qui vont se pendre.» Ceux qui vont se pendre ont une vie très malheureuse. Et comme chercher le bonheur, c'est avant tout échapper au malheur, ils font une ultime démarche vers le bonheur : échapper à une vie douloureuse.
Cette définition du bonheur comme absence de malheur est très ancienne : pour Épicure le bonheur c'était la tranquillité d'esprit, l'absence de douleur et de trouble. L'épicurien parvient au bonheur par la sobriété, le mépris des biens inutiles et la répression des désirs excessifs. Pour lui, la richesse, le pouvoir, la gloire, les honneurs, la crainte des dieux et celle de la mort sont des obstacles au bonheur.
Le monde du travail est disciple d'Épicure. Pour améliorer le bien-être des travailleurs, la première idée est de repérer les nuisances, les causes d'inconfort et de douleur, et de chercher à y remédier. Et au premier rang des causes d'inconfort, voire d'anxiété, figure le risque de perdre son emploi. Le retraité est débarrassé de ces nuisances : il n'a plus à conduire sur des routes encombrées ou à s'entasser dans des transports publics surchargés, ni à supporter les remarques de chefs jamais satisfaits, et surtout il est libéré de la crainte du chômage. Il bénéficie de ce fait d'une grande liberté, dont il sait le plus souvent bien profiter. Il doit donc être très heureux, selon Épicure ! Et il est vrai que nous sommes entourés de seniors actifs, toujours entre deux rendez-vous, deux réunions, deux projets, et visiblement heureux.
La prospective milite en faveur d'une prévision globale, qualitative et multiple en avenir incertain. Elle s'attache à prendre en compte les projets et les comportements d'acteurs ; elle prône une attitude volontariste et non plus subie face à l'avenir.
Malgré son lourd handicap, elle ne manque pas de rire aux blagues répétées par François depuis des lustres. Du genre : « Ma femme et moi on s’est rencontrés le même jour ! »
L'avenir ne se prévoit pas, il se prépare.
Retenons le message : le vrai pouvoir d'un chef ne se mesure pas au travers de la domination qu'il exerce sur les autre mais à sa capacité de développer l'autonomie et la responsabilité de ses subordonnés.
L'avenir est comme le reste, il n'est plus ce qu'il était.
C'est d'en bas qu'il faut agir, expérimenter et innover.