Il fallait avoir vu le jour dans ces montagnes afin d'user d'un pas mesuré, adopter un rythme lent et régulier pour apprivoiser la pente, la faire plier à l'opiniâtreté humaine. Il fallait aussi être avare de paroles pour ménager sa peine, pour conserver son souffle... (...)
Il avait envie de crier sa rancoeur, sa rancoeur contre ce pays de gagne-petit, contre ses efforts quotidiens de bagnard, contre cette sueur versée sans relâche pour si peu de profit, contre l'injustice qui l'avait fait naître ici...