En 1898, brutalement, Rosa démissionne. Dans sa lettre à ses employeurs, elle justifie sa décision par sa volonté d’apporter son aide à sa mère, épuisée. Pourtant, à peine de retour en Alsace, elle part pour Paris. La petite juive alsacienne s’y installe en pleine affaire Dreyfus. Tout cela constitue un CV qui ferme plus de portes qu’il n’en ouvre. Elle occupe des postes successifs de préceptrice, pendant vingt ans, dans la bourgeoisie juive parisienne, dont le dernier chez un gynécologue de renom, le Dr Godchaux, rue Soufflot. Pendant toutes ces années, elle est, semble-t-il, interdite de séjour à Strasbourg pour une raison non précisée. Elle vit à Paris dans une grande solitude. En 1920, elle bascule dans un délire. (…) Son enfermement à l’asile, à Villejuif, va durer quarante-neuf ans, de 1920 à 1969, date de sa mort. C’est long comme convalescence, après une bouffée délirante…