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Citations de Michèle Acquaviva-Pache (23)


Un printemps... Un printemps comme seule la Méditerranée en a le secret. Un printemps beau et embaumant. Un jardin arboré de pins et de palmiers, d'oliviers et d'amandiers. Dans ce paysage doux, policé, ode vibrante à la vie, à la légèreté de l'âme, en foi en l'avenir, à ce plaisir subtil que tisse un jour plein de promesse, un vieil homme fébrile et rêveur. Il a toujours été un inquiet, un naïf, un homme éternellement triste qui malgré tout sait sourire et rire.
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Enfant, comme tous ses copains, Antoine découvre le français à l'école. Autour de lui, du plus petit au plus ancien, on ne s'exprime qu'en corse. Mais en classe la maîtresse veille à ce qu'aucun gosse ne déroge à la langue de la République, sinon gare à la punition. Tout le monde parle corse à Lozzi, sauf les gendarmes continentaux ce qui les classe très... à part. Vieux réflexe hérité de l'opposition du Niolo à la conquête et à l'occupation par les forces armées du roi de France, puis par celles de Napoléon.
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Nombreux les confrères rencontrés à l'étranger se targuant d'objectivité. Pourtant beaucoup, sur place, ne faisait qu'appliquer les schémas de pensée "made in France" véhiculés par leurs rédactions en chef. Pour l'objectivité on repassera! Moi, je ne mettais pas mon drapeau dans ma poche... Souvent je me suis demandé quelle était la mesure de l'indépendance d'un journaliste dont le média appartenait à un groupe financier important? Pareil pour les reporters de l'audiovisuel quand l'ORTF n'était que "la voix de son maître", le résident de l'Elysée? Qu'en est-il aujourd'hui? Qui peut jurer être impartial... Neutre...
L'objectivité telle qu'on a coutume de la définir me semble irréalisable. Comment, en effet, faire abstraction de ses opinions? Comment effacer sa sensibilité? Pour ce qui me concerne j'en suis incapable. Je sais mes limites.
Toutefois je peux convoquer ma sincérité en décrivant des faits. Je peux mobiliser mon honnêteté intellectuelle pour relater des événements. Quant au commentaire personne ne doutera qu'il est libre, donc susceptible d'être traité avec toute latitude. Les faits je n'ai pas à les caricaturer. Les événements je n'ai pas à les tronquer. Etre en alerte pour ne pas se laisser piéger. Ne pas oublier l'emploi du conditionnel, qui n'a pas été inventé pour les chiens! Se rappeler que le sens critique se doit d'être partagé par celui qui écrit et celui qui lit. Exercice encore plus impératif à l'heure des réseaux sociaux.
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Si les douceurs et les desserts pouvaient estomper le goût saumâtre de l'existence!
Et s'il en était - un peu - ainsi, cela expliquerait, entre autres, pourquoi les petits enfants et les vieux aiment tant les sucreries. Elles doivent avoir des effets réconfortants et des vertus analgésiques, autant d'excuses sinon de raisons de ne pas s'en priver.
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Micky casse-pipe. Micky casse-pieds.
En deux morceaux la pipe. Comme un signe annonciateur de ta vie en miettes. Esquintée.
Cette pipe, on l'a recollée. Presque. Mais toi, on n'a pas réussi à rafistoler l'enfant que tu étais.
Alors tu es un homme en vrac.
Pas fini.
Un homme, qui ne parle pas. Qui ne parle plus. Pour t'exprimer, pour communiquer, tu m'étreins, tu m'embrasses, tu me prends la main.
Toi, mon fils, l'homme en vrac.
Pas fini.
Muet.
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Un printemps... Un printemps comme seule la Méditerranée en a le secret. Un printemps beau et embaumant. Un jardin arboré de pins et de palmiers, d'oliviers et d'amandiers. Dans ce paysage doux, policé, ode vibrante à la vie, à la légèreté de l'âme, en foi en l'avenir, à ce plaisir subtil que tisse un jour plein de promesse, un vieil homme fébrile et rêveur. Il a toujours été un inquiet, un naïf, un homme éternellement triste qui malgré tout sait sourire et rire.
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Il a ramassé son barda et rejoint la bibliothèque - ce qui était la bibliothèque. Parce que les rayonnages sont vides. Quels ouvrages? Quels auteurs? Quel classement? Quel fil conducteur - s'il y en avait un - reliait l'ensemble des livres? Etaient-ils rangés par ordre alphabétique sans préoccupation des domaines traités? Ce vide... Ce vaste vide ne fournit aucun élément d'information.
