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Citations de Michel Lacombe (84)


Oh bien sûr, on l'aimait le père... On le craignait aussi, tant il était aussi capable d'émotions que d'autoritarisme. Ses rares colères restaient homériques et d'autant plus fréquentes depuis la mort de la mère des jeunes gens. Plus fréquentes encore depuis qu'Henri parlait de plus en plus de rejoindre Brest pour y gagner sa vie sur les ports.
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― Je n’ignore pas que vous allez vous fiancer, mais je dois vous le dire, la fille de M Dumorin ne vous aime pas !
Si elle s’attendait à voir Albert se troubler devant une affirmation aussi abrupte, elle se trouva décontenancée en l’entendant pouffer.
― Elle ne m’aime pas ? La belle affaire ! je pourrais en dire autant, mais l’amour n’a rien à voir à l’affaire : c’est une exigence de ma mère, et plus une occasion de conforter mon association avec son père qu’une histoire de sentiments … c’est monnaie courante dans le milieu qui est le nôtre !
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L’entrée de Fanny dans la salle d’atelier amena un silence stupéfait, suivi par les récriminations de Marguerite :
― Toi ici ? déjà ? Après le drame qui t’a atteint ? Ce n’est pas raisonnable … Même Germaine qui est solide comme un roc, respecte le deuil de son mari !
La toute récente veuve, pâle et le visage creusé par le chagrin, soupira tragiquement.
― Germaine a des gosses à s’occuper … moi pas ! que voulez-vous que je fasse, toute seule, sinon pleurer un homme qui ne reviendra pas ? Je préfère me trouver au milieu de vous tous … Je crois que ça me redonnera un peu de moral.
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C"est l'été, sous le soleil méditerranéen...Beaucoup trop pressés de se rôtir sur le sable chaud des plages, les touristes négligent trop souvent les charmes de cette belle petite cité pittoresque, coincée entre deux départements, deux régions, à la limite des contreforts des Cévennes et du Bas-Vivarais avec d'un côté le canyon de l'Ardèche, et celui de la Cèze toute proche...
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Après avoir ouvert des yeux hagards, elle se sentit vide de toute énergie, avec pour impérieuse volonté celle de dormir encore et encore, jusqu’à la fin des temps … L’aspiration de ne plus être, ne plus exister : à quoi bon, si le seul être qui l’aimait et qu’elle aimait avait disparu, avalé par l’appétit et les colères de la mine ingrate ? […]. Elle se redressa soudain en refermant ses paumes sur ses tempes, comme pour échapper aux visions qui la harcelaient.
― Non, p’pa ….
Sous ses paupières embuées surgissaient sans cesse les scènes inoubliables qui s’étaient ancrées en elle comme un grappin de feu : la folie tourbillonnante de la panique, les centaines de mineurs se bousculant pour porter secours à leurs camarades, l’intervention des gendarmes pour contenir les familles à l’écart des lieux du drame. Le plus dur avait été, la veille, alors que la presse faisait déjà de la catastrophe la une des journaux, l’annonce sur le carreau de la mine des ingénieurs qui estimaient qu’il était dès lors impossible de retrouver des survivants. Selon le quotidien, plus de dix mille personnes étaient agglutinées devant les grilles des trois fosses espérant avoir des nouvelles de leurs proches …
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Marie avait bien conscience de jouer son avenir à quitte ou double, mais avait-elle vraiment le choix ? Il lui fallait à tout prix faire table rase du passé pour espérer un autre destin que celui qui lui était dévolu depuis sa naissance ... Si cet exil l’effrayait un peu, si se séparer des quelques êtres qu’elle aimait lui était dur, elle n’avait nulle envie de faire marche arrière : il lui fallait se montrer plus forte que jamais pour affronter un futur que, malgré ses dires, elle devinait aléatoire …
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Je peux bien te l'avouer : en descendant du train et en me retrouvant dans cette grande ville inconnue, j'avais une sacrée trouille, tu sais...J'ai quand même eu bien de la chance de croiser ton chemin!
