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Citation de mpidelph


Benjamin repartit vers le Potager en sifflotant. Le roi ne mourrait pas de ne pas avoir de melons à son souper. Comment Caumont pouvait-il se mettre dans un état pareil pour de si petites choses ? Ce monde n’était décidement pas le sien.

A Montpellier, il avait découvert les herbiers collectés par des botanistes ayant fait le voyage vers l’Amérique et s’était émerveillé avec un de ses camarades de l’époque, Joseph Pitton de Tournefort, passionné de botanique, de l’incroyable diversité qu’offrait la nature. Où étaient les grands horizons, les terres inconnues dont il avait tant rêvé ? Comment supporter les afféteries des gens de cour, leur goût des futilités alors que l’univers offrait les plus grandes aventures ? Il s’imagina, l’espace d’un instant, penché sur une fleur dont personne n’avait encore respiré les suaves fragrances. Il se voyait la rapporter triomphalement d’un de ces pays mystérieux de l’Insulinde ou des Mascareignes. On l’appellerait la Benjamina en son honneur et il ne tarderait pas à repartir vers d’autres explorations et d’autres succès. Comment pouvait-on préférer à de si nobles activités la préparation d’un potage, d’un ragoût fussent-ils servis à la table du plus puissant monarque d’Europe ?

Quand il avait appris que plusieurs centaines de personnes étaient affectées au service de la Bouche du Roi, il n’avait pas voulu le croire. Manger était-il l’occupation la plus importante à Versailles ? Non, lui avait répondu ingénument Ninon, préparer la guerre passe avant tout.
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