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Au fur et à mesure des consultations elle a dit qu'elle avait été abusée durant des cours de guitare, sans donner de détails. Elle soulignait qu'elle s'était sentie trahie. Les séances avec moi lui ont-elles fait du bien? J'ai un doute puisqu'elle a tenté de se suicider. Pour ma part je lui ai conseillé de porter l'affaire en justice.
Pendant les entretiens elle manifestait beaucoup de pudeur.
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Au pays de la saudade tout a commencé en chanson... Tout - c'est peut-être exagéré! - Car il y a eut une longue, lente, profonde conscientisation, maturation parmi les militaires engagés dans une interminable guerre coloniale se déroulant à des milliers de kilomètres de chez eux. Guerre sale. Guerre atroce. Guerre qui provoqua un paradoxal renversement d'état d'esprit et dans la foulée de situation. Comme ailleurs l'avantage de l'armée lusitanienne sur le terrain ne résista pas à la lassitude morale des soldats envoyés par Lisbonne en Afrique et à l'air du temps qui voulait la décolonisation.
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Valle de los Caidos. Un monument funéraire gigantesque en hommage aux combattants franquistes morts pendant la guerre civile. Valle de los Caidos. Une foule impressionnant à l'enterrement du Caudillo. Une marée humaine. Partout des bras tendus. Partout des cris, "Arriba Franco! Arriba Espana!". Surmontant le monument une croix colossale. Interminables obsèques. Atmosphère irrespirable. Oppressante. Mausolée planté à cinquante kilomètres de Madrid. Un confrère de L'Aurore, quotidien parisien de droite, m'a permis d'assister aux funérailles. Tension croissante. Asphyxiante. Qu'est-ce que je fais là au milieu de ceux qui ont tant haï les miens, les Espagnols du camp opposé? Mon métier, bien sûr. Juste mon métier... avec une certaine dose d'inconscience... Il fallait être là. Même si je ne vois pas grand-chose pour cause évidente de n'avoir pu rejoindre les places réservées aux journalistes. Pas d'accréditation pour l'occasion. Qu'importe ce n'est pas la première fois que je me dispense d'autorisation. Il est des présences obligatoires... celle-ci en est une. Inimaginable de rater l'événement... Des années après que faire de Valle de los Caidos si ce n'est un mémorial aux victimes du franquisme!...
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Cette "Sonatine pour naufragés" est une navigation entre fiction et réel. Un voyage entre histoires douloureuses, ces claques que peut administrer la vie, et un conte tel que peut en tisser un enfant solitaire quand il a des couleurs pour dessiner ses rêves.
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Plus d'équité. Plus de partage. Plus de bienveillance. Plus d'harmonie dans les sociétés... Voilà ce qui poussait ceux de ma génération sortant des maquis FTP (Francs-tireurs et partisans) en 1944 à s'engager dans les rangs du PCF.
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1981. Election de François Mitterrand à la présidence de la République. Un souffle d'air frais, espérait-on. L'époque était au renouveau pour Antoine : il avait atteint l'âge de la retraite et pour rien au monde il ne l'aurait vécue ailleurs qu'en Corse. Son île natale, son Niolo d'origine ne lui avait jamais autant manqué. Avidité vertigineuse de combler tout le retard accumulé en quarante ans d'éloignement. Renouer avec son pays, sa langue, sa culture. Retrouver la Corse, mais pas en pantouflard. Pas en rentier... La plage, les randonnées en montagne, c'était pour les touristes! Il lui fallait l'activité. S'impliquer. Le chantier requérait des bras, il n'en évaluait pas encore l'ampleur, mais il était prêt. D'ailleurs sa santé n'était-elle pas excellente. Ses forces intactes. Rompre des lances encore? Pourquoi pas!
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Mémoire d'oublis est le récit du parcours journalistique et de l'engagement d'Antoine Acquaviva. Le texte peut emprunter à la forme romanesque en passant du "je" au "il" au cours de la trajectoire de celui qui est devenu un grand ancien. Il peut aussi vagabonder du passé au présent en bonne concordance, s'il s'agit d'insister sur un ressenti à vif au contact d'une personnalité hors norme ou en pensant à un événement historique capital, sans nuire bien sûr à la réflexion ou à l'analyse.
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A la naissance de Micky, on nous avait annoncé : c'est un beau garçon de 4 kg 300. Après une magnifique petite fille, on était comblés. Joie de courte durée.
Il refusait le sein. Il ne voulait pas du biberon.
Il était inerte.
Face à cette apathie et à cette inappétence on entama la valse des consultations médicales.
