Lorsque l’homme renonce à transférer par l’imagination vers l’extérieur la responsabilité de ce qui lui arrive, il obtient deux résultats surprenants : le premier, c’est qu’en trouvant en lui les racines de ses résistances – dont il perçoit alors qu’elles n’ont pas de rapport direct avec l’oppression dont il se sentait accablé, il découvre une liberté par rapport à l’objet extérieur dont il se sentait « la victime ». En d’autres termes, il devient libre par rapport au problème qui le tourmentait. Ce qui donne un second résultat : ayant en quelque sorte atteint son but en lui-même, le problème qui se posait extérieurement se résout tout d’abord intérieurement. Cela veut dire que la difficulté, les personnes liées à celles-ci, les obstacles qui en découlaient, sont surmontés. En même temps, et cela est tout à fait remarquable, même si les difficultés extérieures subsistent un moment, elles ne procurent nullement douleur et angoisse. Ce qui était hier insupportable devient insignifiant. C’est ainsi que l’homme apprend à discerner qu’il y a une distance immense entre la cause extérieure et l’effet intérieur. La cause véritable était en lui et la cause extérieure n’agissait qu’en tant que révélateur.