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Citation de araucaria


Passé le porche ils arrivèrent dans une cour et prirent rang dans une file peu nombreuse. La salle avec ses chaises dépareillées en bois ressemblait à celle d'une classe d'école primaire de campagne du XIXe siècle. Local rectangulaire au dépouillement franciscain des débuts de l'ordre religieux. A peine une estrade sur un côté. Une invite au recueillement? A l'enchantement?
Trompette. Clarinette. Saxo. Tuba. Guitare. Entrée olympienne des instrumentistes. Sourires. Salutations. Silence. Un classique du jazz New Orléans retentit. Les musiciens assez âgés prirent un éclatant coup de jeune. L'auditoire retint sa respiration. Des gens commencèrent à se lever, manière d'adhérer à la musique. D'être coeur à coeur avec les artistes dont le jeu magnifiait l'espace, le muant en sanctuaire intemporel où était abolie mesure de l'heure et du jour.
Dans l'orchestre où dominait la palette chaude des cuivres, il y eut comme un claquement de doigts, comme un signal. Un français venu d'un très éloigné passé remplaça le texte anglais des chansons. Les deux chanteurs se tournèrent vers Lina et Ralf. En leur honneur des mots de strophes jaillis de l'enfance de ces vieux artistes, mais ces paroles paraissaient étonnamment neuves dans leurs bouches. Au début il y eut quelques incertitudes avant que leur mémoire redevînt fertile et retrouve le chemin de l'époque où ils étaient gamins, où ce langage émoussé par la vie se revigore, se revitalise effaçant leurs hésitations. Les sonorités de leur jeune âge s'emparaient à nouveau de leurs oreilles pour habiter leurs voix. L'émotion les submergeait.
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