— Mon chéri, il va falloir que tu sois très fort. Ces « messieurs » vont nous emmener dans un camp. Quelqu’un nous a dénoncés. Mais tu ne dois pas avoir peur. Nous resterons ensemble, et tant que nous serons ensemble, rien de mauvais ne pourra nous arriver.
Tanguy baissa la tête :
— Mais nous n’avons rien fait de mal ! protesta-t-il.
— Je le sais, mon Tanguy. Mais la question n’est pas là.
— Qui nous a dénoncés ?
— Ton père.
Tanguy maîtrisait mal ses larmes… Il haïssait tout le monde à ce moment : son père, sa mère, les gendarmes, le patron de l’hôtel. Il en voulait à toutes les grandes personnes, car toutes les grandes personnes semblaient lui en vouloir, à lui qui n’avait que huit ans.