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Ne rien répondre.... Et regarder le soleil se coucher derrière la crête dentelėe des montagnes brumeuses.Puis imaginer ,à l'intérieur de ces murs ,une femme se courber dans le lit sur le dos de son époux pour lui susurrer à l'oreille :
《Mon Maximun...tu vas être enfin papa! Et moi,maman!
--Qu'est-ce que tu dis Élise ?
--Rien ,mon Maxou.... Après tout ,tu as raison :ça peut bien attendre demain!》.
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Il fallait avoir vu le jour dans ces montagnes afin d'user d'un pas mesuré, adopter un rythme lent et régulier pour apprivoiser la pente, la faire plier à l'opiniâtreté humaine. Il fallait aussi être avare de paroles pour ménager sa peine, pour conserver son souffle... (...)
Il avait envie de crier sa rancoeur, sa rancoeur contre ce pays de gagne-petit, contre ses efforts quotidiens de bagnard, contre cette sueur versée sans relâche pour si peu de profit, contre l'injustice qui l'avait fait naître ici...
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Le flux des voyageurs s’écoula du sur le quai, avant de se répandre sous le passage voûté du bâtiment pour donner accès à la place. Comme devant toutes les grandes gares, une file de chevaux attelés et quelques taxis à moteur attendaient le client.
― Alors, dis-moi : où vas-tu, maintenant ?
― Je n’ai qu’une adresse. Je me renseignerais auprès des passants …
― Il n’en est pas question ! Préfères-tu un fiacre à crottins ou une automobile à pétrole ?
―Je peux fort bien marcher !
― Ce sera plus pratique de te faire conduire par quelqu’un qui connait bien la ville.
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― Excuse-moi, je manque à tous mes devoirs … Je m’appelle Albert Malerve, frère d’Edouard Malerve dont la brasserie est à quelques pas d’ici et je suis patron d’un tissage de tulle. […]. Il se trouve que notre vieille domestique, Mathilde, n’a plus la santé pour assurer les tâches de la maison. […].
― En d’autres termes, vous avez besoin d’une bonne, ce que je ne suis pas ! […]
― Te, te, te … Tu ne m’as pas compris, Marie ! Nous avons la domesticité qu’il faut : outre Mathilde, nous avons une bonne au demeurant bien traitée, un cuisinier, un jardinier qui s’occupe des extérieurs et de l’écurie, et deux autres filles de maison. Ce qui me manque, c’est une sorte d’intendante qui chapeauterait tout ce petit monde et qui ferait office de dame de compagnie auprès de ma mère. […]. D’après ce que tu m’as confié, tu as prouvé que tu pouvais passer du charbon au textile, du coton à la laine, de la filature au tissage, ce qui dénote un esprit vif et une bonne faculté d’adaptation. De plus, tu es polie et tu t’exprimes particulièrement bien pour une fille de mineur !
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Non,ce n'était pas toujours simple ,la vie!Surtout seul....À chaque instant où que ce fût, il ressentait l'absence d'Ėlise comme une présence réelle :la présence du vide qui l'habitait !Au moindre bruit ,à la plus petite ombre ,il sursautait,s'attendait à la voir, là , face à lui,les bras ouverts et le sourire aux lèvres....Chaque heure au cadran ,le soir,se décomposant en minutes qui pesaient des siècles...Et le sommeil,dans ce grand lit trop froid était si long à venir !Comment ne s'était- il pas rendu compte ,fil des ans ,combien était essentielle pour lui la tiédeur du corps de sa femme sous les draps? Son souffle discret lorsqu'elle dormait.... La façon si attendrissante qu'elle avait de se coller contre lui,en glissant ses pieds sous ses cuisses pour réchauffer les siens....Souvent ,il la cherchait pour lui prendre la main ,et ne trouvait plus que la toile froide et raboteuse! Souvent ,il se réveillait en sursaut pour palper la couche près de lui,et se recroquevillait dans sa deception,frustré d'avoir cru à un miracle:Élise n'était pas là !Où pouvait-elle être d'ailleurs?Toujours avec cet escroc ,ce charlatan cet aigrefin?Où bien seule et abandonnée dans une grange,désemparée, éperdue, regrettant la lubie qui l'avait poussée à fuir la Besancière et un époux qui l'aimait?
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La Besancière