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De satinée la nuit devint lourde. Epaisse. Humide. Installés sur les banquettes pour dormir ils s'étonnèrent de ne pas apercevoir d'étoiles. Ralf s'était entêté à vouloir que les vitres fussent fermées suivant en cela des considérations floues. Nouvelle marotte, estima Lina qui n'essaya pas de la contredire. L'atmosphère devint de plus en plus oppressante rendant la respiration de plus en plus difficile. La jeune femme sortit de la Cadillac avec l'espoir d'emplir ses poumons d'un air moins raréfié. Sottise...
Bourdonnements sourds. Aussitôt : première piqûre. Puis deuxième. Puis dixième. Puis vingtième. Puis... L'imprudente regagna l'habitacle qu'elle taxait quelques minutes plus tôt d'étouffoir. En une poignée de seconde, des centaines d'insectes s'étaient engouffrés à l'intérieur, conséquence de son geste d'écervelée. Le mal était fait. Pas de produit sous la main pour repousser l'attaque massive des moustiques. Démunis les deux nigauds subirent jusqu'à l'aube les assauts des bestioles d'une taille impressionnante, sans commune mesure avec celle de leurs cousins d'Europe. Claques frénétiques auto-infligées en vain. Essai de ventilation en recourant à la documentation touristique de Ralf. Echec.
Au matin ils avaient visages, bras, torses, membres inférieurs à pois. A pois rouges. Rouge vif...
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Des notes à la volée prises il y a si longtemps.
Des notes sauvegardées par une conjugaison de hasards.
Des notes relues en diagonale, puis plus attentivement.
Des notes mises de côté pour quelques raisons floues.
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Passé le porche ils arrivèrent dans une cour et prirent rang dans une file peu nombreuse. La salle avec ses chaises dépareillées en bois ressemblait à celle d'une classe d'école primaire de campagne du XIXe siècle. Local rectangulaire au dépouillement franciscain des débuts de l'ordre religieux. A peine une estrade sur un côté. Une invite au recueillement? A l'enchantement?
Trompette. Clarinette. Saxo. Tuba. Guitare. Entrée olympienne des instrumentistes. Sourires. Salutations. Silence. Un classique du jazz New Orléans retentit. Les musiciens assez âgés prirent un éclatant coup de jeune. L'auditoire retint sa respiration. Des gens commencèrent à se lever, manière d'adhérer à la musique. D'être coeur à coeur avec les artistes dont le jeu magnifiait l'espace, le muant en sanctuaire intemporel où était abolie mesure de l'heure et du jour.
Dans l'orchestre où dominait la palette chaude des cuivres, il y eut comme un claquement de doigts, comme un signal. Un français venu d'un très éloigné passé remplaça le texte anglais des chansons. Les deux chanteurs se tournèrent vers Lina et Ralf. En leur honneur des mots de strophes jaillis de l'enfance de ces vieux artistes, mais ces paroles paraissaient étonnamment neuves dans leurs bouches. Au début il y eut quelques incertitudes avant que leur mémoire redevînt fertile et retrouve le chemin de l'époque où ils étaient gamins, où ce langage émoussé par la vie se revigore, se revitalise effaçant leurs hésitations. Les sonorités de leur jeune âge s'emparaient à nouveau de leurs oreilles pour habiter leurs voix. L'émotion les submergeait.
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Syd reprit le déroulement de ses interrogations :
- A qui appartient ce pays? A nous autant qu'aux autres. Le premier bateau négrier n'a-t-il pas débarqué sa cargaison humaine un an avant que les Pilgrims Fathers arrivent sur le Mayflower? Sur nos têtes au sud le cagnard des champs de coton, la sueur, la misère, le lynchage, au nord le blizzard, le froid, les poubelles à vider. Ce pays il est à nous autant qu'aux autres. Lutter, c'est jamais gentil et même la non-violence peut être violente à ceux qui la pratiquent. Notre humanité? Notre exploitation? On ne peut pas dissocier les deux combats... Je crois.
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L'avion tanga d'un côté puis de l'autre, découvrant en alternance la vue par les hublots de droite et de gauche. Tribord. Bâbord. Impression de balançoire. Au sol, une lande verte, apparence de gazon sauvage dru troué de taches aqueuses semblables à des éclaboussures et l'océan qui faisait mine de rivaliser avec la terre en une compétition perdue d'avance.
Vert du végétal. Gris des flaques d'eau attrapant des touches argentées d'un soleil vif et pourtant laissant deviner une étrange absence de chaleur. Ce vert. Ce gris. Ces nuances d'argent.
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