Elle pose une toile sur un chevalet, prépare une palette, s'arme de brosses et de pinceaux et, sans dessin préalable, se jette dans ce vide blanc. Son motif : une vue de l'atelier, tout simplement. Le maniement du pinceau lui est moins familier que celui des craies de couleur, pastel et sanguine, mais, au-delà de l'élan qui la porte et la soutient, elle devine confusément que son avenir est peut-être lié à ce carré de toile vierge que le pinceau caresse avec souplesse : une fenêtre ouverte sur les joies de la création. (p. 288)