PAS UN RAI DE LUMIÈRE....Seulement la mėlasse de l'obscurité. Et ces souffles réguliers qui rythmaient le silence....L'air était oppressant, dans ce lit de montagne aux portes mal fermées. Rien ,dans la torpeur de la nuit assoupie ,ne pouvait laisser deviner l'heure qu'il était :les respirations du couple de dormeurs
se mêlaient en une même houle ,dans un flux et un reflux incessants qui cherchaient à s'accorder sur un même tempo lent et cadencé.......
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Même si l'on pense que la merde des autres est toujours meilleure, on revient toujours chier sur son tas de fumier ! Surtout lorsque l'on a de quoi vivre sans y tremper les mains...

Tous les mêmes, ces hommes ... Et quel que soit l'âge, d'ailleurs : faut toujours qu'ils aient honte de montrer leurs sentiments.
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Ce n’était pas encore l’heure du bal, mais les haut-parleurs distillaient déjà, en sourdine, les succès de l’année : Tino Rossi, Berthe Sylva, Alibert, Albert Préjean… Les chansons de Maurice Chevalier aussi, même si ce dernier n’était pas réapparu en France depuis des années. L’artiste menait une carrière d’acteur remarquable aux États-Unis, mais il se disait qu’il était sur le point de revenir enfin au pays avec de nouvelles mélodies. On entendait aussi des rythmes venus d’ailleurs, comme ce Tango, tango qu’interprétait le fameux Georgius… Béatrice s’arrêta soudain et elle serra plus fort la main de Célestin.
– Tiens, écoute !
– Quoi ?
– C’est Lucienne Boyer !
– Oui, et alors ?
– Sa chanson est si belle, et faite pour nous : Un amour comme le nôtre. Tu ne connais pas ?
– Tu sais, nous, là-haut, nous n’avons pas le courant électrique, donc pas de poste radiophonique ! Tout ce qui se chante à Chalanche n’est transmis que de bouche à oreille, et ce sont donc plutôt les chansons traditionnelles que fredonnaient nos grands-parents, ou même encore leurs aïeux…

Chapitre 19
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Éléonore brassait patiemment le caillé dans la grande cuve de la pièce voûtée où elle confectionnait ses fromages. Auguste Quinsonnet entra avec un seau de bois empli du lait de la dernière traite.

Chapitre 14
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Qu’elle était belle, ainsi, dans son corsage fleuri, capeline sur les épaules, jupe flottant autour de ses jambes ! Belle à en pleurer d’émotion… Le fichu à dentelle serré sur sa chevelure, les yeux ardents, la bouche mutine ! Elle se déplaçait si gracieusement que Célestin avait l’impression qu’elle dansait.

Chapitre 5
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Elle s’assit alors à même l’herbe mouillée et reprit son souffle en contemplant le panorama qui s’offrait à elle. Quel spectacle ! (...)
Des larmes d’émotion au fil des cils, elle se jura de ne jamais quitter ce cadre qui l’émerveillait, fille qu’elle était de cette région et de ces montagnes.

Chapitre 2
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Les braises diffusaient une énergie étrange, indéfinissable, que des liens ténus et invisibles transposaient jusqu’à la moelle des deux voyageurs.
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Au-dessus de la verdure, les cimes dénudées couronnaient l’horizon en effilochant la panse des nuages. Le soleil se montrait encore timide et l’air frais qui fouettait les joues demeurait agréable et revigorant.

Chapitre 16
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