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Citation de Lamifranz


L’HORRIBLE SURPRISE DU BARON DE CRAC

Premier Acte

L’AUBERGE DU VAMPIRE

(La scène représente la route devant l’auberge).

LE BARON DE CRAC, au valet dodu : Voici une auberge isolée et d’aspect sinistre. Mais nous n’avons pas le choix pour passer la nuit. Holà, l’hôte !
(L’aubergiste paraît).
Peux-tu nous loger céans, moi et mon fidèle valet dodu ?
LE LUGUBRE AUBERGISTE : Hélas ! non, Monseigneur ! Ignorez-vous donc que vous êtes ici à l’auberge maudite ? Mon unique chambre de voyageurs est visitée chaque nuit par l’horrible « Vampire-du-cimetière » altéré de sang ! De nombreux voyageurs ont péri victimes de ce macabre suceur. Maintenant personne ne s’arrête plus ici pour passer la nuit.
LE BARON DE CRAC : Le vampire ne s’attaque donc pas à vous, lorsqu’il n’y a pas de voyageurs ?
LE LUGUBRE AUBERGISTE : Non, car je dors le jour, afin de rester éveillé toute la nuit. Vous n’ignorez pas, Monsieur, que les vampires ne s’attaquent qu’aux personnes endormies afin de leur sucer le sang en toute tranquillité.
LE BARON DE CRAC : Baste ! je ne crois pas aux vampires ! Préparez-moi la chambre ! Je tombe de sommeil !
(L’aubergiste s’incline. Ils entrent dans l’auberge).
LE VALET DODU, un tremblement dans la voix : Avec votre permission, Monsieur, je vais suivre l’exemple de l’aubergiste et passer la nuit sans me coucher. Ce n’est pas que j’aie peur, mais les puces et les vampires, ça m’empêche de dormir.
LE BARON DE CRAC, riant : Comme il te plaira, poltron.
(A l’aubergiste).
Allons, drôle ! conduis-moi à la chambre du « vampire » !

Deuxième acte

LE COCHON QUI S’EVEILLE

(La scène représente le château de Crac, un mois après).

LE VALET DODU : Enfin, Monsieur le Baron, vous voilà complètement rétabli ! Lorsqu’il y a un mois je vous ai retrouvé vidé de votre sang dans la chambre du vampire, j’ai bien cru – foi de valet dodu ! – que vous ne feriez plus la cour aux belles !
LE BARON DE CRAC : Oui ! ma folle imprudence faillit me coûter la vie ! Cet infernal vampire, auquel je ne croyez pas, vint me sucer le sang pendant mon sommeil, et je ne dus mon salut qu’à l’intervention énergique d’un rebouteux qui, le lendemain matin, me transfusa dans les veines du sang de cochon, pour remplacer celui consommé par le vampire. Aujourd’hui, je me sens plus gaillard que jamais et, je crois – Dieu me damne ! – que ce sang de porc qui coule dans mes veines me donne des idées folichonnes ! A propos, Dodu, j’attends « la duchesse-aux-reins-frénétiques ». Est-elle arrivée ?
LE VALET DODU : Elle attend Monsieur le Baron dans le boudoir aux quatorze divans.
LE BARON DE CRAC : J’y cours ! Mon sang bout de désirs impétueux. Je ne sais si c’est cette transfusion, mais je me sens plus en forme que jamais !
(Il s’élance vers le boudoir aux quatorze divans, et en ressort dix minutes plus tard à moitié déshabillé et les yeux hagards).
LE VALET DODU : Ah ! Monsieur le Baron ! Qu’y a-t-il ?
LE BARON DE CRAC : Il y a que je suis couvert de ridicule ! la duchesse-aux-reins-frénétiques est à moitié morte de rire ! Grâce à cette maudite transfusion, j’ai…
(Il achève la phrase à l’oreille du valet dodu).
LE VALET DODU, les yeux écarquillés de stupeur : Quoi !... Vous avez…
LE BARON DE CRAC, d’une voix morne : Oui… en tire-bouchon !!!

Rideau

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