Jeanne avait cessé de vivre en soi-même.
Si nous pouvons dire, sa vie s’était transportée dans la vie de l’enfant.
Chaque regard de la mère était une extase ; chacune de ses paroles, un acte d’adoration. Elle n’aima pas son enfant, elle l’idolâtra. Et lorsqu’elle entrouvrait son corsage pour présenter à la petite Loïse son sein blanc comme neige, délicatement veiné de bleu, une telle tendresse éclatait dans son geste, elle se donnait si bien tout entière, il y avait dans son attitude une telle fierté naïve, auguste, sublime, qu’un peintre de génie eût désespéré de pouvoir jamais traduire un pareil rayonnement.
Elle était la Maternité, comme Loïse était la Beauté.