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Critiques de Michel Pernot (5)
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La Fronde : 1648-1653

LES FRONDES, LE CARDINAL, LA REGENTE ET LE ROI



1648-1653 : cinq ans de guerres factieuses...un ennemi commun haï comme peu le furent durant l'histoire de France : le cardinal Jules Mazarin (1602-1661) tenant de la pratique du pouvoir selon la philosophie chère à Richelieu, un homme souple, ondoyant, très marqué par la pratique diplomatique, si peu guerrier bien que physiquement, courageux supportée par la Régente, Anne d'Autriche à la fois (pour son malheur) femme (donc très peu respectée dans un milieu aristocratique très masculin), et (pour son bonheur) mère de Roi.



Contre vents et marées, ce binôme supportera les avanies, les humiliations, les retours de fortune, les abaissements, tiendra le coup et amènera le Roi à prendre possession de son royaume en tant que monarque absolu, réduisant à néant les espérances des uns et des autres.



Qui sont donc ces groupes engagés dans un conflit de cinq ans avec la Royauté, attaquant la Régence, pour l'amener à abandonner le ministériat-c'est à dire l'héritage de Richelieu- et déléguer une partie du pouvoir royal à des groupes constitués ?



Les Frondes se divisent en vieille Fronde-la Fronde parlementaire, qui souhaite une monarchie tempérée par les appartenants à la Haute magistrature, tous à terme, membres de la noblesse de Robe- et la Fronde des Princes, menée par le Grand Condé, hautain, arrogant, détestable qui rêve de devenir le plus grand féal de son époque, doté d'immenses possessions, richesses, ivre de gloire.



Le frère du roi Louis XIII, oncle de Louis XIV, Gaston d'Orléans, navigue entre la Cour et les frondeurs princiers. Paris tient un rôle majeur dans cette lutte politique, un Paris travaillé par un génie de l'intrigue, aspirant au cardinalat, à la place de ministre en lieu et place de Mazarin,un activiste de haut vol, doté d'une extraordinaire intelligence tactique, dépourvu de hauteur de vue qui l'empêche de d'accéder à la grande destinée qu'il se souhaite, merveilleux pamphlétaire, fabuleux mémorialiste : Jean François Paul de Gondi, cardinal de Retz.



Cet épisode de guerre civile se présente sous la forme d'un jeu où se pratique le deux contre un...



Les alliances se font et se défont, les intérêts s'entrecroisent, les Grands visent plus la recherche de gain qu'autre chose (argent, titre, préséance), les Maisons se haïssent (Vendôme contre Condé).



A ce jeu là, la Cour sortira gagnante.



Bien sûr, il y a de quoi faire une Histoire à la fois à la Dumas (la tentative d'assassinat sur la personne de de Retz par de La Rochefoucauld est extraordinaire ; les mouvements de foules, les passions amoureuses, les rebondissements romanesques, épiques ne manquent pas) mais cet épisode particulièrement violent se fait au détriment des civils, méprisés, assommés par les taxes, soumis à la disette, voire à la famine, à la maladie et aux horreurs les plus cruelles-celles que la guerre engendre à tout coup.



Cette lutte entre Puissants finit par lasser le Pays épuisé qui souhaite la paix ce que la majorité royale lui apportera.



Michel Pernot qui connaît son sujet sur le bout de son doigt, conscient de la difficulté de rendre compréhensible les différents temps du soulèvement des élites (un embrouillamini assez consistant), survenant dans un contexte historique et social oublié, accomplit un travail remarquable. Il réussit à rendre les choses claires, simples, extrêmement lisibles et intéressantes à lire .



On y trouvera notamment à travers un chapitre dédié comment la pratique polémiste écrite atteint des sommets de moquerie qui vaudrait aujourd'hui au rédacteur l'opprobre publique et la poursuite en justice.



Un grand moment d'histoire événementielle, politique et littéraire.
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La Fronde : 1648-1653

La Fronde a la réputation d’être complexe mais le lecteur est guidé tout au long des épisodes par une synthèse qui coiffe le début de chaque chapitre, des notes de bas de page, un index abondant , une chronologie et surtout des énoncés sur les motivations des personnages, la problématique des acteurs qui étaient 1) la régente et le cardinal Mazarin 2) les parlements, de Paris principalement , dans lesquels se distinguent ultra et modérés 3) la haute noblesse au sein de laquelle se démarquent Condé et l’oncle du roi 4) la moyenne noblesse 5) les Espagnols qui font la guerre à la France pendant que celle-ci connait la guerre civile,6) l’Eglise dans laquelle le cardinal de Retz mène un jeu destructeur personnel 7) le peuple qui de temps en temps s‘exaspère et souffre des misères de la guerre 8) la bourgeoisie des villes 9) la haute administration et les financiers.

Ce livre m’a beaucoup intéressé d’abord par l’objectivité de l’auteur. Il cite ses confrères, expose leur avis et motive les thèses qu’il retient. Par ailleurs il juge les acteurs du drame par rapport à la pertinence de leurs décisions. Il en ressort notamment que Mazarin n’a pas toujours fait le meilleur choix. Mais quand l’auteur dit de lui : « le personnage exécré du cardinal n’a pas seulement masqué les véritables causes des difficultés du royaume. Il a servi de catalyseur a tous les mécontentements et voilé les visées divergentes de ses adversaire » on pense aussi que la remarque a une portée générale et est toujours valable en politique. Enfin des développements sont consacrés à la littérature de l’époque, aux mazarinades et à l’ébauche de la pensée politique des différents corps .

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La Fronde : 1648-1653

Un traité d'histoire dense, instructif et surtout passionnant sur cette période particulière qu'est la Fronde en France.



Michel Pernot réalise une prouesse en réalisant un essai rempli d'informations (et comment ne le pourrait il pas en traitant un sujet aussi riche) mais qui reste compréhensible pour peu qu'on ait déjà quelques connaissances sur cet événement.



Car oui, s'il faut bien préciser une chose, c'est que je déconseille cette lecture pour ceux qui n'y connaissent - encore- pas grand chose, sur ces années de régence. L'embrouillamis des "actions/réactions", des alliances et mésententes entre les protagonistes durant ces 5/6 années rendent cette période peu propice à une introduction au règne de Louis XIV...



Cependant, je sors de cette lecture comblée d'un point de vue intellectuel ( que de choses apprises de manière plus "schématique" et non d'un seul point de vue comme quand j'ai lu des biographies de Condé ou Mazarin séparément ou encore les mémoires du cardinal de Retz) et littéraire. La plume de Mr Pernot ne rend pas la lecture lourde et fastidieuse (bon, le sujet tend un peu à nous donner mal de tête à un moment donné à force de retournements d'alliance, etc.) mais reste précise pour nous offrir un essai tout particulièrement réussi et à garder dans nos bibliothèques !
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Henri III, le roi décrié

Une magnifique biographie du dernier des Valois qui rend justice à ce roi injustement décrié.
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Henri III, le roi décrié

Spécialiste de la Fronde, Michel Pernot met en évidence le réformateur soucieux d'épargner à son peuple des luttes religieuses et qui meurt sous le poignard d'un fanatique.
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