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Critiques de Michel Leymarie (2)
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La preuve par deux : Jérôme et Jean Tharaud

Un demi siècle après les frères Goncourt, Pierre Marie Émile Ernest Tharaud et Pierre Marie Martial Charles Tharaud naissent en 1874 et 1877. L’un adopte le prénom Jérome et l’autre Jean, et les deux faisant la paire … ils écrivent à quatre mains pendant la première moitié du XX siècle, obtiennent le Prix Goncourt 1906 avec "Dingley, l'Illustre écrivain" (inspiré de Kipling), publient des romans à succès (La maitresse servante), des contes, des récits de voyage et entrent à l’académie en 1938 (Jérome) et 1946 (Jean) où ils rejoignent la fratrie de Broglie (Maurice et Louis élus respectivement en 1934 et 1944).



Amis de Charles Péguy, secrétaires de Maurice Barrés, proches du Maréchal Lyautey, ils tiennent une place significative dans la presse de l’entre deux guerres et leurs livres connaissent des tirages importants dans les années 30, leur assurant une aisance financière enviée.



Ils sont aujourd’hui oubliés pour plusieurs raisons, la première étant que leur oeuvre est « datée » et que l’Europe de 2024 diffère de celle de 1924 ainsi que la société et ses « valeurs », la seconde est le regard qu’ils portent sur le bolchevisme, le judaïsme et l’islam, la dernière, et non la moindre, étant leur fidélité au Maréchal Pétain et à Charles Maurras.



Dreyfusards lors de « l’affaire », les frères Tharaud ont commis dans les années 30 une « série juive » (L’ombres de la Croix, La rose de Saron, Un Royaume de Dieu) aux relents antisémites, et consacré des enquêtes à « Vienne la Rouge » dénonçant le communisme imputé à « un complot juif » faisant écho à la propagande nazie. Pendant la guerre ils sont restés en relation avec le chef de l’état français. Après guerre ils ont oeuvré à la réhabilitation du Maréchal et ont plaidé pour l’amnistie du fondateur de l’Action française.



Et pourtant, durant l’occupation Jérome fait partie des académiciens proches de Georges Duhamel et François Mauriac qui influent et orientent l’académie vers la résistance : en 1942, le Grand Prix de littérature est attribué à Jean Schlumberger, membre fondateur de La NRF, le Prix du roman à Jean Blanzat, un des premiers membres du Comité national des Écrivains, et un des prix de poésie à la revue Poésie 42 de Pierre Seghers. L’année suivante, le Grand Prix de littérature revient au résistant Jean Prévost. Leurs articles et leurs discours durant l’occupation s’opposent à la politique de collaboration prônée par Pierre Laval et à la libération ils sont membres du Comité national des Ecrivains.



Michel Leymarie décrit dans « La preuve par deux » l’évolution des deux frères qui sont un miroir de leur époque et non une conscience morale. Il peint le tableau du monde littéraire de ce demi siècle qui fut aussi celui d’Aragon, Céline ou Malraux. Son essai de 250 pages est complété par 150 pages de sources, notes et index qui en font une mine d’or. A contrario, je suis resté sur ma faim en ce qui concerne le « travail à quatre mains » et la répartition des taches entre celui qui s’occupe du premier jet et celui achève la mise au point, car l’auteur ne donne aucun exemple de manuscrits écrits et réécrits par les deux frères. C’est la travail d’un historien et non celui d’un analyste littéraire.



Cet ouvrage de grand intérêt s’inscrit dans le prolongement de celui consacré à Robert de Bonnières qui meurt quand les Tharaud commencent à publier.



PS : Robert de Bonnières : Vie et tourments d'un homme de lettres 'fin de siècle'
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Histoire de la littérature française

Au début, je ne savais pas que ce livre sur l’histoire de la littérature française a été publié en 1936. Il traite les développements littéraires de 1789 jusqu’à 1930. Les « nos jours » du titre, ce sont les jours d’Albert Thibaudet des années 1930.



Je m’intéresse à la littérature française dans les grandes lignes. Ce sont seulement les grands développements littéraires et leur contexte historiques qui me concernent. Je voudrais comprendre les mouvements culturels et connaître les auteurs et les ouvrages les plus intéressants et marquants. C’est aussi pour identifier des nouveaux auteurs et leurs ouvrages que je lis des livres sur l’histoire de la littérature française. C’est pour ça que je doutais un peu qu’un récit de 1936 soit vraiment pertinent pour moi.



Je trouve l’approche de l’auteur valide, il est clair et logique en traitant les développements littéraires par les générations des auteurs successives. Il donne aussi des informations pertinentes sur le contexte historique. Mais, hélas, c'est tout, car, pour le reste, je trouve le récit plutôt ennuyeux. Bien que j’aie trouvé quelques nouvelles œuvres qui, peut-être, valent la peine, le livre m’a déçu. Les informations données sur les ouvrages ne sont pas complètes, souvent les années de publication manquent. Cependant, le plus grand problème du livre, ce sont les discussions prolixes et sans intérêt. Après les premiers chapitres, j’ai déjà commencé à sauter des pages. Je n’ai pas pu tenir jusqu’au bout. Finalement, j’ai seulement cherché les discussions sur les auteurs connus comme Hugo, Balzac, Zola, et cetera. Or, après avoir lu « La collection littéraire » de Lagarde et Michard et les « Mille ans de littérature française » de Bouthier, le récit de Thibaudet ne m’a pas donné de nouvelles idées.



Je pense que le livre est probablement précieux pour des étudiants en études littéraires. Il permet la comparaison entre les opinions et les critiques d’autrefois, il y a quatre-vingts années, aux opinions d’aujourd’hui. Pour moi, le livre a peu de valeur. C’est une histoire ennuyeuse qui ne donne pas d’inspiration. Il n’enthousiasme pas le lecteur, ni pour la littérature française ni pour la lecture en général.


Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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